Loïc Charpentier a écrit:Les partisans de la thèse "purement" militaire, auxquels j'appartiens, ne vous reprochent aucunement votre vision "politico-diplomatique", qui faisait, surement, partie des visées dodolfiennes, sauf que, en la matière, la décision du Haltbefehl, entérinée dans la journée du 24 mai, était, elle, strictement militaire, car dictée par le contexte. Tous les KTB, journaux de marche des unités, rédigés sur le vif et disponibles, de nos jours, en confirme la nécessité "technique".
"Tous les KTB"? Bigre! Vous avez lu tous ces documents? Au vu du nombre ahurissant d'inexactitudes matérielles que vous avez énoncées sur ce fil, permettez-moi d'en douter. En toute hypothèse, il est fâcheux que vous ne répondiez pas à mes questions, pourtant maintes fois posées, et à partir de citations desdits KTB. Or donc:
- lorsque, d'après un document contemporain du 25 mai 1940, Von Kluge
"de même que le général Von Kleist, jugent qu'il vaut mieux aller de l'avant", ils considèrent qu'il est impossible, "techniquement", d'aller de l'avant?
- lorsque ce même Von Kluge tempête au téléphone le 25 mai 1940:
"Si j'en avais eu le droit, aujourd'hui les chars se trouveraient sur les hauteurs de Cassel", il considère qu'il est impossible, "techniquement", d'aller de l'avant?
- lorsque le général Reinhardt considère qu'interrompre l'attaque est une erreur, que seules font obstacle à ses chars des
"forces rapidement amenées", et que stopper
"ne profitera qu'à l'adversaire", il considère qu'il est impossible, "techniquement", d'aller de l'avant?
- lorsque chez l'auteur du journal de marche du corps blindé dirigé par Guderian, on trouve cette remarque: à cause de l'ordre d'arrêt,
"on laissait pratiquement tomber les idées offensives qui avaient prévalu jusque là", ledit auteur considère qu'il est impossible, "techniquement", d'aller de l'avant? Guderian, d'ailleurs, qui a protesté contre l'ordre d'arrêt, il s'exprimait comme vous?
- lorsque l'auteur du journal de marche de la
6. Panzer-Division écrit que
"le 24 mai au lever du jour, à partir de la tête de pont déjà acquise, la division aurait pu mener l'offensive vers l'est de toutes ses forces, face à un ennemi inférieur", il considère sa division (qui a franchi la ligne des canaux le 23 mai et se trouve alors à dix bornes de Cassel malgré ses "contraintes logistiques") ne peut, "techniquement" aller de l'avant?
Au fait,
questions, pour vous.
Il se trouve que trois historiens ont,
eux, consulté lesdits KTB : Hans Meier-Welcker, Hans-Adolf Jacobsen et Karl-Heinz Frieser. Tous relatent que les généraux allemands ont, sur le moment, gueulé contre l'ordre d'arrêt. Ils ajoutent que, si les
Panzer n'avaient pas été stoppés le 24 mai, ils auraient pu continuer sur leur lancée. Jacobsen précise même ("L'erreur du commandement allemand devant Dunkerque",
op. cit., p. 71):
Hans-Adolf Jacobsen a écrit:Selon toute vraisemblance, les unités rapides allemandes, en continuant leur mouvement le 25 mai, se seraient emparées des hauteurs d'Hazebrouck, d'où elles n'étaient plus qu'à 42 km de Menin, occupée le 24 par le Groupe d'Armées B. On peut se demander si, dans ces conditions, toutes les forces ennemies rassemblées au sud de la Lys auraient réussi à gagner à temps les ports du Pas de Calais.
Bref, vos allégations - qui ne s'appuient sur rien - ne résistent pas à l'analyse.
Loïc Charpentier a écrit:Avec Roger (Roco) et Alain (Adam) nous disposons de suffisamment de documents officiels qui le prouvent, sauf que, matériellement, leur traitement pour mise en ligne dans la discussion exige beaucoup de travail préparatoire, plus leur traduction nécessaire pour les membres non germanophones - sachant, de surcroit, que plusieurs d'entre eux ont été, en totalité ou partiellement, victimes des flammes, cf. les extraits mis en ligne par Roger, dans la discussion parallèle (24 Mai - La vérité historique) - et que çà risque de bouffer beaucoup de place sur l'hébergeur interne - le seul extrait du KTB de la 1. Pz.Div., représente 10 pages, au quart rongées par les flammes, pour la seule période du 23 au 25 mai 1940! -.[...]
1/ Se refuser à produire en ligne des documents pour un tel motif tient de la parfaite tartufferie.
2/ Pas de bol pour vous, j'ai sous les yeux le dit KTB pour la période considérée. Considérer que ce document serait
"au quart rongé par les flammes" représente une ânerie de première grandeur: les pages ne sont brûlées que sur un petit coin, et le document est parfaitement lisible. Et, bien entendu, ce journal de marche n'établit absolument pas votre théorie. Mais j'y reviendrai.
Quant au reste de votre message, il n'est pas sérieux. Les Allemands ignoraient à quoi ils avaient à faire, en face? Le journal de Halder prouve le contraire. Sans parler des messages de la
F.H.W.. Sans parler des reconnaissances aériennes. Bref, sur ce point également, vous ne savez manifestement pas de quoi vous parlez.