GUERRE TOTALE : HITLER, CHURCHILL, STALINE

[Dog Red]

Donc oui tout est possible sans la garantie apportée par la menace des forces allemandes en territoires occupées...

Un PETAIN vainqueur politique en France à l'ombre de l'Allemagne comme d'autres gouvernements réactionnaires (anticommunistes par ailleurs) aux Pays-Bas, en Belgique, en Norvège...

C'est ouvrir la boite de Pandore de l'uchronie mais l'Europe politique de cette année 41 là pourrait être radicalement différente.

Puisque ce débat est le petit frère de celui sur le Haltbefehl, il serait bon qu'on y tînt compte des conditions de paix allemandes tels que Göring les expose à Dahlerus le 6 mai 1940, à valoir quand l'armée allemande aurait pris Calais (investie le 23 mai).

L'Allemagne évacue toutes ses conquêtes occidentales et n'ampute la France que du bassin de Briey.

Francois Delta dit:
Ce livre, qu'il conviendrait de nommer, semble s'ingénier à ne pas constater que Hitler se casse les dents sur Churchill. Et à oublier que la France était au menu de Mein Kampf.

Les secrets du IIIe Reich de François KERSAUDY; un livre très correct que m'a offert mes filles pour noël.

Concernant la France, Kersaudy constate que le sieur Hitler ne s'attendait pas à une réaction des alliées en 39, notamment de la part des anglais... Il voulait s'occuper de la France après la Pologne, après s'être assuré de la neutralité de l'Angleterre...

Oui François, tu as raison, Mein Kampf est sans appel: « Notre objectif primordial est d’écraser la France. Il faut rassembler d’abord toute notre énergie contre ce peuple qui nous hait. Dans l’anéantissement de la France, l’Allemagne voit le moyen de donner à notre peuple sur un autre théâtre toute l’extension dont il est capable ».

Donc, anéantissement de l'ennemi 'héréditaire', pour avoir les mains libre pour réaliser son œuvre: espace vital à l'est.

Et Kersaudy relate bien qu'Hitler s'est cassé les dents sur Churchill; mais qu'il se serait enfermé dans un espèce de déni. Ce que confirme l'affaire Hess, qui a eu la stupidité de croire son führer (qui affirmait a qui voulait l'entendre à cette époque qu'il ne voulait aucun mal à l'Angleterre), et encore plus de croire que le gouvernement anglais accepterai de débarquer Churchill pour pouvoir signer un traité de paix... Ceci dit, Hitler s'étant empressé de discréditer Hess dès qu'il appris l'affaire montre qu'il avait bien compris qu'avec Churchill, il ne pourrait rien négocier !!!

L'Allemagne évacue toutes ses conquêtes occidentales et n'ampute la France que du bassin de Briey.

Ne faut-il pas comprendre dans l'esprit hitlérien "outre l'Alsace-Moselle qui ne sont pas, bien sûr, françaises mais allemandes"?

En 1941, l'impact du second front est négligeable, la grande majorité des moyens sont employés pour Barbarossa.
La Luftwaffe aurait disposé de plus d'avions et de pilotes sans la bataille d'Angleterre mais d'un point de vue terrestre, je ne pense pas que cela aurait changé grand chose d'autant plus que la limitation aurait été logistique (+ de soldats = + de vivres + de munitions + de transports...).
L'aide anglaise et américaine en termes de matériels à l'URSS reste limitée en 1941.

Si on regarde le rapport de force terrestre et aérien en 1941, il semble assez clair qu'une paix avec l'Angleterre avant Barbarossa n'aurait pas apporté grand chose sur le plan tactique... Les soviets s'effondrent malgré un armement considérable par désorganisation... le principe même de ce qu'il faut rechercher pour abattre un adversaire sur terre... Les allemands sont stoppés par le général hivers par faute d'avoir un équipements inadapté, un problème logistique et un changement d'axe de l'attaque: prendre les champs de pétrole du causasse au lieu de Moscou... Pas par un manque de moyen en hommes, en tanks ou en avions...

Par contre, si on regarde cela avec une approche géostratégique, une paix avec l'Angleterre change TOUT: plus de blocus maritime (il ne faut pas oublier qu'en 41, les anglo-américains dominent la mer), un libre accès aux livraisons de pétrole par la méditerranée, peu de chance de voir les US sortir progressivement de leur isolationnisme et armer les soviets (pas de lean-lease... car plus de Churchill). On peut même imaginer une reprise des échanges commerciaux Allemagne-Angleterre d'avant guerre ... n'oublions pas qu'en 38, le premier partenaire économique de l'Angleterre, c'est les Allemands pas les Français!!! Et la porte du commerce avec les US reste ouverte...

La donne aurait été très différente en 42...

[Dog Red]

L'Allemagne évacue toutes ses conquêtes occidentales et n'ampute la France que du bassin de Briey.

Je n'ai pas ton érudition...
Alors, dans le prolongement du commentaire de Tomcat/Olivier relatif à une "revanche", quid de l'armée française après l'armistice ?

Ce n'est pas de l'érudition, c'est un document qui est sur la table de nos échanges depuis des lustres http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=17 ... start=2360 .

"Le métier militaire n'est plus à la mode." (Stendhal, Lucien Leuwen, écrit vers 1835)

C'est très probablement le but que vise Hitler dans cette campagne-éclair : un nouveau 1815 qui douche l'amour des Français pour la castagne, raréfiant les candidatures à Saint-Cyr et à Polytechnique. Pour mettre les points sur les i, il dispose d'un contrôle sur l'économie du continent, rendant peu vraisemblable la reconstitution des immenses stocks d'armes saisis pendant ladite campagne.

J'ai déjà parlé des élections mécaniquement nécessaires à l'automne 40, le mandat de la chambre du Front populaire étant largement périmé. Outre une revanche droitière sur ledit Front, le gouvernement toujours dirigé par Reynaud (qui avait dès l'automne de 1938, en qualité de ministre des Finances, déclaré la guerre aux quarante heures croquées en une formule élégante démontrant le manque d'imagination linguistique de nos Fillon et de nos Macron, "la semaine des deux dimanches")

le gouvernement Reynaud, dis-je, est plébiscité comme celui d'une Cassandre qu'on a tardé à écouter ("on m'a appelé trop tard, je n'ai pas pu mettre en place les divisions blindées de mon conseiller de Gaulle") et il enfonce un peu plus la gauche en accablant le radical Daladier, ministre de la Guerre sans discontinuer de juin 36 au 18 mai 40. Bref, son discours peut accoucher des mêmes formules que celui de Pétain dans l'histoire réelle : des anathèmes contre l'esprit de jouissance, et l'idée que la guerre a été déclarée dans des conditions militaires aventureuses. Le tout débouchant sur le constat qu'un redressement moral est le préalable à toute idée d'une possible revanche, et qu'il prendra du temps.

Note JDesque mode "sérieux" :
Autant j'aime la référence à STENDHAL, autant, en pleine période électorale, il ne m'est pas agréable de lire ceci :

Reynaud (qui avait dès l'automne de 1938, en qualité de ministre des Finances, déclaré la guerre aux quarante heures croquées en une formule élégante démontrant le manque d'imagination linguistique de nos Fillon et de nos Macron, "la semaine des deux dimanches")

C'est la porte ouverte à de bien mesquines et politicardes remarques concernant [censuré] ou le candidat du [cansuré] ...
JD, qui ne cède pas à la facilité

eh bien glissez, mortels, n'appuyez pas !