GUERRE TOTALE : HITLER, CHURCHILL, STALINE

Il ne faut pas oublier la dimension providentialiste du chef nazi : il se veut mandaté par un dieu qu'il appelle "la Providence", en partie calqué sur le dieu chrétien : on l'imagine assez bien,
lorsqu'il se rend compte dans les jours suivant Mers el-Kébir que ce coup d'audace renforce Churchill au lieu de l'affaiblir,
étant acclamé par Halifax (un peu forcé), par les Communes et, pire encore, approuvé par Roosevelt,
crier comme le Christ en croix : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu- abandonné ?" mais comme lui ne pas perdre la foi autant. Il décide sur l'heure, ou presque, de jouer son va-tout contre l'URSS et se dit que peut-être la Providence, en mettant Churchill en travers de son chemin, le favorise. Lui jusqu'ici si prudent dans ses avancées, le voilà obligé de sortir le grand jeu, notamment vis-à-vis de son peuple : il va pouvoir et devoir le nazifier à un rythme plus soutenu, en lui prêchant une guerre à l'est "non chevaleresque", bref il va l'ensauvager dans les grandes largeurs -par exemple, en tuant plus vite et plus ostensiblement les handicapés.

Bref ça passe ou ça casse, mais si ça passe, quelle confirmation de la justesse de sa cause, quelles fondations solides pour le Reich de mille ans !

Voilà, je pense, qui rend mieux compte de son état d'esprit qu'une sous-estimation quelconque de l'obstacle soviétique. Je conviens en revanche que ses généraux en manifestent tous les signes.

Lui ne PENSE pas que l'URSS va s'effondrer en quelques semaines ou mois mais il L'ESPERE, en un acte de foi, ce qui est très différent.

En fait il le pense : il suffit de lire les directives 32, 32a, 33 ( et son supplément ) pour s'en convaincre

Quand Hitler ordonne de supprimer les commandes de l'armée de terre ( quand un stock de 6 mois existe ) au profit de la Luftwaffe, qu'il interdit l'envoi du moindre char ou moteur de char ( pour équiper des divisions blindées tropicalisées destinées au moyen orient ), qu'il envisage le retour des troupes du GA Nord etc etc

On est déjà plus que dans l'espérance

Il ne faut pas perdre de vue la constante de Hitler, et ce jusqu'à la fin de la guerre: vaincre l'URSS (ou du moins, à partir d'un certain moment, lui résister le plus possible) et faire la paix avec les Anglo-saxons. Pour cela il est hors de question de commettre l'irréparable vis-à-vis de la Grande-Bretagne. D'une certaine façon il retient ses coups contre elle, donc contre les USA.

Jusqu'à l'automne 1940 Hitler espère que l'Angleterre acceptera un compromis avec le Reich. Ensuite il comprends que ce n'est pas possible.
Il n'est pas vrai que Hitler retient ses coups contre l'Angleterre. Au début de l'année 1941 il a encouragé le Japon à attaquer Singapour. Mais les Japonais ne feront rien contre les puissances anglo-américaines avant la fin de l'année.

[Dog Red]

Jusqu'à l'automne 1940 Hitler espère que l'Angleterre acceptera un compromis avec le Reich. Ensuite il comprends que ce n'est pas possible.
Il n'est pas vrai que Hitler retient ses coups contre l'Angleterre. Au début de l'année 1941 il a encouragé le Japon à attaquer Singapour. Mais les Japonais ne feront rien contre les puissances anglo-américaines avant la fin de l'année.

Bonjour Soxton.

Comme brehon qui est l'auteur de la citation que tu reprends dans le post précédent (comme François DELPLA devrais-je écrire ), je crois effectivement qu'HITLER "retient ses coups", autrement dit veut contraindre CHURCHILL à négocier ou rendre la main à un Appeaser pour obtenir cette paix à l'Ouest qu'il recherche.

Pousser le Japon à défaire les Anglais à Singapour ou partout ailleurs est justement compatible avec cette stratégie diplomatique. Une large défaite militaire en Asie pourrait faire tomber le belliqueux CHURCHILL. Commise par "un autre" cette défaite n'empêcherait pas l'Allemagne de reformuler des propositions de paix à Londres… qui pourrait dès lors se concentrer pour prendre sa revanche sur l'autre, le Japon !

Comme brehon qui est l'auteur de la citation que tu reprends dans le post précédent (comme François DELPLA devrais-je écrire ), je crois effectivement qu'HITLER "retient ses coups", autrement dit veut contraindre CHURCHILL à négocier ou rendre la main à un Appeaser pour obtenir cette paix à l'Ouest qu'il recherche.

Pousser le Japon à défaire les Anglais à Singapour ou partout ailleurs est justement compatible avec cette stratégie diplomatique. Une large défaite militaire en Asie pourrait faire tomber le belliqueux CHURCHILL. Commise par "un autre" cette défaite n'empêcherait pas l'Allemagne de reformuler des propositions de paix à Londres… qui pourrait dès lors se concentrer pour prendre sa revanche sur l'autre, le Japon !

Il n'y a aucune preuve que Hitler a retenu ses coups.

[Dog Red]

Il n'y a aucune preuve que Hitler a retenu ses coups.

Des preuves non mais un faisceau de présomptions :
. la BEF s'échappe de l'anéantissement à Dunkerque ;
. asphyxiée, la RAF reprend progressivement l'initiative grâce au Blitz ;
. l'abandon des préparatifs d'invasion de la Grande-Bretagne ;
. une relative retenue méditerranéenne.

Des preuves non mais un faisceau de présomptions :
. asphyxiée, la RAF reprend progressivement l'initiative grâce au Blitz ;
. l'abandon des préparatifs d'invasion de la Grande-Bretagne ;
. une relative retenue méditerranéenne.

Chacun de ces trois arguments est réfutable. Par exemple, il n'existe aucune preuve que la "retenue méditerranéenne" résulte de la mansuétude de Hitler. Il peut y avoir d'autres causes à cette "retenue".

Des preuves non mais un faisceau de présomptions :
. la BEF s'échappe de l'anéantissement à Dunkerque ;

Sur le forum j'ai réfuté la théorie diplomatique du "haltbefehl". J'ai écrit des dizaines de messages.

[Dog Red]

Pas de preuves donc oui, tout est réfutable.
Restent des avis, des arguments.

A titre personnel,je pense qu'Hitler se croit le plus malin,mais que cette conviction l'amène à commettre des fautes.Sa façon de conduire les choses "en artiste" comme il l'a dit lui même jil me semble, est d'ailleurs une sorte d'aveu

[Dog Red]

A titre personnel,je pense qu'Hitler se croit le plus malin,mais que cette conviction l'amène à commettre des fautes.Sa façon de conduire les choses "en artiste" comme il l'a dit lui même jil me semble, est d'ailleurs une sorte d'aveu

Cette vision très répandue par les généraux allemands eux-mêmes dès l'immédiat après-guerre ne me satisfait pas.
Elle est par trop réductrice et n'explique pas les succès de "l'artiste".