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Re: La guerre est le prolongement de la politique ....

Nouveau messagePosté: 14 Oct 2014, 17:13
de François Delpla
@ Ulysse
quand je parle de paris hitlériens hasardeux, une fois Churchill bien en selle, c'est sur un plan très général; je suis le premier à dire qu'AH utilise jusqu'au bout ses ressources très intelligemment (mais non sans erreurs, bien entendu).

@ Lusi
Hitler commence à parler d'une attaque contre l'URSS à ses généraux le 13 juillet 1940. Je rapproche cela de Mers el-Kébir et de ses lendemains : Churchill a fait quelque chose de très osé et a été félicité, tant par les Communes que par Roosevelt, tandis que Vichy a encaissé sans vraiment réagir. Winston, qui paraissait fragile, apparaît d'un coup comme très solide. L'attaque contre l'URSS, en promenant le plus longtemps possible Staline par de bonnes paroles et des diversions genre Montoire, Hendaye, Afrika Korps, Irak, etc., est la dernière carte du nazisme. L'habile manoeuvrier sait bien que c'est risqué, mais le fou a pour se rassurer son lien avec la Providence, qui l'a favorisé et ne devrait pas l'abandonner en si bon chemin.

Re: La guerre est le prolongement de la politique ....

Nouveau messagePosté: 14 Oct 2014, 17:56
de ulysse57
Merci pour ton éclaircissement François.

Pourrais je abuser encore un peu en te demandant quelles sont pour toi les erreurs d'Hitler , et le moment ou tu juges Churchill " bien en selle " ? En fait il me manque cruellement une sorte de chronologie maniaco-depressive ;)

Re: La guerre est le prolongement de la politique ....

Nouveau messagePosté: 14 Oct 2014, 23:07
de Dog Red
ulysse57 a écrit: Attention tout de même à ne pas jeter la pierre sur les généraux , car Manstein explique clairement que les objectifs hitlériens de Barabarossa sont intenables. Seul Paulus " edite " un plan qui rassasie les appétits hitleriens. Tout comme Manstein a su présenter un Fall Gelb adapté aux envies du Fuhrer. alors est ce que hitler favorise LE plan qui colle avec ses vues , ou bien valide t'il le meilleur plan ?

Pas évident à trancher les moments ou les militaires adapte son plan à une vision politique et le moment ou le politique juge la faisabilité technique du militaire. A moins que tout ne s'entremêle dans un joyeux maelstrom , qui mal organisé verra la chute du III Reich.


Je ne jette pas la pierre aux généraux et je me base (de mémoire qui plus est) sur l'optimisme d'Halder après à peine un mois de campagne, optimisme (niais? c'est moi qui le rajoute) que décrit Guderian dans ses mémoires à l'encontre de l'ambiance qui semble reigner au qg du Führer au moment de lancer les Panzer du Heeresgruppe Mitte vers l'Ukraine.

Guderian semblait plus lucide comme d'autres sans doutes (mais on ne saura jamais si sa préférence pour Moscou aurait raflé la mise).

Mais la décision politique qui l'emporte sur le militaire n'est elle pas, à l'été 42, Hitler, le chancelier, l'homme politique, le civile, qui remplace Halder à la tête de l'OKH ? Sorte de putch militaire à l'envers?

N'est-ce pas là un point de non retour?

Re: La guerre est le prolongement de la politique ....

Nouveau messagePosté: 15 Oct 2014, 14:12
de ulysse57
Guderian me semble aussi vouloir tirer la couverture vers lui concernant Barbarossa. Certains témoignages le donnent comme un loup hurlant avec la meute , d'autres ( dont les mots de son Fuhrer ) le montrant réticent. Hitler " aurait " dit à guderian : j'aurai du vous écouter sur le potentiel blindé russe , nous n'y serions jamais allé ... Mais bien sûr.

Quand à Hitler , il devient chef de l'OKH dès decembre 1941 lorsqu'il accepte la demission de Brauchitsch. Halder est viré en Septembre 1942. Etrangement la periode ou la bataille de Stalingrad se révèle être une réelle impasse , et comme la definit Lopez : La Bataille au bord du Gouffre.
Hitler prends les rênes militaires pour assouvir son but politique , c'est incontestable. Mais il a encore suffisamment de " jus " pour prendre des decisions qui seront tout de même bonnes. Les propos qu'il tiens fin 1941 ( avec un Barb' raté etencore une année de guerre - minimum - devant lui ) contrastent avec les succès phenomenaux des offensives de 1942.