Nicolas Bernard a écrit:RoCo a écrit:Dans le journal de la 1. Pz. Division on va expliquer les raisons des échecs de la division devant Gravelines :
1. Les effectifs de l'infanterie n'étaient plus qu'à un tiers de l'effectif théorique (compagnies diminués à 40-50 hommes)
2. Le Pz Rgt 2 ne possédait plus que 17 blindés en état de marche
3. Le terrain ne permettait pas un appui efficace de l'infanterie par les blindés
4. Suprématie aérienne alliée et absence de la Luftwaffe (confirmé dans le KTB de la le.Flak Abteilung 83 attaché à la division)
5. La division avait dû céder son artillerie lourde à la 10. Panzer Division
Plus au sud , on retrouve le Infanterie Regiment "Gross Deutschland"
Le I. Bataillon traverse l'Aa le matin du 24.05. à La Bistade . Il faudra une journée au bataillon pour avancer
jusqu'à la ligne de chemin de fer St.Omer-Bourbourg (immédiatement à l'est de St.Pierre-Brouck)
Le II. Bataillon, appuyé par un Stug et une compagnie du Sturm-Pionier-Bataillon 43 réussit, le matin du 24,
à traverser lAa en face de St.Nicolas . Le soir, le bataillon a avancé d'à peine 1 km .
(Helmuth Spaeter : "Geschichte des Panzerkorps "GD" Band 1)
Je reste donc fort sceptique face à cette "facilité de contournement de Gravelines" avancé par Pallud .
Bonjour,
Le problème est que votre résumé du KTB de la 1. Panzer-Division est entaché d'inexactitudes - voir ce qu'il en est ici:
1/ Tout d'abord, feuillets 598 à 602, le rédacteur n'attribue pas l'échec de l'attaque sur Gravelines aux facteurs que vous mentionnez, car il ne dresse aucune liste d'explication, et se contente de recenser les faits de la journée du 24 mai.
2/ Il précise certes que le terrain ne permet pas aux chars de donner leur pleine mesure (f.600), ce qui constitue à ses yeux une explication, comme vous l'indiquez.
3/ Cependant, sa mention du fait que la division est réduite au tiers de sa valeur combative, et qu'un Panzer-Regiment n'aligne plus que 17 chars (f.602) est traitée à titre de conséquence de la campagne, et non à titre de cause du mécompte devant Gravelines. L'auteur écrit bel et bien que c'est au soir du 24 mai que le Panzer-Regiment 1 n'aligne plus que 17 blindés. Les raids aériens alliés sont également mentionnés, mais sans en faire une explication de l'échec, et sans prendre la situation au tragique.
4/ Pour rappel, et ceci dit entre parenthèses, la situation n'a rien de franchement grave: le Panzer-Regiment 2, lui, aligne encore, au soir du 24 mai, plus de soixante blindés opérationnels, ce qui porte le total des Panzer de la division à 77 ou 79 tanks. Une sacrée force de frappe pour enfoncer les maigres forces françaises, décimées le 24 mai! A ceci près qu'en conséquence du Haltbefehl, qui interdit à Guderian de lancer son corps blindé à l'assaut de Dunkerque, ce dernier va ordonner à la 1. Panzer-Division de transférer son artillerie lourde aux forces qui assiègent Boulogne et Calais.
5/ Ce qui m'amène à signaler votre dernière erreur - et pas la moindre. Vous indiquez que l'échec devant Gravelines résulterait également, d'après l'auteur du journal de marche de la division, du transfert de l'artillerie lourde à la 10. Panzer-Division. Ce n'est pas du tout ce qui ressort du document. En fait, la 1. Panzer-Division n'avait cédé qu'une partie de son artillerie lourde, plus précisément le schwere Artillerie-Abteilung 616 à la 2. Panzer-Division (vous avez bien lu: la 2e, pas la 10e) qui assiégeait Boulogne, en début d'après-midi du 23 mai (f.594). Ce n'est que postérieurement à l'émission du Haltbefehl et à l'échec de l'attaque de Gravelines que la 1. Panzer-Division, au soir du 24 mai, transfère la totalité de son artillerie lourde à la 2. Panzer-Division et à la 10. Panzer-Division (f.602). Le texte est sans équivoque sur ce point.
De telles erreurs, dans votre résumé, m'apparaissent particulièrement étonnantes. Voire franchement gênantes. Elles vicient totalement votre conclusion selon laquelle la 1. Panzer-Division, couplée au regiment Gross-Deutschland, n'aurait pu contourner facilement Gravelines - en l'absence du Haltbefehl. Par ailleurs, vos affirmations intéressant ce régiment se fondent, non sur le KTB de cette formation, mais sur un livre publié en 1958 par Helmuth Spaeter. Fort bien, mais en ce cas là, je vous rappellerai que d'autres historiens, tels que Jean Beaux et Jacques Mordal, qui ont participé à la défense de Dunkerque, ont écrit que si la 1. Panzer-Division avait relancé son attaque le 25 mai, elle aurait percé les lignes françaises.
Toujours est-il que, comme cela a déjà été indiqué à plusieurs reprises par d'autres contributeurs, il n'était même pas indispensable pour les Allemands de forcer le verrou (usé le 24 mai) de Gravelines. Il leur suffisait de contourner l'obstacle, de percer plus au sud, à Hazebrouck, de foncer sur Cassel, et de faire jonction avec le Groupe d'Armées de Von Bock, pour interdire aux forces alliées, engagées bien trop au sud, de remonter vers les ports de la Manche, dont Dunkerque. L'historien Hans-Adolf Jacobsen le confirme ("L'erreur du commandement allemand devant Dunkerque", op. cit., p. 71):Hans-Adolf Jacobsen a écrit:Selon toute vraisemblance, les unités rapides allemandes, en continuant leur mouvement le 25 mai, se seraient emparées des hauteurs d'Hazebrouck, d'où elles n'étaient plus qu'à 42 km de Menin, occupée le 24 par le Groupe d'Armées B. On peut se demander si, dans ces conditions, toutes les forces ennemies rassemblées au sud de la Lys auraient réussi à gagner à temps les ports du Pas de Calais.
C'est d'ailleurs ce que le général Halder avait en tête au matin du 24 mai:Dans son Journal, le 24 mai, Franz Halder a écrit:11 h. Le général Mieth est dépêché au sein de la 4. Armee pour communiquer les idées suivantes:
A) Rétablir la situation à Béthune. Une fois les hauteurs sécurisées, la poursuite de la ruée des blindées devrait être envisagée à travers la ligne Estaires - Cassel, sur Ypres, en vue de rejoindre le saillant creusé par la Sixième Armée à travers la Lys, en direction de Roulers.
B) Apporter de l'artillerie à longue portée pour la défense de la côte contre les bombardements navals ou toute tentative de débarquement des Britanniques. [...]
C'eût été consommer l'encerclement avant même de prendre Dunkerque. Cependant, on sait Hitler fera voler en éclats cette stratégie par son ordre d'arrêt. Le chef de la 4. Armee, Von Kluge, n'aura plus qu'à se lamenter, le 25 mai 1940: "Si j'en avais eu le droit, aujourd'hui les chars se trouveraient sur les hauteurs de Cassel" (cité dans Jacobsen, Dünkirchen, op. cit., p. 97, qui cite le KTB de la 4.Armee, entrée du 25 mai 1940).
En toute hypothèse, je propose à la modération de clôturer ce fil, qui constitue un doublon inutile de celui consacré au Haltbefehl, et d'amener tous les contributeurs à échanger sur ce dernier thread. La présente discussion n'avait d'ailleurs été réactivée que parce que'un contributeur anonyme, signant du pseudo "norodom", avait maladroitement cherché à dissimuler le fait qu'il s'était totalement ridiculisé en professant une théorie particulièrement absurde.
Je constate qu'avec nicolas bernard , il n'y a aucun débat a avoir , il a la science infuse .
Il conseille même les gérants du forum de verrouiller certains fils, sur sa simple volonté et décision .
On est face a du gros poisson la
On se demande pourquoi tout n'est pas plus simple dans l'histoire , depuis qu'il est né .
Je ne pouvais , excusez moi , chers amis modérateurs ,ne pas me moquer .
Amicalement ,
Alain