Post Numéro: 10 de Puyol 29 Aoû 2013, 18:18
« Cet homme respirait la cruauté. » C'est en ces termes que Loringhoven décrit Hitler.
Freytag von Loringhoven fut un témoin clair et précis de la vie dans l'entourage d'Hitler et ses récits ont figuré dans nombre de documentaires consacrés au second conflit mondial. Il était l'auteur d'un best-seller centré sur son expérience du bunker qui fut d'abord publié en France sous le titre "Dans le bunker de Hitler", puis en Allemagne.
La quatrième de couverture :
Ce militaire de carrière a vu Hitler tous les jours pendant les derniers mois du Reich. Bien qu'il ne fût pas nazi, il a vécu la dernière semaine du régime à demeure, avant de s'échapper quand le bunker fut définitivement coupé du monde, le 29 avril 1945. Capturé par les Anglo-Saxons, il a noirci quatre carnets de notes, puis il s'est tu pendant soixante ans. François d'Alançon l'a convaincu de raconter son expérience : les neuf derniers mois du Troisième Reich.
Bernd Freytag von Loringhoven est un second rôle clef : aide de camp des généraux Guderian et Krebs, il assiste chaque jour aux réunions de situation militaire dirigées par Hitler et il est en liaison avec tous les fronts. Son récit, d'autant plus impressionnant qu'il est dépourvu de toute dramatisation superflue, décrit une paralysie entrecoupée d'espoirs - les " armes secrètes ", l'offensive des Ardennes, l'armée de Wenck dans Berlin déjà occupé - jusqu'à la prise de conscience, fin avril 1945, de la mise échec et mat. Il saisit sur le vif les acteurs - de Göring à Keitel, de Himmler à Bormann, de Goebbels à Ribbentrop ; tout en restituant une ambiance, il chronique de l'intérieur les étapes de la défaite et les stratégies personnelles de ce premier cercle.
Il brosse surtout une fresque saisissante du " dernier " Hitler, le survivant de l'attentat obnubilé par sa vengeance, le chef de guerre dos au mur à la recherche d'une victoire théâtrale, le Führer en quête d'un empire en ruine. Ainsi ce témoignage unique échappe-t-il au constat pour atteindre à la leçon : l'histoire au plus près est le meilleur antidote contre la complaisance.
Au chapitre 6, Loringhoven dépeint un Hitler méfiant : Hitler ne faisait plus confiance à personne et flairait partout la trahison et le sabotage.
[...]
Malgré toutes ses belles paroles, le peuple allemand n'était pour lui qu'un moyen. Je n'ai jamais entendu de lui un mot de compassion pour les soldats sur le front, les prisonniers ou les blessés, les bombardés ou les réfugiés. La souffrance des êtres humains ne l'intéressaient pas, perçue comme quantité négligeable dans le splendide isolement de ses quartiers généraux et, ce qui était pire, il ne voulait pas la voir.
Dernière édition par Puyol le 29 Aoû 2013, 18:46, édité 2 fois.