L'Hubris du pouvoir et le désir de mort

Ian Kershaw est l'auteur de "Hitler: Profiles in Power" publié en 1991 aux éditions Longman. C'est un essai de 200 pages. La version française est publiée en 1995 aux éditions Gallimard. Le chapitre VII est intitulé L'HUBRIS DU POUVOIR.

Kershaw explique comment, la fin approchant, Hitler sombre dans une folie destructrice.

Son incapacité à mettre fin à la guerre (...) fit naître en lui un désir de mort, et le poussa à condamner à la destruction et à la damnation son propre peuple qui, selon lui, l'avait trahi.

[Jumbo]

J'entends les pas de François (Delpla) qui se rapprochent dans le couloir...

Ou une fusion éventuelle avec le sujet Speer et la terre brulée ...

A quel moment s'est-il rendu compte qu'il avait perdu la guerre ? En fait il faudrait pouvoir dater le moment à partir duquel Hitler agit comme un somnambule. Bienheureux qui peut prétendre savoir ce qui lui passait réellement par la tête à partir d'un certain stade. Déjà que son état "normal" pose question...

Par contre on peut constater un fait : il a attendu le dernier moment pour se suicider.

J'imagine que l'idée que l'Allemagne devait disparaître avec lui fait partie des témoignages des survivants du Bunker, mais pour ce qui est de la mise en oeuvre... Model, nazi convaincu, épargne son armée encerclée en capitulant le 15 avril et livre la Ruhr sans effectuer de destructions. Les unités au contact des Russes n'ont qu'une idée en tête : se livrer aux Américains. Pendant ces deux semaines, jusqu'à fin avril, je me demande bien qui peut se préoccuper de faire sauter les infrastructures, ou ce qu'il en reste.
par contre ce qui a bien été mis en oeuvre c'est la Volkssturm, à savoir l'envoi au front des enfants et des vieillards. ça c'est plus sérieux, surtout face aux Russes. Mais je me suis toujours demandé si les généraux s'en étaient réellement servis ?

Nous parlons ici de Hitler et de sa frénésie destructrice. La réaction de Speer face à un tel acharnement est un autre sujet. Parlons de Hitler si vous le voulez bien.
A quel moment s'est-il rendu compte qu'il avait perdu la guerre ? En fait il faudrait pouvoir dater le moment à partir duquel Hitler agit comme un somnambule.

En lisant "LA FIN" de Kershaw trouverons-nous peut-être des indices à ce sujet.

Puyol installe des barrières de sécurité !

J'invite néanmoins les resquilleurs à les sauter sans crainte www.39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=30819 : rien n'est plus au coeur de son sujet, et compromettant pour son idolâtrie kershallienne, que l'étrange façon dont Hitler gère sa politique de terre brûlée en la confiant à son pire adversaire.

Entre septembre 1944 et avril 1945, la frénésie destructrice de Hitler ne fait aucun doute. Elle est parfaitement visible pendant les dernières semaines du régime, mais je sais que l'on peut remonter à l'automne 1944.

[alfa1965]

Ce qui est étonnant pour Mussolini, il avait décliné l'idée que Milan soit le "Stalingrad" italien, il ne voulait pas que la ville soit détruite par des combats surtout fratricides. De toute manière, depuis le 25 juillet, il était "mort" politiquement.
ALEX

A quel moment s'est-il rendu compte qu'il avait perdu la guerre ? En fait il faudrait pouvoir dater le moment à partir duquel Hitler agit comme un somnambule. Bienheureux qui peut prétendre savoir ce qui lui passait réellement par la tête à partir d'un certain stade. Déjà que son état "normal" pose question...

Par contre on peut constater un fait : il a attendu le dernier moment pour se suicider.

Le suicide de Hitler était annoncé plusieurs jours à l'avance. Nous avons à ce sujet le témoignage du général Koller. Il a publié ses mémoirs après la guerre.

« Cet homme respirait la cruauté. » C'est en ces termes que Loringhoven décrit Hitler.

Freytag von Loringhoven fut un témoin clair et précis de la vie dans l'entourage d'Hitler et ses récits ont figuré dans nombre de documentaires consacrés au second conflit mondial. Il était l'auteur d'un best-seller centré sur son expérience du bunker qui fut d'abord publié en France sous le titre "Dans le bunker de Hitler", puis en Allemagne.


La quatrième de couverture :

Ce militaire de carrière a vu Hitler tous les jours pendant les derniers mois du Reich. Bien qu'il ne fût pas nazi, il a vécu la dernière semaine du régime à demeure, avant de s'échapper quand le bunker fut définitivement coupé du monde, le 29 avril 1945. Capturé par les Anglo-Saxons, il a noirci quatre carnets de notes, puis il s'est tu pendant soixante ans. François d'Alançon l'a convaincu de raconter son expérience : les neuf derniers mois du Troisième Reich.

Bernd Freytag von Loringhoven est un second rôle clef : aide de camp des généraux Guderian et Krebs, il assiste chaque jour aux réunions de situation militaire dirigées par Hitler et il est en liaison avec tous les fronts. Son récit, d'autant plus impressionnant qu'il est dépourvu de toute dramatisation superflue, décrit une paralysie entrecoupée d'espoirs - les " armes secrètes ", l'offensive des Ardennes, l'armée de Wenck dans Berlin déjà occupé - jusqu'à la prise de conscience, fin avril 1945, de la mise échec et mat. Il saisit sur le vif les acteurs - de Göring à Keitel, de Himmler à Bormann, de Goebbels à Ribbentrop ; tout en restituant une ambiance, il chronique de l'intérieur les étapes de la défaite et les stratégies personnelles de ce premier cercle.

Il brosse surtout une fresque saisissante du " dernier " Hitler, le survivant de l'attentat obnubilé par sa vengeance, le chef de guerre dos au mur à la recherche d'une victoire théâtrale, le Führer en quête d'un empire en ruine. Ainsi ce témoignage unique échappe-t-il au constat pour atteindre à la leçon : l'histoire au plus près est le meilleur antidote contre la complaisance.




Au chapitre 6, Loringhoven dépeint un Hitler méfiant : Hitler ne faisait plus confiance à personne et flairait partout la trahison et le sabotage.
[...]
Malgré toutes ses belles paroles, le peuple allemand n'était pour lui qu'un moyen. Je n'ai jamais entendu de lui un mot de compassion pour les soldats sur le front, les prisonniers ou les blessés, les bombardés ou les réfugiés. La souffrance des êtres humains ne l'intéressaient pas, perçue comme quantité négligeable dans le splendide isolement de ses quartiers généraux et, ce qui était pire, il ne voulait pas la voir.