la honte (autre sujet)

Je ne crois pas que poser la question de savoir si le peuple allemand doit avoir honte est une bonne question.

La honte est quelque chose de personnel et est un jugement de valeur.

On doit plutôt parler de responsabilité et là, je crois qu'elles sont assez importantes pour une grande partie du peuple allemand.

mais il est vrai qu'il est très difficile de se positionner : la situation de guerre civile qu'a connu l'Allemagne n'a pas permis à la république de Weimar de se consolider. La crise économique due au krach de Wall Street l'a complètement détruite. il s'agit de faits qui ont joué un grand rôle dans la façon dont les Allemands ont réagi.
mais il reste quand même que les Allemands, dans cette situation se sont tournés vers l'homme le plus violent et agressif de l'époque pour résoudre leurs problèmes.

William L. Shirer raconte qu'avant le départ des troupes pour la Tchécoslovaquie, alors que les accords de Munich n'étaient pas encore signés, la population allemande ne semblait pas enthousiaste, voire même hostile, aux parades militaires qui laissaient entrevoir une guerre imminente. Les Allemands ne voulaient pas de cette guerre. La «victoire» d'Hitler qui reçut une partie de la Tchécoslovaquie après l'entente sans qu'un coup de feu ne soit tiré a rassuré le peuple et amené beaucoup de gens qui ne croyaient pas en Hitler à le voir différemment. Quand la guerre a éclaté, la victoire éclair en Pologne a rassuré nombre d'autres Allemands toujours récalcitrants et il ne devait plus rester beaucoup de gens en Allemagne pour douter des qualités de politicien du caporal autrichien.

Dans ses mémoires, August von Kageneck racontait qu'en 1939 ou 1940, son unité rejoignit le front Ouest de nuit, pour ne pas mécontenter la population. Les Allemands, comme les autres peuples d'Europe, avaient en mémoire les horreurs de 14-18 et n'étaient donc pas pressés "de remettre ça".
Hitler acquit une immense popularité suite à la victoire de mai-juin 40 pour avoir évité un conflit long. Du moins c'est que ses compatriotes pensaient.