Post Numéro: 1 de Metopimazine 09 Fév 2013, 17:23
Bonjour.
Je propose ce forum. Comme beaucoup d'entre vous, je me suis demandé ce que j'aurais fait pendant ces années. Pour clore tout de suite ce débat, je me suis répondu qu'étant médecin généraliste de quartier, je serais resté médecin généraliste de quartier et que, comme beaucoup, je me serais retrouvé d'un coté ou de l'autre en fonction des événements auxquels j'aurais été confronté, n'étant ni plus ni moins courageux que la moyenne, à mon avis. Certains de mes confrères, notamment allemands, ont basculé du mauvais coté, par opportuniste, arrivisme, paresse et facilité probablement mais pas seulement.
Pour commencer, je voudrais donner mon avis sur le confrère autrichien, de Linz qui du prendre en charge Klara Hitler, née Potzl, au début du 20ème siècle. Elle l'a consulté pour son cancer du sein, probablement à un stade déjà très évolué, sur le conseil, je suppose, de son médecin de famille, la famille étant relativement embourgeoisée à l'époque. Elle a choisi le meilleur spécialiste possible en fonction de ses moyens et de ses possibilités de déplacement. Il était juif, rien de choquant ni d'anormal à l'époque. Je crois qu'il a fait de son mieux, en fonction de son âge, de ses compétences et de ses moyens, plus que probablement confronté à une patiente condamnée. Je veux pour preuve de son empathie la reconnaissance de la patiente puis de sa famille,y compris AH, jamais démentie à ma connaissance et plus pragmatiquement, le fait qu'elle et sa famille ont fait confiance à ce spécialiste jusqu'au bout sans le remettre en cause. Il a même pu être d'autant plus empathique qu'il la savait condamnée. J'ai cru lire sur ce site que certains liaient ce décès, ce médecin, à l'antisémitisme d'AH. J'ose affirmer qu'il n'y a aucun rapport. Ils sont allés au plus compétent et au plus proche sans se soucier de sa religion et lui ont su grée de ses bons soins. Point final. Pourquoi les patients de 1900 réagiraient ils autrement que ceux de 2010 ?
Par contre, je suis beaucoup plus circonspect sur la prise en charge de l'épisode de cécité probablement hystérique soigné à Pasewalk en 1918 par hypnose probablement destiné à renvoyer vite un soldat au front mais qui indiscutablement à déclenché quelque chose chez le patient.
Je voudrais surtout analyser par quel mécanisme quelqu'un formé dans une faculté de médecine allemande dans les années 10, 20 ou 30, peut en arriver à décider qui doit vivre ou mourir au bas d'une rampe de gare, à injecter du phénol dans un coeur d'enfant ou à faire collection d'organes, de peau ou de crane...
Que s'est il passé ?