philippe a écrit:Petite anecdote!
Ma famille a été touchée par ce problème des "Malgré nous"!
Pendant l'occupation, elle a été obligé "d'accueillir" deux soldats de la Wehrmarcht. C'était deux alsaciens qui avait été enrôlés de force.
A leur arrivée, ils ont été très mal reçus par mes parents et par le village. A la base, le mauvais accueil venait du fait qu'il ne portaient pas le "bon uniforme"! Lorsque l'on a su qu'il étaient Alsaciens et non allemands, ils ont été considérés comme des traitres ! C'est triste à dire, mais c'est ce qui ressort du témoignage de mes proches !
Mais, chance pour eux, et surtout grâce à leur comportement, le jugement de la population de ce village a changé, et ils ont été considérés comme des français qu'ils étaient ! D'ailleurs ce comportement aurait pu leur valoir de sacrés ennuis ! Ils ont prévenu certains villageois qu'ils étaient repérés, aidé certains STO en "regardant ailleurs..." ! Bref, tout le monde les a accepté en voyait qu'ils "n'aimaient pas leur uniforme" !
Mais, un jour, se confiant à ma grand-mère, ils lui ont annoncé qu'ils étaient mutés sur le front est ! Ma grand-mère leur a proposé de les cacher, mais ils ont refusé !!! La raison donnée était que leurs familles risquaient de gros ennuis (camp de concentration, je suppose !). Mon grand-père a essayé de les retrouver après la guerre, ayant retrouvé la famille, il a apprit que ces malheureux étaient morts en 1944 sur le front de l'est !
Qu'en penser ? Comme cela n'est qu'une anecdote, mon avis ne compte que peu, mais je suppose qu'il y a eu plus de recquis que de volontaires !
Amicalement!
PS : Désolé pour les fautes de frappe et d'orthographe, j'ai encore beaucoup de soucis avec mes yeux!
Bonjour Philippe,
Voilà un témoignage très, très, intéressant dont je te remercie.
Ces quelques lignes traduisent très bien le drame qu'on vécus beaucoup d'Alsaciens et le lourd tribut qu'ils ont payé. Enrôlés de force par l'ennemi, considérés comme des traitres par la France. Peut-on imaginer un instant ce qu'ils ont pu ressentir ces jeunes hommes ? Et puis, pour préserver leurs proches, ils refusent l'aide de ceux qui viennent de comprendre leur douloureuse vérité, pour aller mourir sur le front de l'Est, sous un uniforme qu'ils détestaient. Terrible histoire.
Merci Philippe pour ce récit.
Eric