Post Numéro: 51 de norodom 26 Sep 2012, 14:19
Bonjour,
Je sais qu'aux yeux de quelques uns je vais apparaître comme quelqu'un qui rabâche, mais je crois utile de soumettre une nouvelle fois l'exposé qui suit, que j'ai déjà publié sur le présent forum.
Pourquoi fais-je celà?...
Pour aider à comprendre pourquoi une Association qui a pour mission de défendre la mémoire des Alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande, ainsi que la non culpabilité de leurs familles, pourquoi donc une telle Association va au delà de celà, au point de déposer une plainte à l'encontre d'une personne (Mr Hébras) qui a osé porter un doute sur l'enrôlement de force.
L'existence de cette Association est probablement née de la fracture entre l'Alsace et le reste du pays, qui fut la conséquence du procès de Bordeaux
Il est très difficile, pour ne pas écrire impossible, de résumer en quelques lignes, le contexte dans lequel a été décidé et s'est déroulé ce proçès.
En premier lieu il convient de préciser que s'il est admis qu'il fût une mascarade, ce n'est pas en raison des verdicts qui fûrent prononçés et des amnisties qui s'ensuivirent.
L'immense "bourde" c'est d'avoir traduit au banc des accusés quatorze Alsaciens et seulement sept Allemands.
C'est aussi de s'en être tenu à une sentence sommaire envers les "coutumaces"
Car les responsables du massacre étaient connus, beaucoup et non des moindres étaient apréhendables... mais ils ne le furent pas...
Alors que le vrai coupable était la 3ème compagnie de la division "Der Führer", une unité de la division SS "Das Reich", c'était une majorité d'Alsaciens que l'on jugeait !... et ce constat a eu un effet désastreux sur les esprits.
Le procès qui s'ouvrait le 12 janvier 1953 à Bordeaux, n'apparaissait plus comme "Le procès d'Oradour-sur-Glane" mais comme "Le procès de l'Alsace".
Avant le procès, l'avocat Richard Lux avait averti les responsables politiques sur le fait qu'un tel procès était un procès à hauts risques.
En Limousin, une erreur grossière a été l'oeuvre néfaste des journaux locaux, qui dans leur majorité, n'ont pas soutenu l'appel publié par voie de presse par le général de Gaulle.
Ce dernier avait très opportunément recentré les responsabilités, dénonçant l'absence des chefs assassins, pricipaux criminels. Il avait expliqué la "douleur irritée de l'Alsace".
De Gaulle fût même accusé de prise de position en faveur des bourreaux SS...
Cette méprise des médias eût pour effet d'enfonçer le clou, d'aviver une soif de vengeance de la part des Limousins, accentuant ainsi le déchirement entre deux communautés françaises.
Une intervention politique de l'Etat, s'imposait donc afin de rétablir l'Unité Nationale... ce qui conduisit à l'amnistie pour la majorité des accusés alsaciens.
J'ai quelques souvenirs sur l'irresponsabilité de quelques journalistes pour qui l'Unité Nationale était le dernier des soucis... je ne citerai ici ni les auteurs ni le contenu de leurs écrits... mais l'opinion publique, celle que je connais bien, celle de ma région, avait un grand besoin d'être remise sur la bonne voie... celle du respect.
Il est nécessaire que je vous livre une anecdote, qui ne relève heureusement pas d'une généralité...
En 1954 ou 1955, j'ai eu un différend sérieux, qui aurait pû mal tourner, avec un groupe d'exaltés dont l'un d'eux a tenu devant moi des propos insultants à l'égard des Alsaciens.
Ce n'était pas à moi qu'il fallait s'adresser... En octobre 1944, aux portes de l'Alsace, j'avais mesuré la sincérité de la joie des populations de cette région, d'être débarrassées du joug allemand... et en sus, mon meilleur ami, un sous-off qui m'a peut être sauvé la vie par ses conseils, était un Alsacien !.
Alors dans ce contexte encore résurgeant de nos jours, un tribunal a t'il eu raison de condamner Mr Hébras sur la plainte de l'Association?
S'il s'agit d'appaiser les esprits... pourquoi pas mais c'est gros!
S'il s'agit de considérer que tous les Alsaciens présents à Oradour étaient des enrôlés de force devant bénéficier de ce fait de circonstances atténuantes... encore une fois pourquoi pas... mais était-ce réellement le cas?
Car en réalité, Alsaciens ou autres, fussent-ils enrôlés de force ou pas, se sont redus coupables dans la tragédie qui a coûté la vie à 642 personnes non engagées. Tous composaient la soldatesque assassine, énivrée par l'odeur du sang, de la poudre et par les cris au milieu des explosions de tous genres.
Cordialement,
Roger