Page 10 sur 11

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 15:35
de alberto
Oui, mais y avait aussi les "cagoulard" !
Et eux, sans être franchement nazi, adhéraient majoritairement à une "nouvelle" Europe largement fascisante...
La cagoule, où était-elle ? Certainement pas chez les vulgaires :shock: civils provisoirement embarqués dans cette galère,
Un peu, sans doute, chez les officiers et officiers supérieurs, mais très majoritairement chez les officiers généraux !
Voilà qui a probablement participé à en remettre une petite couche sur la "désintégration" de l'armée française. :pleure:

Bien à vous.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 15:42
de Bruno Roy-Henry
A part le maréchal Franchey d'Espérey (et encore, il était en contact avec Deloncle, mais on n'a pas pu prouver qu'il en aurait été le chef), il n'a jamais été possible de prouver l'appartenance de généraux à la Cagoule. On a soupçonné de Lattre d'en être, mais cela n'a jamais pu être prouvé. Et de Lattre a montré par la suite comment il recevait les Allemands. Annie Lacroix-Riz soupçonne Huntziger. Mais elle n'a jamais pu le prouver : on attend toujours...

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 17:01
de Vincent Dupont
Bonjour à tous,

Le Colonel (futur GB) Loustaunau-Lacau en était (réseau Covignolles) et avait même approché de Gaulle.
Le Colonel Groussard également, Cdt en Second de St-Cyr en 1939.

Pour chercher dans la Cagoule en général c'était des officiers de la place de Paris, très peu voir pas du tout en province. Une fois les noms trouvés en creusant un peu on en trouve... Mais il est vrai qu'ils sont essentiellement officiers supérieurs et non généraux.

Amicalement ;)

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 22:35
de Francis Deleu
Vincent Dupont a écrit:Bonjour à tous,

Le Colonel (futur GB) Loustaunau-Lacau en était (réseau Covignolles) et avait même approché de Gaulle.
Le Colonel Groussard également, Cdt en Second de St-Cyr en 1939.

Pour chercher dans la Cagoule en général c'était des officiers de la place de Paris, très peu voir pas du tout en province. Une fois les noms trouvés en creusant un peu on en trouve... Mais il est vrai qu'ils sont essentiellement officiers supérieurs et non généraux.

Amicalement ;)
Bonsoir,

A maints égards, l'histoire de La Cagoule est encore méconnue voire mystérieuse.
Notons tout d'abord que nombre d'historiens désignent à tort "les réseaux Corvignolles" comme le bras armé de La Cagoule. Il n'en est rien. Les deux mouvements sont distincts même si, à la naissance de la Cagoule, postérieure aux Corvignolles, cette dernière assura quelques temps la logistique militaire comme la fourniture et le transport d'armes détournées des dépôts de l'armée ou achetées à l'étranger.

Le commandant Georges Loustaunau-Lacau fut bien le fondateur des réseaux "Corvignolles", lesquels recrutaient ses membres exclusivement dans les milieux militaires. L'objectif premier des Corvignolles était de traquer les communistes au sein de l'armée.
Par contre, la Cagoule recrutait ses membres dans la société civile d'extrême-droite avec comme objectif le renversement de la République.

Si "La Cagoule" et les "Corvignolles" étaient deux organisations secrètes bien distinctes, elles se sont rapprochées dans leurs objectifs. C'est, semble-t-il, sur les méthodes que les deux groupes divergeaient. La Cagoule ambitionnait de renverser la République par des méthodes terroristes (assassinats, attentats, complots etc...) propices à la création d'un climat insurrectionnel.... suivies d'un coup d'état pour "rétablir" l'ordre. Les "Corvignolles" c'est-à-dire pratiquement l'ensemble des cadres de l'armée, plus soucieux d'une certaine légalité, favorisaient cette insurrection mais escomptaient que le gouvernement en place, légitime et républicain, fasse appel à l'armée pour mater l'insurrection... Un coup d'état militaire déguisé en quelque sorte.

Pour la petite histoire : Il semblerait acquis que Pétain fut pressenti par Franchet d'Esperay pour prendre la tête d'un coup d'Etat. Approché par Loustaunau-Lacau, officier très apprécié de Pétain, ce dernier refusa son concours. Le coup d'état dont Franchet d'Esperay aurait pris le tête fut annulé en dernière minute mais c'est une autre histoire. Pétain était un homme prudent et rusé qui n'aurait pas pris le risque de s'aventurer dans un complot hasardeux sans un minimum de légitimité de façade. "L'homme providentiel" savait attendre son heure et se tenait en réserve de la République abhorrée.

Cordialement,
Francis.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 23:00
de Bruno Roy-Henry
Hum... Franchet d'Esperay aurait pressenti Pétain ? Ils se détestaient cordialement ! A mon avis, "Desperate Frenchy" (comme l'appelaient les Anglais en 14) se réservait le 1er rôle pour lui-même. Il n'est d'ailleurs pas exclu qu'il ait tenté de mettre Lebrun de son côté en mai 1936. Avant de nommer Blum, Lebrun a reçu longuement Franchet. On n'a jamais vraiment sû quel était l'objet de l'entretien...

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 30 Nov 2012, 23:44
de JARDIN DAVID
alberto a écrit:Oui, mais y avait aussi les "cagoulard" !
Et eux, sans être franchement nazi, adhéraient majoritairement à une "nouvelle" Europe largement fascisante...
Encore un post de trop !
M'enfin.
Les cagoulards étaient aussi présents à Londres qu'à Vichy. Et ceux de Vichy étaient germanophobes, donc cette assimilation droite extrême => nazisme est un contre sens.
JD

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 01 Déc 2012, 18:55
de Alfred
Les premiers hommes des services de renseignements de la France Libre sont en effet d'ex -cagoulards.La cagoule avait été dissoute.Le clivage collaboration résistance s'opère pour toutes les tendances de l'échiquier politique.On sait très bien par exemple que le père d'un de nos ex premier ministre et qui était manifestement de gauche a été condamné pour faits de collaboration.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 02 Déc 2012, 20:02
de fbonnus
La collaboration, comme la résistance d'ailleurs, n'avaient pas de "bords" politiques, on y compte donc dans leurs rangs aussi bien des individus de sensibilité de gauche que de droite. Seuls les partis politiques et les politicards, une fois de plus, ont usé de leurs fourberies pour "récupérer" certains mouvements de résistance à leur compte ...

La "collaboration", elle, comptait en ses rangs, outre les convaincus du nazisme, tout ce qu'on peux trouver comme opportunistes de tout poils qui y ont vu une manière soit de s'enrichir, soit d'améliorer leur quotidien ... toutes tendances politiques confondues

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 03 Déc 2012, 11:52
de Alfred
Bien d'accord,les clivages se sont faits à l'intérieur même de chaque parti......certains opportunistes allant" à la soupe" sans vergogne.....cela est déjà vrai en temps de paix,comment imaginer qu'il en soit autrement en temps de guerre, J'ai pu constater au cours d'une longue carrière universitaire que les gens qui (comme mon humble personne)agissent plus par convictions que par ce qu'ils croient être leur profit sont plutôt rares et se trouvent généralement exclus de beaucoup de "promotions".

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 03 Déc 2012, 17:52
de Vincent Dupont
Bonjour à tous,

En effet Francis tu as juste il faut faire la différence entre Corvignolles et la Cagoule, mais du point de vue idéologique, les militaires dont il est question, qu'ils aient été à Vichy ou Londres, se désignèrent dans les écrits d'après guerre sous le terme générique de "cagoulard" comme il vient d'être dit. Cela veut sans doute dire que de leur point de vue c'était la même chose...

Amicalement ;)