Vincent Dupont a écrit:Bonjour à tous,
Le Colonel (futur GB) Loustaunau-Lacau en était (réseau Covignolles) et avait même approché de Gaulle.
Le Colonel Groussard également, Cdt en Second de St-Cyr en 1939.
Pour chercher dans la Cagoule en général c'était des officiers de la place de Paris, très peu voir pas du tout en province. Une fois les noms trouvés en creusant un peu on en trouve... Mais il est vrai qu'ils sont essentiellement officiers supérieurs et non généraux.
Amicalement
Bonsoir,
A maints égards, l'histoire de La Cagoule est encore méconnue voire mystérieuse.
Notons tout d'abord que nombre d'historiens désignent à tort "les réseaux Corvignolles" comme le bras armé de La Cagoule. Il n'en est rien. Les deux mouvements sont distincts même si, à la naissance de la Cagoule, postérieure aux Corvignolles, cette dernière assura quelques temps la logistique militaire comme la fourniture et le transport d'armes détournées des dépôts de l'armée ou achetées à l'étranger.
Le commandant Georges Loustaunau-Lacau fut bien le fondateur des réseaux "Corvignolles", lesquels recrutaient ses membres
exclusivement dans les milieux militaires. L'objectif premier des Corvignolles était de traquer les communistes au sein de l'armée.
Par contre, la Cagoule recrutait ses membres dans la société civile d'extrême-droite avec comme objectif le renversement de la République.
Si "La Cagoule" et les "Corvignolles" étaient deux organisations secrètes bien distinctes, elles se sont rapprochées dans leurs objectifs. C'est, semble-t-il, sur les méthodes que les deux groupes divergeaient. La Cagoule ambitionnait de renverser la République par des méthodes terroristes (assassinats, attentats, complots etc...) propices à la création d'un climat insurrectionnel.... suivies d'un coup d'état pour "rétablir" l'ordre. Les "Corvignolles" c'est-à-dire pratiquement l'ensemble des cadres de l'armée, plus soucieux d'une certaine légalité, favorisaient cette insurrection mais escomptaient que le gouvernement en place, légitime et républicain, fasse appel à l'armée pour mater l'insurrection... Un coup d'état militaire déguisé en quelque sorte.
Pour la petite histoire : Il semblerait acquis que Pétain fut pressenti par Franchet d'Esperay pour prendre la tête d'un coup d'Etat. Approché par Loustaunau-Lacau, officier très apprécié de Pétain, ce dernier refusa son concours. Le coup d'état dont Franchet d'Esperay aurait pris le tête fut annulé en dernière minute mais c'est une autre histoire. Pétain était un homme prudent et rusé qui n'aurait pas pris le risque de s'aventurer dans un complot hasardeux sans un minimum de légitimité de façade. "L'homme providentiel" savait attendre son heure et se tenait en réserve de la République abhorrée.
Cordialement,
Francis.