Un scoop ce lundi soir à la BBC sur les relations Vichy-Londres !
Posté: 19 Mar 2012, 17:05
Je le tiens d'un blog où on dissèque mon dernier livre : http://fboizard.blogspot.fr/2012/02/chu ... qus_thread
Articles de la presse britannique :
http://www.telegraph.co.uk/history/worl ... eveal.html
http://www.bbc.co.uk/news/magazine-17390290
En résumé : le général Brooke, chef d'état-major général, aurait intrigué avec l'armée de Vichy en cachette de Churchill et d'Eden, pour mitonner une tête de pont à Bordeaux en 1942 et un couloir destiné à armer Vichy.
Pas très sérieux, les deux liens : le dépôt dans lequel on a trouvé le document n'est pas indiqué, et sa date l'est au mois près : mai 1942.
D'autre part, la photo du document n'en donne que les premières lignes, et encore, tronquées d'un mot ou deux à la fin.
Sur la question du secret par rapport à Churchill, je remarque que la mention de la visite secrète à Londres d'un officier supérieur vichyssois en décembre 41 (autre imprécision de date mais, celle-là, dans le document) n'est pas concernée : Churchill a très probablement été au courant (sauf à supposer que le General Staff que dirigeait Brooke était un Etat dans l'Etat) et cette visite prend place dans une longue série (Rougier, Groussard, etc.) d'envoyés de Vichy plus ou moins mandatés par Pétain pour tâter le terrain anglais.
Je n'aurai pas a priori la même interprétation de la cachotterie -réduite, donc, à quelques jours ou au plus quelques semaines- vis-à-vis de Churchill.
Le journal de Brooke indique aussi clairement que fréquemment qu'il cherche à juguler, notamment en 1942, l'enthousiasme offensif du premier ministre. Là-dessus, il est plausible qu'il se soit épanché devant des collègues de confiance, et compréhensible qu'il soit allé jusqu'à écrire, dans un document interne, qu'il était inutile de lui en parler avant que l'affaire ait mûri.
Quant à l'affaire elle-même, de quoi s'agit-il ? De créer à Bordeaux une tête de pont, et un couloir pour amener des armes aux 100 000 hommes de l'armée de Vichy. Cela rappelle fortement quelque chose : les plans de Giraud, alors frais évadé et faisant la tournée des popotes de cette armée, avec une bénédiction vague de Pétain. Il va se battre comme un chien avec ses contacts américains pour que leur débarquement d'Afrique du Nord vise aussi la zone sud, et échouer bien entendu. Car on n'a pas entendu dire, et on n'apprend pas davantage ici, que Brooke en ait été un chaud supporter !
Mon interprétation du document, à travers les quelques lignes reproduites et les résumés donnés, est donc la suivante : on cache les choses à Churchill non point parce qu'on fricote avec Vichy dans son dos, mais par crainte qu'il ne saute sur l'occasion !
Max Hastings évoque d'ailleurs cette possibilité, mais d'une manière à mon avis trop dubitative, et, à tort, sur le même plan que l'hypothèse inverse (on craignait son veto).
Articles de la presse britannique :
http://www.telegraph.co.uk/history/worl ... eveal.html
http://www.bbc.co.uk/news/magazine-17390290
En résumé : le général Brooke, chef d'état-major général, aurait intrigué avec l'armée de Vichy en cachette de Churchill et d'Eden, pour mitonner une tête de pont à Bordeaux en 1942 et un couloir destiné à armer Vichy.
Pas très sérieux, les deux liens : le dépôt dans lequel on a trouvé le document n'est pas indiqué, et sa date l'est au mois près : mai 1942.
D'autre part, la photo du document n'en donne que les premières lignes, et encore, tronquées d'un mot ou deux à la fin.
Sur la question du secret par rapport à Churchill, je remarque que la mention de la visite secrète à Londres d'un officier supérieur vichyssois en décembre 41 (autre imprécision de date mais, celle-là, dans le document) n'est pas concernée : Churchill a très probablement été au courant (sauf à supposer que le General Staff que dirigeait Brooke était un Etat dans l'Etat) et cette visite prend place dans une longue série (Rougier, Groussard, etc.) d'envoyés de Vichy plus ou moins mandatés par Pétain pour tâter le terrain anglais.
Je n'aurai pas a priori la même interprétation de la cachotterie -réduite, donc, à quelques jours ou au plus quelques semaines- vis-à-vis de Churchill.
Le journal de Brooke indique aussi clairement que fréquemment qu'il cherche à juguler, notamment en 1942, l'enthousiasme offensif du premier ministre. Là-dessus, il est plausible qu'il se soit épanché devant des collègues de confiance, et compréhensible qu'il soit allé jusqu'à écrire, dans un document interne, qu'il était inutile de lui en parler avant que l'affaire ait mûri.
Quant à l'affaire elle-même, de quoi s'agit-il ? De créer à Bordeaux une tête de pont, et un couloir pour amener des armes aux 100 000 hommes de l'armée de Vichy. Cela rappelle fortement quelque chose : les plans de Giraud, alors frais évadé et faisant la tournée des popotes de cette armée, avec une bénédiction vague de Pétain. Il va se battre comme un chien avec ses contacts américains pour que leur débarquement d'Afrique du Nord vise aussi la zone sud, et échouer bien entendu. Car on n'a pas entendu dire, et on n'apprend pas davantage ici, que Brooke en ait été un chaud supporter !
Mon interprétation du document, à travers les quelques lignes reproduites et les résumés donnés, est donc la suivante : on cache les choses à Churchill non point parce qu'on fricote avec Vichy dans son dos, mais par crainte qu'il ne saute sur l'occasion !
Max Hastings évoque d'ailleurs cette possibilité, mais d'une manière à mon avis trop dubitative, et, à tort, sur le même plan que l'hypothèse inverse (on craignait son veto).