Un scoop ce lundi soir à la BBC sur les relations Vichy-Londres !

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Voici un intéressant passage extrait du livre en trois tomes de François Broche "l'armée française sous l'occupation" Presses de la cité, 2002.


Les plans de reprise des combats contre l'occupant furent élaborés dès le lendemain de l'armistice :
le 16 juillet 40, une note du 3e bureau de l'Etat major fixait comme première mission à l'armée « le relèvement total du pays, c'est à dire la libération du territoire et la restauration de la puissance française »
Ces plans évoluèrent en fonction des étapes du conflit, mais tous avaient en commun de s'inscrire dans une stratégie alliée de débarquement sur les côtes françaises, soit atlantique (secteur de Bordeaux-La Pallice) soit méditerranéenne (Toulon ou Pyrénées orientales)
La doctrine d'emploi de l'armée d'armistice sera résumée dans une « notice d'emploi des forces mobiles », datée du 10 mai 1942, évoquant à la fois la tâche de maintien de l'ordre fixée par les vainqueurs et aussi « un ennemi extérieur prétendant occuper ou ayant déjà occupé de vives force une partie de nos territoires » - formule visant sans doute les anglo-saxons mais, plus surement les italo-germains.
La notice prévoyait également l'éclatement de huit divisions en trois éléments interarmes destinés à mener une attaque surprise, limitée dans le temps, circonscrite dans l'espace, prélude à une action retardatrice dans des zones d’accès difficile, terrain idéal pour une action de guérilla de plus longue durée.
Ces projets étaient élaborés dans le cadre des structures gouvernementales (3e bureau de l'EMA, états- majors des deux groupes de divisions militaires) et aussi au sein de structures moins officielles : cours d'état-major ou centres d'études. Ainsi un cours clandestin fut-il institué en Avignon par le 3e bureau du 1er GDM ; à Lyon, l'ancien chef d'état-major du général Giraud, le Gal Baurés, animait un centre d'études baptisé « centre technique d'information », plus spécialement axé sur l'étude du futur débarquement allié à La Pallice. Le Gal Verneau pensait que l'armée d'armistice pourrait se porter au secours des anglo-saxons débarquant sur les côtes atlantique ou de la Manche.
Giraud, dès son retour en France tenta de mettre en œuvre le plan qu'il avait mis au point à Königstein et qui reposait sur l'hypothèse d'un débarquement sur les côtes de Provence.

Bonjour,

Si, dans l'Armée d'Armistice il y avait une telle envie d'en découdre avec les allemands et d'aider les Anglo-Américains dans une tentative de débarquement, pourquoi cette résistance lors de Torch?

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Parce qu'il s'agissait d'initiatives prises par des cadres subordonnés à la politique du gouvernement de Vichy et au haut commandement.
La volonté de quelques généraux, d'officiers et des hommes de troupe s'est heurtée aux décisions prises par Pétain lors de l'envahissement de la zone libre par les Allemands.
De plus la puissance combative de l'armée d'armistice était quand même très limitée face à l'armée allemande et en l'absence d'aide immédiate en cas de débarquement allié, l'affaire, en métropole se présentait mal.
Il est vrai qu'en AFN, les évènements auraient pu se passer différemment lors de Torch.

Bonjour,

Si, dans l'Armée d'Armistice il y avait une telle envie d'en découdre avec les allemands et d'aider les Anglo-Américains dans une tentative de débarquement, pourquoi cette résistance lors de Torch?

Par discipline. Je sais, c'est couillon, mais nos officiers étaient élevés dans ce principe : "la discipline est la force principale des armées."

Et puis, les Américains n'avaient pas demandé la permission. Même de Gaulle a souhaité que Vichy les foute à la mer...

Allons BRH , ces militaires et officiers de l'armée d' Afrique , nourris de cet " esprit de revanche " dont on nous rebat les oreilles .........et qui tirent de bon coeur et sans arrières pensées , , le 8 novembre , sur ces alliés qui leur apportaient justement les instruments de cette revanche ........la discipline a bon dos , non ?

Non. Les nombreux témoignages à ce sujet, notamment des combats au Maroc, montrent que ce n'est pas de gaité de coeur que les troupes françaises ouvrent le feu sur les Américains. Après, dans le cours de l'action, les sentiments ont moins d'importance. Chacun fait son devoir du mieux qu'il peut. Heureusement, l'ordre de cesser le feu arrive assez vite. Le soulagement est unanime, surtout quand tous apprennent l'occupation de la zone libre en métropole. La figure de Darlan rassure tout le monde, surtout dans la marine. La plupart des officiers sont satisfaits de reprendre le combat contre les "boches" et les Italiens.

Et ce fameux serment de fidélité à Pétain , la dévotion à la personne du Maréchal , dont on fait grand cas et qui motivent l'ardeur des combattants ?...........Quand le vent aura tourné , et que Pétain ordonne encore de resister aux anglo americains , ces militaires oublieront vite leurs promesses et prendront le train en route !
Les thuriferaires de Vichy , et Darlan en tête , pretendront que le Maréchal n'etait plus libre et qu'il agissait sous la pression allemande ...................Etait il plus libre avant le 8 novembre ?

C'est incroyable cette propension à en revenir toujours aux mêmes critiques d'un régime pieds et poings liés. J'en reste là en souhaitant que le fil ne dérive pas hors du scoop qui enfièvre le lundi soir.

Je déplore moi aussi cette délinquance (au sens étymologique : action de quitter).

Il y a pourtant des leçons à tirer de ce scoop, sinon faux, du moins monté en épingle à partir de pas grand-chose, et extrapolé de la façon la plus extravagante. Plus que jamais, on fait à Churchill des reproches indus, sans se douter (ce qui est d'une certaine façon plus grave que si on s'en doutait) qu'on sert mécaniquement, ce faisant, la soupe à Hitler.

Winston aurait négligé (par sectarisme, par favoritisme envers son poulain de Gaulle, que sais-je encore) un concours vichyssois tout offert... mieux : ses généraux, sûrs d'un refus, ne lui en auraient même pas parlé !

Comment peut-on en 2012 enfourcher gaillardement un tel cheval à la BBC ?

J'y vois un seul avantage : m'étonner, et l'étonnement, cela aide à rester jeune !

Cette attitude journalistique tenait plus à une logique commerciale qu'historique ...