Puyol a écrit:François Delpla a écrit:à Nuremberg Hess joue sa tête, et la sauve en faisant l'idiot.
C'est à croire que Hess avait une furieuse envie de vivre ! Pourquoi a-t-il fait plusieurs tentatives de suicide avant et après 1945 ?
celle-là m'avait échappé !
les tentatives de suicide, comme tous les événements historiques, sont à replacer dans leur contexte. Celles de Hess ont lieux à deux moments très éloignés :
-au tout début de sa détention : il est tombé aux mains du "Juif" Churchill et la vie n'a plus de sens;
-dans les années 70, quand il voit que Speer et Schirach sont partis après avoir purgé leurs 20 ans jusqu'au dernier jour et que les perspectives de voir abréger sa perpétuité lui semblent nulles.
De toute manière, dire qu'à Nuremberg il jouait sa tête ne présume en rien de ses craintes ou de ses espérances à cet égard, et le fait qu'il l'ait sauvée en faisant l'idiot non plus.
Par ailleurs, j'ai relu toute cette p. 24 et constaté que Puyol avait battu tous les records, y compris les siens, en matière de bataille à coups d'historiens :
Puyol a écrit:fbonnus a écrit:Personnellement je n'arriverai jamais ni à admettre et encore moins à imaginer (...)
Alors tu as beaucoup moins d'imagination que Fest, Toland, Kershaw, Bullock, Beevor, Rees, Kersaudy, etc...
Parmi les historiens de renom (fest, kershaw, etc) quels sont ceux qui ont refusé la thèse "traditionnelle", à savoir que Hess est parti en Ecosse à l'insu d'Adolf Hitler ?
- Aucun.
Quelques remarques :
-ni Fest, ni Toland, ni Rees, ni Beevor ne sont ou n'étaient, à proprement parler, des historiens;
-ils n'ont pas vu la moindre archive sur la question et aucune des personnes citées ne la traite en détail, à l'exception de Kershaw; tous semblent devoir beaucoup au livre de l'interprète Schmidt (1950), arrivé tard sur les lieux et reparti très vite car il accompagne Ribbentrop à Rome.
-Kershaw, qui s'est visiblement posé beaucoup de questions, expose loyalement, comme à son habitude, la thèse contraire en signalant que deux personnes bien placées, Bohle et Bodenschatz, avaient toujours cru Hitler informé. Il écarte ces témoignages en disant que rien ne prouve cette affirmation mais lui-même ne "prouve" la sienne qu'au moyen des colères de Hitler. Un argument bien imprudent, d'autant plus qu'il ajoute, à propos du numéro du Führer devant les Reichsleiter et Gauleiter : "Certes Hitler était capable, nous l'avons vu à maintes reprises, de faire des prestations d'acteur mais sa performance, si à ce moment il jouait, était digne d'un Oscar à Hollywood".
Et pourquoi pas ?