gauthier_ph1963 a écrit:Pour Hiroshima et Nagasaki, le constat est clair, les stratèges américains avaient planifié l'invasion de l'Archipel Nippon. L'estimation des pertes variait suivant les scénarios de l'écroulement de l'empire Nippon mais même le plus optimiste escomptait des centaines de milliers de G.I. Les japonais avaient édifié un plan effrayant consistant à équiper la population (enfants compris ! ) de lances en bambous et de grenades pour rendre l'invasion la plus chère possible. Le Président a eu le choix entre les deux-cent milles japonais de ces deux villes et des centaines de milliers de GI et plusieurs millions de Japonais lors d'une invasion par voie classique.
Invasion par voie classique? Les Américains auraient-ils dû débarquer dans l'archipel? Il est établi que dans la décision japonaise d'accepter la reddition en 1945, l'entrée en guerre de l'URSS et l'écroulement rapide de l'armée du Kwantung ont joué un rôle non négligeable. Je crois qu'on peut envisager les choses comme suit sans bombe atomique: un Japon complétement isolé et bombardé, menacé non seulement par un débarquement US mais aussi soviétique, aurait tout accepté pour sauver son empereur et aurait de toute manière signé avec son adversaire principal: les USA, qui assuraient la sauvegarde de son système moyennant quelques réformes et une humiliation qui valait la peine en regard de la catastrophe d'une occupation communiste dans l'esprit des élites...
gauthier_ph1963 a écrit:Même si je ne suis pas un partisan de l'Atome loin de là ( je suis activiste Greenpeace ), la décision d'utiliser la bombe était la bonne.
Je ne pense pas, en utilisant et en fabriquant en série des bombes nucléaires, les USA ont pris une responsabilité unique dans l'histoire. Aujourd'hui, on peut se féliciter qu'aucune guerre nucléaire n'ait jamais eu lieu et certains disent, non sans arguments, que la paix que nous connaissons (paix précaire et limitée) est le fruit de cet armement surpuissant. Mais je dois dire que dans un monde qui a toujours autant de goût pour la confrontation et si peu de temps pour la négociation, j'ai du mal à me sentir vraiment tranquille.
gauthier_ph1963 a écrit:En ce qui concerne les bombardement de l'Allemagne, si ils n'ont pas eu les effets escomptés sur la production de matériel de guerre et la résistance des forces Armées, ils ont privé les stratèges allemands d'une bonne partie de ce qui restait de la Lutwaffe, de milliers de canons de 88, de leurs servants et de millions d'obus qui auraient été bien plus utiles sur les fronts. En 1944, on estime qu'un allemand valide sur trois était à une stade ou à un autre affecté à la défense antiaérienne ou passive.
Les décideurs anglo-américains n'étaient pas rassurés du tout quant à l'attitude des russes une fois que le problème allemand serait réglé, la démonstration radicale de leur puissance aérienne à DRESDE a peut-être contribué à ce que Staline ne continue pas vers l'Ouest plus loin que les accords de Yalta ne le prévoyait.
Staline qui continue vers l'ouest, il avait vraiment rien d'autre à fiche! Tout ce que voulait Staline en 1945, ce sont des compensations allemandes pour reconstruire son pays, et même là-dessus Washington a lâché le moins possible...