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Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août

Nouveau messagePosté: 25 Mai 2011, 16:12
de alberto
@ MLQ : Bonjour et merci, il y a une mine de renseignements sur tes sites et les liens connexes !

Un autre (petit) détail m'a aussi intrigué dans le journal de ma tante : elle explique qu'après avoir préparé la cuisine pour les GIs, ceux-ci lui ont remis "un billet de 100 et un de 50".

Elle se garde bien (en bonne normande !) d'en exprimer le libellé : Francs ? Dollars ? Autre ?

S'agissait-il de nouveaux billets que les américains avaient préparés dans le but de faire redémarrer l'économie française après la libération ? Je m'en vais chercher pour vérifier...

Bien à toi.

Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août

Nouveau messagePosté: 25 Mai 2011, 16:27
de MLQ
Billet drapeau, billet bleu pour les Normands
http://fr.wikipedia.org/wiki/Billet_drapeau

la petite histoire raconte que les Normands utilisaient cette monnaie pour payer leurs impôts lol

Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août

Nouveau messagePosté: 25 Mai 2011, 16:59
de alberto
Oui, MLQ, c'est bien ça !

Il semble que ces billets ont eu un cours éphémère...

Peut-être ont-ils une valeur pour les collectionneurs ?

Merci et bien à toi.

Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août 1944

Nouveau messagePosté: 11 Mai 2014, 18:38
de Aldebert
Bonjour Alberto,

Comment ce témoignage a t'il pu échapper à ma lecture. Mieux vaut tard...
J'ai habité Vire de 1967 a 1972 et la Besnardière, près de la route qui mène à Mortain, est un lieu bien connu. Un peu plus de 20 ans après les tragiques évènements qui ont ravagé cette ville les mémoires sont encore fraiches et les témoignages nombreux. Aussi combien de fois m'ont t'ils été commentés. Un voisin, devenu agent de police, avait été pompier durant les bombardements. Les noms de famille que tu évoques ne me sont pas inconnus. Il existe une édition en deux volumes très illustrée qui racontent cette tragédie. Une partie de la ville avait été évacuée mais certains habitants craignant les pillages n'ont pas quitté leur domicile et ont payé le prix fort. Des tracts avaient pourtant été largués par les Alliés annonçant les bombardements imminents. Je pense avoir relevé une légère erreur, Vire n'a pas été sinistrée à 75% mais 90%. Peut-être existe t'il une nuance entre détruite et sinistrée.
En 1967 je faisais partie d'un club de philatélistes, beaucoup de ses membres regrettaient leur collection brulée durant l'incendie de la ville.

Merci pour cet émouvant témoignage.
Comme chacun sait les Normands et Normandes savent compter mais il savent aussi conter. Beaucoup d'autres écrits en témoignent.

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Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août 1944

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2014, 09:40
de alberto
Bonjour Aldebert,

Et merci pour ton commentaire sympa.

Pour ce qui est du taux de destruction de la ville, 75% ou 90%, je me souviens que ces chiffres faisaient déjà, à l'époque, l'objet d'une polémique, car les "autorités" chargées d'estimer les taux des destructions des villes avaient déterminé celui de la ville de Vire à 75%, ce que les virois jugeaient scandaleusement sous-estimé.
Peut-être que cette estimation officielle a-t-elle été revue à la hausse par la suite ?

Bien à toi.

Re: Une femme écrit sous les bombes, à Vire, de juin à août 1944

Nouveau messagePosté: 12 Mai 2014, 21:37
de Aldebert
Bonjour Alberto,

Dans son récit ta parente écrit « Hier soir on sentait bien que la bataille avait lieu dans la forêt de Saint Sever. »
Cette information est intéressante. La Forêt de Saint Sever, 1400 hectares, abrite un important dépôt allemand de munitions qui alimente le front de Normandie. Des dames de ce village réquisitionnées par l’ennemi conditionnent des munitions dans des locaux situés près de la chapelle de l’Ermitage. C’est un officier autrichien qui en est responsable, quelqu’un de bonhomme, artiste, qui a laissé à la commune, un bien joli dessin du portail en pierres qui donne accès à la chapelle.
De grandes cavités creusées en bordure de chemins permettaient de mettre des véhicules hors de vue des avions.
Après le départ des Allemands, les Américains ou les Français, après avoir effectués un tri, ont regroupé les munitions restantes puis les ont détruites par explosions. Certaines d’entre elles ont été projetées intactes ou presque assez loin du lieu initial. C’est un endroit très profond dans la forêt, alors difficile d’accès, marécageux, sombre, presque mystérieux, non fréquenté par le promeneur. C’est là que j’ai aperçu une caissette apparemment intacte de six ou huit grenades allemandes. De nombreuses autres munitions détruites ou partiellement jonchaient le sol, cachées par les feuilles mortes. Il y en avait aussi dans des cratères à demi remplis d’eau. L’atmosphère de cet endroit était singulière.
J’ai habité à l’orée de cette forêt pendant 17 ans, c’est dire si je la connais. J’avais un détecteur de métaux et dans plusieurs parcelles j’ai ramassé, comme des champignons, de nombreux étuis de cartouches de mitrailleuse de 50, preuve que ces endroits avaient été copieusement arrosés par des tirs d’avions volant à basse altitude.
A l’image de Vire, Saint Sever a usé du même « artifice » en utilisant des fusées éclairantes de l’ennemi pour organiser leur feu de la victoire. A deux pas de chez moi j’ai retiré, enfouis sous qqs cm de terre, un grande quantité d’étuis en alu marqués de points rouge, verts ou violets. C’était là qu’avait eu lieu la fête.
Peut-être ai-je connu à Vire quelqu’un de ta parenté mais je ne connais pas ton nom de famille.