Post Numéro: 2 de H Rogister 04 Mai 2011, 12:04
Comme promis, voici la traduction de la déposition faite par Warren Schmitt le 20 décembre 1944.
Bonne lecture
Témoignage du T/5 Warren R. Schmitt
37210448, Batterie "B" du 285ème Bataillon
d'Observation d'Artillerie de Campagne.
date: 20 décembre 1944.
Je suis membre du 285ème Bataillon d'Observation d'Artillerie de Campagne. Nous étions attachés au VIIème Corps de la 1ère Armée et le 17 décembre 1944, nous étions en cours de transfert au VIIIème Corps. Le transfert rendit nécessaire un changement de lieu et le matin du 17 décembre, à 9 heures 30, nous avons déménagé de notre ancienne position, en convoi.
A 13 heures 30, nous faisions mouvement le long d'une route à 3 miles de Malmédy, en Belgique et, à approximativement 300 yards passé le carrefour de la bifurcation vers Saint-Vith, le convoi fut pris en embuscade par une grande concentration de tirs de mitrailleuses et aussi de tir de mortiers très lourds. Les mitrailleuses étaient du .50, à tir très lent et qui utilisait des balles traçantes rouges.
Le convoi stoppa immédiatement et tout le personnel sauta dans le fossé du côté gauche, soit au nord, de la route. La violence du tir de mortiers et de mitrailleuses augmenta pendant une période de 30 minutes (estimée) et pendant ce temps-là j'ai personnellement rampé sur le ventre sur une distance d'environ 50 pieds depuis la route vers un petit ruisseau profond d'environ un pied.
Après que le tir de mitrailleuse et de mortier eut cessé, un grand nombre de chars ont commencé à descendre la route dans la même direction que le convoi avait roulé. Les chars (estimés à 40) étaient des chars "Tigre". Ils se sont arrêtés auprès du convoi et des hommes en uniforme noir sont descendus (des chars) rassemblant les prisonniers. Je me suis immergé dans le ruisseau et me suis recouvert d'herbe et de boue afin de ne pas être capturé. Dans l'ensemble, environs 125 prisonniers furent capturés et fouillés pour avoir leurs montres, gants et cigarettes. Ils furent ensuite dirigés dans un champ entouré de fil de fer barbelé et les tankistes retournèrent à leurs chars.
Une voiture de commandement arriva sur la route et un officier ennemi tira le premier coup de feu sur un officier médical qu'il tua. Son second coup de feu fut apparemment un signal parce qu'il déclencha un certain nombre de tirs de mitrailleuses dans le groupe de prisonniers.
Pendant ce temps-là j'étais couché dans le ruisseau et je faisais le mort. Je ne sais pas s'ils m'ont vu ou pas. Pendant environ une heure après qu'ils aient tiré pour la première fois dans le groupe de prisonniers, tous les chars qui passaient tiraient sur eux en compagnie de quatre gardes qui étaient laissés au carrefour. Quarante semi-chenillés ont tiré aussi pendant qu'ils passaient.
Je suis resté couché dans le ruisseau pendant approximativement deux heures et après ce temps-là, j'étais si engourdi que je ne pouvais plus remuer la partie inférieure de mon corps mais en rampant et en me traînant, j'ai pu atteindre des bois. J'ai massé mes jambes pour rétablir la circulation et, à l'aide de ma boussole, j'ai retrouvé mon chemin vers la route. J'ai descendu la route jusqu'à ce que je sois arrêté par un garde ami et j'ai été conduit à un poste de secours. Il était environ 20 heures 30 quand je suis arrivé là.
Certains des hommes du groupe capturé se sont évadés vers 15 heures 30 et douze environ sont entrés dans la maison située au carrefour. Deux autres ont descendu la route et se sont échappés. La maison a été détruite par un incendie par l'ennemi et sans aucun doute les hommes qui se trouvaient à l'intérieur ont été tués.
J'ai été soigné au poste de secours du 44ème Génie pour un refroidissement et j'y ai rencontré le Pvt Mattera et le T/5 Paluch. Nous nous sommes rendus au Q.G. du Vème Corps à Eupen le 18 décembre et y avons raconté notre histoire.
Je sais qu'il y eu huit hommes qui se sont échappés indemnes et peut-être quinze qui se sont échappés mais qui étaient blessés. Les huit hommes sont: Le Pvt Mattera, Pvt Bower, Cpl Greaff, T/5 Garrett, Lieutenant Kezac, T/5 Paluch, moi-même et un homme que je ne connais pas le nom. Le lieutenant Lary était blessé mais il fut soigné au même poste de secours où je me trouvais de sorte que je sais qu'il est sauvé.
Signé: T/5 Warren H. SCHMITT.
37210448
Je certifie que la déclaration transcrite en quatre exemplaires par Richard G. Zimmerman, agent spécial CIC Det #8, a été écrite volontairement par moi ce 20ème jour de décembre 1944.
Je certifie que le témoignage ci-dessus a été transcrit exactement comme écrit et reflète la vérité de ma propre connaissance.
Signé: T/5 Warren H Schmitt, 37210448
J'ai demandé les lieutenants Arthur J. Newton et Fred Habermann d'authentifier ma signature, la date et l'année ci dessus.
Témoins:
S/ Arthur J. Newton 2ème Lieutenant
S/ Fred Habermann, 1er Lieutenant.
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