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Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 00:48
de dynamo
Lors de la campagne de France, l'armée allemande (troupes régulières et unités SS) massacre les soldats noirs, achève les blessés.
17 000 hommes noirs sont tués sur 40 000 alignés dans l'armée française.

Comment expliquer cette sélection meurtrière ?
- réminiscences des colonies allemandes du Sud-ouest africain
- combats très durs contre les troupes coloniales françaises en 14/18.
- occupation de la Rhénanie
- propagande nazie, concept du sous-homme

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 00:55
de Prosper Vandenbroucke
Salut Pat,
Un bon livre à ce sujet, c'est celui de notre ami Jean François Mouragues:
viewtopic.php?f=21&t=26682
A mon avis, tes 3 dernières suggestions sont dans le vrai.
Amicalement
Prosper ;)

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 01:23
de Poisoux
Bonsoir.
Cela vient du fait, à mon avis, que ces troupes ont opposées une forte résistance aux Allemands. Que dut faite de la propagande nazi, de celle de la PGM et de récits de vétérans de la PGM sur la force noire ont provoqué une crainte voire une peur de ces soldats préférant se battre soi-disant au corps à corps avec le coupe-coupe ainsi qu'un esprit supériorité raciste face à ces "bêtes" (image propagande allemande PGM).

http://www.rfi.fr/france/20100617-1939- ... es-impunis
http://www.troupesdemarine.org/traditio ... ist009.htm
http://www.fndirp.asso.fr/tirailleurs%20senegalais.pdf
http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/arabes.htm

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 01:34
de Poisoux
Voici encore quelques infos sur des éxactions en région lyonnnaise
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tata_s%C3% ... _Chasselay
http://www.afrik.com/article8374.html

Le capitaine N’Tchoréré du 53° R.I.C.M.S assassiné par les Allemands du fait de son origine.
tchorere.jpg
tchorere.jpg (20.64 Kio) Vu 3102 fois


http://fr.wikipedia.org/wiki/N%27TCHORERE_Charles.
http://www.histoiredumonde.net/article. ... rticle=812

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 18:08
de huck
Il me semble que le racisme à leur endroit n'est pas une exclusivité allemande, mais plutôt occidentale. Ils étaient traités comme des sous-hommes, aussi bien par les belges, les français, les italiens et que sais-je. Fin 44, début 45, la répression fut forte et sanglante parmi les africains qui espéraient que par leurs faits d'armes, ils seraient traités d'égaux à égaux avec leurs compagnons de combat blancs. La France par exemple, n'hésita pas à massacrer ses hommes noirs. S'ils avaient été blancs, je n'imagine même pas le scandale puissance X que cela aurait été.
Leur situation n'était pas plus enviable sous l'uniforme américain : ils faisaient les tâches ingrates, ne mangeaient pas comme les blancs, n"étaient pas soignés comme eux, subissaient brimades et humiliations.

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 19:05
de alsa.se
Bonjour,

Je trouve que le film "Indigènes" résume bien ce sujet (même si celui-ci cible plus les nords-Africains).

Eric

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 19:52
de dynamo
Merci à Gaël pour ces liens intéressants.
Mais, jusqu'à maintenant nous avons décrits des faits.
Huck a commencé un début de reflexion en désignant le problème comme étant une spécialité occidentale vis à vis de l'homme noir.

Qu'est ce qui a pu amener le simple soldat allemand, le père de famille mobilisé, à abattre froidement un soldat prisonnier, désarmé, simplement parce qu'il était noir ?
Nous ne sommes pas dans le même mécanisme que l'extermination ou l'anéantissement de la population civile d'un village suspect de Résistance.

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 20:23
de brehon
Bonsoir,

Le résultat de la perversion du peuple allemand par l'idéologie nazie, la peur de ce qui est différent. C'est le racisme à son paroxysme.

Dans certains cas, l'encadrement métropolitain des troupes africaines était également exécuté. (cf Histomag'44 n° 65)

Re: Pourquoi les soldats noirs ?

Nouveau messagePosté: 23 Fév 2011, 23:41
de huck
Je pense que c'est beaucoup plus vieux que le nazisme. Ce racisme contre les noirs, ou les autres communautés d'Afrique ou d'Asie, vient, je pense de temps anciens. On peut au moins remonter à l'antiquité et son esclavage. Ses peuples soumis sont aux yeux des empires, des barbares, des sous-hommes. Il en va de même lors des croisades ou l'occident apportent la civilisation "à ces sauvages", ou après lors des traites négrières ou des colonies. Bien entendu, tout cela est faux. Les civilisations de beaucoup de ces peuples étaient souvent bien plus avancées que la civilisation occidentale (sauf souvent sur le plan militaire). Mais la culture européenne a fait que petit à petit on a assimilé cette supposée supériorité de l'homme blanc, chrétien. Tous les écrits d'avant le 20ème siècle et beaucoup d'avant la deuxième guerre mondiale et donc de l'émancipation des colonies, sont plein d'un racisme latent. Lire la presse généraliste de cette époque, ou un roman de Mark Twain ou même Tintin (qui ne sont pas des livres racistes), sont plein de cette prétendue supériorité de l'homme blanc.
L'attitude des civils français ou belges (donc par forcément fanatisés par la propagande nazie) face aux troupes coloniales n'étaient pas toujours des meilleurs. Dans les récits de l'époque on y parle de nègre, pas d'homme. Le nazisme a pousser plus loin cette théorie de la supériorité de la race avec cette envie de reproduire en partie, l'empire romain avec l'asservissement des peuples qui va avec. En tout cas, c'est mon avis.

Exemple d'exaction des troupes allemandes envers les troupe

Nouveau messagePosté: 24 Fév 2011, 01:33
de patton50
Exemple d'exaction des troupes allemandes envers les troupes colonial française en 1940.

Le 2è RIC sacrifie une partie de ses bataillons en retardant l'avance ennemie, ou en se portant au secours d'unités amies, puis s'est au tour du 24è RTS d'assurer le repli, à pied de la 4è DIC, ou de ce qu'il en reste. La progression s'effectue à travers champs, par unités constituées, par groupes, sous-groupes, ou colonnes hétéroclites. Les routes quant à elles sont encombrées de toutes sortes de véhicules, de convois hippomobiles de cinq divisions, ainsi que de nombreux civils qui cherchent dans la fuite un hypothétique salut. C'est une mission d'arrière garde et de sacrifice, qui mènera le régiment des bords de la Somme à ceux de l'Oise, où attaques, contre-attaques et charges à la baïonnette se succéderont jusqu'à épuisement des munitions. Castel, Merville aux Bois, Mailly-Raineval, Ravenel, Léglantier, Angivillers, Lieuvillers, Erquinvillers, et Cressonsacq, autant de lieux de combats, de souffrances et de sacrifices jalonnés par les tombes des tirailleurs

Beaucoup d'hommes seront tués au combat, d'autres faits prisonniers et un certain nombre purement et simplement fusillés du simple fait qu'ils étaient noirs. C'est ainsi que le 9 juin, les débris des 24è et 16 è RTS, du 2è RIC et d'autres formations n'appartenant pas à la division (10è régiment de tirailleurs marocains, 610è Pionniers, 78è régiment d'infanterie) sont encerclés dans le secteur compris entre Angivillers et Erquinvillers (Oise). Les hommes sont à bout de force après 15 jours de combats incessants, et une retraite à pied de plus de 50 kilomètres. "Le 9 juin à 21h00 le lieutenant-colonel de Negreval, officier le plus ancien dans le grade, commandant le 2è RIC, réunit tous les officiers des formations présentes dans le secteur. Ordre est donné de forcer le passage vers le sud. Tout le matériel est détruit, les archives brûlées. Les bataillons doivent se fractionner en groupes de 30 à 50 hommes, avec pour chaque groupe un officier et un sous-officier européen, les sénégalais ne devant être abandonnés en aucun cas" ( Rapport du chef de bataillon Cotten commandant le 3/24è RTS). A 22 heures, les départs s'effectuent dans l'ordre suivant 2è RIC, 16è RTS, 24è RTS et éléments divers. Vers minuit, les premiers éléments du 24è RTS (3è bataillon) quittent Angivillers sous le feu ennemi.

Le lieutenant-colonel Fabre restera dans Angivillers, organisant les positions de défense avec près de 300 hommes qui ne pouvaient suivre, il sera capturé le matin du 10 juin après de brefs mais durs combats. Dans la nuit du 9 au 10 juin, le capitaine Bébel, adjudant-major au 3/24è RTS, originaire de la Guadeloupe, et ses 60 tirailleurs, prend la tête d'une contre attaque désespérée à la baïonnette, il ne dépassera pas Erquinvillers. Blessé, la jambe fracassée, il sera abattu le 10 juin. A bout de forces, sans ravitaillement depuis plusieurs jours, et à court de munitions, les défenseurs d'Erquinvillers, qui n'avaient pu forcer les lignes allemandes, se rendront. Ils seront fusillés systématiquement (plus de 40 cas sur les 130 morts recensés dans le cimetière). "Les allemands occupent maintenant Lieuvillers et Erquinvillers (les combats auront duré de 1h00 à 5h00), il ne reste plus qu'à nettoyer, une à une les maisons dans lesquelles les soldats se sont retranchés. Beaucoup de ces soldats ont péri dans les maisons incendiées. Le nettoyage est fait sans pitié, dans les rues du village et dans les récoltes, c'est une vraie chasse à l'homme. Les maisons dont les défenseurs refusent de se rendre sont incendiées. La plupart des soldats capturés sont fusillés sur place. Bien souvent les allemands les obligent à creuser eux mêmes leur tombe".

Récit de Monsieur Durossoy, Maire de Lieuvillers de 1945 à 1977.

Les 5 et 6 juin, près de Picquigny, entre Abbeville et Amiens, seuls 30 hommes du 1/44è RICMS réussirent à forcer l'étau allemand. Les autres furent soit tués au combat, soit fait prisonniers. A Hangest près de Condée Folie, certains tirailleurs du même régiment furent immédiatement abattus après leur capture (témoignage du sergent-chef Chaminant). Les combats furent si violents que la presse allemande (Pommersche Zeitung) cita les combats avec les coloniaux en ces termes : "les Français combattirent avec acharnement, les noirs utilisaient jusqu'au bout chaque possibilité de défense, chaque maison était défendue. Pour briser cette résistance, il fallut mettre en action les lance-flammes, et pour venir à bout des derniers sénégalais, les tuer un à un." Le 53è RICMS, quant à lui, avait face à ses positions la division Rommel, soit près de 8000 hommes et 250 chars. Il vécut lors des journées des 5 et 6 juin, les mêmes tragédies que celle de Condé Folie où les tirailleurs combattants ou prisonniers furent carbonisés, et les mêmes horreurs qu'à Hangest. Enfin à Airaines, le 7 juin, après deux jours de corps à corps, le capitaine N'Choréré (l'un des rares officiers "indigène"), originaire du Gabon, et les survivants de la 7è compagnie du 2/53è RICMS furent fusillés par les hommes de Rommel.

source : site Troupes De Marine.