Post Numéro: 7 de Tomcat 21 Avr 2015, 10:19
En 1940 après la défaite initiale, 2 camps politiques s'affrontent: l'un est partisan de continuer la lutte à partir de l'AFN, un certain nombre partiront à bord du Massilia pour préparer le transfert du gouvernement en AFN. L'autre camp partisan de l'armistice et de la collaboration fera tout pour s'emparer du pouvoir:
Le 16 juin 1940, à peine arrivé à Bordeaux, le Gouvernement français envisage de s'installer à Alger. Le Conseil des ministres du 18 juin décide que le président Lebrun, accompagné d'une partie des ministres et des présidents des deux chambres, doit s'embarquer à Port-Vendres, tandis que le paquebot Massilia sera mis à la disposition des parlementaires au départ de Bordeaux.
Sous l'influence de Laval, la décision n'est pas exécutée et le 20 juin 1940, 27 parlementaires seulement s'embarquent sur le Massilia à destination de Casablanca. Ils ne seront pas présents lors des débats et du vote du 10 juillet à Vichy.
Le 19 juin 1940, le gouvernement français décide de partir à Alger pour se soustraire à l’avance allemande. Les parlementaires reçoivent l’ordre de gagner le Verdon où un paquebot , "le Massila" est mis à leur disposition. C’est l’amiral Darlan, ministre de la Marine qui signe la note officielle.
Qualifiés de traîtres et de fuyards par Vichy et Darlan, ils n’ont bien sûr pas pu prendre part au vote du 10 juillet 1940. Huit de ces parlementaires ont été arrêtés ou déportés par la suite, deux furent assassinés.
(...) "Le 21 juin 1940, vingt-sept parlementaires - vingt-six députés et un sénateur - embarquent à Bordeaux avec leurs familles sur le Massilia, dans la chaleur d’un premier jour d’été. Ils ne savent pas encore que c’est déjà l’automne d’une République, dont la politique incarnée par le Maréchal Pétain jettera bas les fondements et les institutions. Affrété sur les instructions du gouvernement, le paquebot réunit à son bord des Français qui ont dit « non » à la défaite et qu’un seul désir anime : résister. Conformément à la décision prise par le Conseil des Ministres siégeant à Bordeaux, sous la présidence d’Albert Lebrun, ils espèrent voir transférer le siège des pouvoirs publics dans les départements d’Algérie, afin de poursuivre la lutte contre l’ennemi sur les terres africaines françaises. Refusant le déshonneur et la honte auxquels l’envahisseur les condamne, les élus de la nation font le choix de quitter la métropole pour incarner en ses territoires la légitimité de la République.(...)tous partent avec la conviction que c’est en quittant la France qu’on peut mieux la servir.
Extrait du Discours de M. Raymond FORNI. jeudi 22 juin 2000
Le Massilia est un paquebot de ligne réquisitionné par le gouvernement Paul Reynaud replié en juin 1940 à Bordeaux en raison de la déroute de l'Armée française, afin de permettre à des hommes politiques (dont 27 parlementaires) de quitter la France avec l'intention de constituer un nouveau gouvernement en exil qui abandonnerait à l'Allemagne les territoires de métropole afin de mieux reprendre l'offensive militaire à partir des départements d'Afrique du Nord.
Le départ a été organisé par Édouard Barthe, questeur de la Chambre.
Parmi les passagers les plus connus :
• Édouard Daladier, ancien ministre de Guerre ;
• Georges Mandel, ancien ministre de l'Intérieur ;
• Pierre Mendès France, ancien sous-secrétaire d'État au Trésor, lieutenant d'aviation ;
• Jean Zay, ancien ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-Arts, sous-lieutenant.
Plusieurs députés font défection au moment du départ, comme Édouard Herriot et Louis Marin.
Embarqués du port du Verdon en aval de Bordeaux, le Massilia appareille le 20 juin 19401, soit quatre jours après la formation du Gouvernement Pétain et la veille de la signature de l'armistice. Il arrive à Casablanca le 24 juin2.
À leur arrivée, les passagers sont consignés dans un grand hôtel de Casablanca par le Résident général Noguès.
Ceux qui étaient considérés mobilisés comme officiers, Pierre Mendès France, Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, sont arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca, rapatriés en métropole et traduits devant le Tribunal militaire de Clermont-Ferrand pour « désertion devant l'ennemi » et trois d'entre eux condamnés le 4 octobre 1940 à des peines de prison et à dix ans de privation de droits civils. D'autres, comme Édouard Daladier et Georges Mandel, sont accusés d'être responsables de la défaite et jugés avec d'autres officiers comme le général Maurice Gamelin au cours du Procès de Riom. Ces décisions ont été annulées en 1946.
Les 18 juillet 1940, les vingt-deux autres parlementaires étaient autorisés à regagner la France, soit sept jours après que l' Assemblée nationale ait mis fin à la IIIe République et voté les pleins pouvoirs constutuants au maréchal Pétain. Ainsi, ils avaient été écartés des débats. Il est remarquable que les parlementaires invités à embarquer soient quasiment tous de gauche ou de centre-gauche, dont des personnalités de premier ordre.
C'est un coup d'état orchestré par les partisans de l'armistice et de la collaboration qui a fait que la France a renoncé à continuer la lutte à partir de son Empire.
Alors oui l'empire français était peu industrialisé, mais avec l'aide matérielle des USA, continuer la lutte était possible, d'autant plus qu'une partie importante de l'armée se trouvait dans les bases de l'AFN.
L'industrialisation progressive d'une partie de l'Empire aurait été possible afin d'acquérir une certaine indépendance au fil des années de guerre, cela aurait concerné la maintenance, la modification de véhicules/navires/avions et la production de produits semi-finis, de munitions et de pièces simples.
En tout cas la production et l'exportation de minerais et denrées agricoles aurais permis de rapporter des ressources pour payer les commandes aux USA en plus du stock d'or de la Banque de France évacué, après le programme prêt-bail américain de 1941 aurais pris la suite.
La France serait restée dépendante des USA pour la production directe de chars, véhicules, navires et avions.
Les allemands eux-mêmes reconnaitront que si le gouvernement et l'armée française s'était repliés en AFN, ils ne disposaient pas de moyens pour les poursuivre en 1940, la France et l'Angleterre disposant de la suprématie navale en Méditerranée.