Vécu, impressions d'un enfant pendant l'occupation Allemande

Bonjour,
Merci Christophe, je ne l'avais pas reperee celle-la !

"Aldebert a dit :
Un mauvais point pour ce forum..!!! Il m'accapare de trop...et quand vous en aurez assez de mes histoires dites le moi

Aldebert, si nous pouvions "en avoir assez" de tes histoires, ce forum n'existerait pas, c'est aussi simple que ca...

Pour information, j'attends avec impatience les photos de Pierre, car tout ca mis ensemble ferait un article sympa dans l'Histomag'44

Bonjour,
Voilà quelques photos du centre de Vezin et des batiments les plus anciens qui m'ont semblés faire partie de l'environnement d'Aldebert à l'époque.













J'ai fait un pari sur la pharmacie comme étant l'ancien bistrot dont parle Aldebert.....

S' il faut y retourner mais avec un petit guide pour cibler les prises de vues, il n'y a pas de problème.

A bientôt,

Pierre

Bonjour,
Merci Pierre !
Aldebert, la bande d'allumes qui n'en n'a pas assez de tes histoires a besoin de tes commentaires sur ces photos.

Bjr les allumés...en toute amitié,

Un grand merci à Pierre, il a visé juste le mâtin.....

1ère Photo: immédiatement à gauche il y a un parking caché, c'est l'emplacement de ma chère école.
Plus loin la rue à gauche mène à Montigné et à Rennes par la route de Lorient et PI-Park, je vais avoir l'occasion bientôt de vous en causer.
A droite, en face, bien sûr, le café de la maréchalerie,( pharmacie) Le bâtiment blanc, plus haut en appui, la forge, l'atelier . Maintenant un bar et un commerce.
Plus bas à droite, après "la maréchalerie", une boucherie et le café Touffet. En général je ne garantis pas l'orthographe des noms propres.
La maison suivante sera vue en plus net sur une autre photo.

Seconde photo.
Par rapport à la photo précédente, Pierre à fait un demi tour et à pris en enfilade la rue qui mène à Rennes, par la Croix Rouge , lieudit ( important ce lieu dit) il se tenait à proximité l'abri bus. De ce coté, depuis l'école jusqu'à la maison de monsieur Bon toutes les maisons ont été démolies. L"espace gagné n'a pas été reconstruit, ce qui a aéré le village.
A droite, droit devant, avant la feu tricolore c'est la maison du maire de l'époque, Monsieur Bon, à droite plus loin le boulanger (caché)
A gauche, je pense que ce gros bâtiment ne fait qu'un tout. C'est là qu'habitait la couturière mme Bouget,qui taillait des vêtements pour tout le village. Au feu tricolore plus haut à gauche, la rue qui mène à la Belle Epine et au champ de DCA. A l'époque c'était une impasse et il fallait traverser des champs pour y parvenir.
Beaucoup plus haut sur la route de Rennes à droite était le menuisier charron. (caché)

Troisième photo:
Immédiatement à droite le portail de fer qui menait à une cour fermée qui faisait partie du café et de la boucherie Touffet. On y tuait le cochon et il y avait un laboratoire pour traiter la viande de bestiaux.
Le dépôt de pains,rouge orange devant une voiture était une remise.
La grande bâtisse qui suit, devant la façade intérieure il y a une cour qui faisait partie d'un de nos terrains de jeux.
Une dizaine d'enfants habitaient dans ce bloc.
La maison qui suit ( bandeau rouge ) est toujours un café, c'est là que nous habitions. Alors Pierre..!!! le gros plan de ma maison où est-il...????
Cette route est l'ancienne route Rennes-Brest.Cette direction mène à L'Hermitage et à Pacé

A l'école communale le samedi, l'après midi était souvent consacré à la promenade ou à la gymnastique. Quand il s'agissait de gymnastique, c'était toujours la même chose, mouvements, exercices respiratoires, défilé en chantant "le petit prince a dit", jamais "Maréchal nous voilà". Après les exercices, les plus grands s'armaient d'outils de jardinage et enlevaient l'herbe des allées du potager de l'instituteur, directeur de l'école. C'était comme cela et "personne ne trouvait à redire". Quand le temps le permettait surtout quand le soleil était de la partie, nous allions en promenade dans la campagne (se promener à la campagne à Vezin était un pléonasme)..tant pis j'lai dit ... à 2 ou 3 kms de l'école pas plus loin, il fallait que les petits suivent. ...pourtant les petits, enfin certains, vadrouillaient toute la semaine autour du Bourg, ils avaient de bonnes jambes et étaient capables d'en faire plus. Un samedi après midi toute l'école s'est dirigée vers Montigné et s'est installée pour des jeux dans un petit bois encaissé le long de la ligne de chemin de fer, près du petit pont que je cite plus haut. Le soleil, le temps clair favorisent les promenades mais attirent les prédateurs venus du ciel. Nous étions en train de jouer quand tout à coup, les bombardements ont commencé, était-ce sur Pi-Park à 1 Kms à vol d'oiseau où nous étions ou sur la ligne de chemin fer et là nous y étions à qqs mètres, le directeur nous a fait tous nous allonger contre un haut talus. Le bombardement a été si long, si près de nous, si intensif que pour la toute première fois, je me rappelle avoir eu peur. Pas une simple peur, une peur panique une peur qui me prenait physiquement et m'envahissait. En 1945, mon père nous a emmené mon frère et moi sur son vélo, à Pi-Park pour un goûter d'enfants offert par les Américains. Quand nous sommes arrivés à hauteur de ce petit bois, la même peur panique s'est emparée de moi et s'est dissipée après avoir franchi le pont de chemin de fer. Je n'ai pratiquement pas touché aux bonnes friandises que nous offraient les GI's. Je me suis fait disputé. Sur le moment je n'ai jamais expliqué ce moment de peur à mes parents, comment aurais je su l'expliquer clairement. Plus tard j'ai oublié d'en parler et après..ils étaient disparus. Longtemps j'ai fait des cauchemars de peur panique et jusqu'à très tard en âge.

ERRATUM!
Ma maladresse m'a fait insérer cet article au mauvais endroit, il devrait se situer après celui qui commence par "
"les dernières semaines avant le 6 juin.......

Bonsoir à tous,

En attendant un peu mieux en voilà toujours un agrandissement....J'y retourne dès que possible en espérant moins de voitures...



A bientôt,

Pierre

Salut,
un grand merci à Aldebert dont les récits me ravissent et à Pierre pour cette mise en situation un peu revisitée mais très vivante grâce à Aldebert J'ai presque l'impression de connaître ce patelin
Et j'attends avec impatience de nouvelles aventures

Bjr,
La fenêtre du logement que nous occupions est la troisième en remontant à partir de l'extrémité du bâtiment.
Attention au piège de pub qui se trouve entre des fenêtres.
En fait, celle qui se trouve en dessous du début de l'enseigne rouge...ouf....
Cordialement

[dynamo]

Les textes d'Aldebert me rappellent les repas dominicaux de mon enfance lorsque les parents et grand-parents évoquaient leurs guerres
(la Grande guerre, le rif pour les anciens) la seconde pour mes parents, les combats, les bombardements, la Résistance, l'occupation, les ruines, les stalags et l'évocation de personnes que je ne connaissais pas mais qui prenaient vie dans mes yeux d'enfant.
Bon dieu, que j'ai la nostalgie de ces assemblées familiales

Mon cher Dynamo tu peux imaginé que nous sommes, tous là, ta famille et que les vieux qu'ont de l'âge te racontent... vas y Pépé......


Les dernières semaines avant le 6 juin 44 ont été plus difficiles, en ce sens, les bombardements étaient beaucoup plus fréquents. Pour ce qui est de la défense passive, le bourg avait été partagé en ilots, les habitants de chaque ilot devaient se rendre dans un abri précis à chaque alerte. Notre abri était situé derrière la forge chez Letort. Il se composait d'un grand trou, pouvant accueillir plusieurs familles, il n'était recouvert que de fagots et un peu de terre. Il ne nous protégeait pas beaucoup mais il nous évitait d'être écrasés le cas échéant par les décombres de la maison. Par contre il y avait dans cet abri une forte concentrations de vies humaines, si une bombe tombait sur cet endroit.....bon...c'était comme çà. Nous nous rendions aux abris surtout la nuit quand la sirène du PC DCA à la Drouétière se mettait à hurler. Cette sirène ne fonctionnait pas pour les civils mais pour prévenir les servants des canons. Une pierre deux coups...les civils en profitaient si on peut dire. Le village n'a pas subi de dégâts mais le territoire de la commune a été touché, comme Pi-Park route de Lorient et les trois marches (lieu dit) tout à coté. Les Trois marches était une destination de promenade quand le temps était beau pour certains villageois. Il y avait une buvette et certains disaient qu'on y faisait bal. Les bals publics étaient interdits pendant la guerre, à cause des prisonniers de guerre. Il ne fallait pas que leurs femmes s'y dévergondent pendant qu'ils étaient en Allemagne.
Par un bel après midi ensoleillé, un dimanche, peut être en mai 44, une file de promeneurs s'étirait sur la route qui mène aux trois marches, je marchais à une quinzaine de mètres devant ma mère, j'avais passé le petit pont de chemin de fer juste avant le château de Montigné, ma mère s'apprêtait à le franchir, quand soudain un avion allié surgit par dessus nous, en rase motte et mitraille, prenant pour cible la ligne de chemin fer. Un homme me saisit et me colle sous lui au fossé, ma mère de l'autre coté du pont hurlant plusieurs fois "Bébert mon fils", retenue par un homme qui la précipite avec lui au fossé. Plus tard, tous indemnes, les adultes disaient, " ça, c'était des Anglais, il savent où ils frappent"