Les biscuits vitaminés

Merci Gardavous,

pour votre réponse tres intéressante sur la vie en France sous l'occupation. Je vais faire des recherches auprès de mon père au sujet du rationnement au Québec en temps de guerre.

carcajou

avez vous remarqué un changement de la perception de la société Française vis à vis de l'image de Pétain au fur et à mesure du temps ?
Existait il une hostilité vis à vis de Vichy et de son gouvernement, ?

Allons! ne faites pas l'ignorant... vous savez bien que jusqu'à cette historique poignée de mains de Montoire qui ne fût pas ressentie tout de suite comme une secousse, le peuple, qui n'en prit conscience qu'à la longue, est resté à 95% maréchaliste.
Vous pourriez réouvrir un fil sur ce sujet, mai je crois que celà a été fait... faudrait voir, mais pour l'immédiat, Navarro m'attend...

Bonne question, projetons nous de nouveau en 1940 avec les moyens de communication de l'époque à savoir très peu de télévision, uniquement la radio et quelques quotidiens. Je serais curieux de savoir combien de français à l'époque ont eu connaissance de cette poignée de main. Le maréchal étant pour eux un sauveur avant tout, sa popularité a toujours été relativement grande au sein du peuple fin mai 1944 il y a la même foule à Paris pour accueillir le maréchal que de Gaulle deux mois plus tard. Le sujet du maréchal est toujours sujet à discussion puisque pour certains il est toujours le sauveur de la france et le vainqueur de Verdun et pour les autres il n'est qu'un dictateur. La plus vil des ordures est bien dans la structure de la IIIème ( même si Pétain s'est donné les pleins pouvoirs) le président du "conseil" à savoir Pierre Laval qui a su s'entourer d'une belle brochette de collaborationnistes. Quelqu'un demandait ce que petain avait fait de bien. De mémoire c'est bien lui l'inventeur de la fête des mères... Maintenant doit on dire que cette fête est bien ou non je vous laisse maître de vos sentiments.

Je croyait que toutes lois et décrets faits par Vichy avaient été abrogés,alors,quid de la fète des Mères?Questions de vente de produits dérivés?

Bonjour à tous,

Il m'est personnellement très agréable de constater que deux de nos éminents administrateurs s'intéressent à cette discussion enclanchée sur le thème des biscuits vitaminés dont avaient bien besoin les enfants de la génération des Gardavous , un vieux qui a vécu la guerre à Versailles, heureusement pour lui pas au temps du Roi Soleil, Richelieu qui devait avoir 3 ans en 1940, moi-même qui en avais 12 et Carcajou, qui me semble être le plus jeune, représentant de ce Québec cher à mon coeur pour des raisons affectives de "Cousinage".

Je veux avant tout dire à Stéphane que j'ai compris, à retardement, la raison de sa question en saisissant l'oportunité de la présence sur ce fil de témoins de l'époque, lesquels ne sont pas légion. Aussi je le prie de m'excuser si ma réponse a pu lui apparaître un peu "cavalière".
S'adressant à nous les vieux, c'est une très bonne question, d'autant qu'elle nous permet par des échanges de souvenirs, de remettre de l'ordre dans nos bribes de mémoire.
Concernant les détails, l'érosion du temps a causé quelques dégats!

Hilarion, votre analyse est pleine de bon sens et authentique, elle mérite mieux qu'une simple évocation du contexte de l'époque, mais y enchaîner serait ici hors sujet...
Quelques précisions cependant sur les moyens de communication de l'époque, la télévision n'existait pas mais à chaque séance de projection dans les salles de cinéma, les actualités françaises étaient présentes.
J'ai, entre autres, le souvenir de sifflets lors des apparitions de Hitler et d'applaudissements lors de celles du Maréchal Pétain.
C'était marquant de 1940 à fin 1942, période où ma région se situait en zone libre, beaucoup moin après...

Bien cordialement,
Roger

Bonjour,
Faut-il rappeler, si cela n'a pas déjà été dit que les tickets de rationnement ne donnaient que l'autorisation d'acheter, il fallait bien sûr avoir l'argent pour acheter le produit, ainsi chez moi après la guerre j'ai retrouvé de nombreux tickets de textiles, nous étions réfugiés sans moyen... Quant aux biscuits vitaminés nous ne les avons pas connus dans notre village en Bretagne. Cette Bretagne qui nous a généreusement nourrie et je la remercie encore. Par contre lorsque nous avons rejoint nos pénates dans le Nord de la France fin 1945 début 1946 nous y avons eu droit à l'école avec un gobelet de grenadine ou de menthe. Il est vrai que là, à la place du bon beurre de Bretagne nous mettions sur nos tartines du sirop de betteraves sucrières, ça avait un nom......??
Aldebert

Les sifflets ont eus pour conséquence de projeter les actualités lumières allumées dans la salle afin de mieux repérer les manifestants

Salut,
il me semble que d'autres mesures prises par l'Etat français sont encore en vigueur aujourd'hui comme le fait que le département de la Loire Atlantique soit intégré à la région des Pays de la Loire et non plus partie prenante de la Bretagne et la pension de reversion aux veuves qui ne bénéficient pas d'une retraite personnelle suffisante à la mort de leur mari...

Salut,
il me semble que d'autres mesures prises par l'Etat français sont encore en vigueur aujourd'hui comme le fait que le département de la Loire Atlantique soit intégré à la région des Pays de la Loire et non plus partie prenante de la Bretagne et la pension de reversion aux veuves qui ne bénéficient pas d'une retraite personnelle suffisante à la mort de leur mari...

Et l'ordre des Médecins, si ma mémoire est bonne.....??

Ne lui donnerait-on pas un biscuit vitaminé sans confession??

Vichy 1943



Marseille 1940....et directement des mains d'un prélat:



A+,
Pierre

avez vous remarqué un changement de la perception de la société Française vis à vis de l'image de Pétain au fur et à mesure du temps ?
Existait il une hostilité vis à vis de Vichy et de son gouvernement, ?

J'étais trop jeune pour répondre à ce genre de questions. De l'hostilité, je ne pense pas; plutôt de la pitié. Pour Laval et Darlan, c'est différent.
Ce que je peux dire, c'est que j'ai appris et chanté le fameux "maréchal , nous voilà", mais pas longtemps. Un professeur de gymnastique est venu dans notre petite école privée, et nous a dit: Je vais vous apprendre une autre chanson. C'était "Ne pleure pas Jeannette"...
D'autre part, quelques versaillais disaient encore après 1945 en parlant de Pétain: "le maréchal". Les mêmes qui discutaient âprement, non pas pour savoir s'il fallait voter à droite ou à gauche, même pas pour savoir s'il fallait être républicain ou monarchiste, mais pour savoir s'il fallait être légitimiste ou orléaniste...
Par ailleurs, j'ai souvenir d'une distribution de décorations aux mères de familles nombreuses, à laquelle j'ai assistée dans l'Orangerie. Un personnage important était annoncé (Déat, Darnand ?). Il n'est pas venu.

Dans la petite école laïque de notre village en Bretagne nous n'avons jamais chanté "Maréchal nous voilà" J'ai eu connaissance de cette chanson après guerre.