François Delpla a écrit:alias marduk a écrit:
Un seul bémol à mon sens, le livre devient confus quand il aborde les démarches de Nordling
mais votre bémol m'intéresse, et je ne suis sans doute pas le seul. Développez, vous nous devez bien cela !
Nicolas Bernard a écrit:alias marduk a écrit:Tout comme Frieser ou Hugh Sebag-Montefiore et en travaillant partir de la documentation disponible ( Jacobsen Dokumente et journal du HGr A ) Vanwelkenhuyzen établit que la paternité de l'ordre revient à Rundstedt et non à Hitler ( il suffit de remonter de quelques pages dans le présent fil de discussion pour y lire les documents mis en ligne par différents intervenants ) et termine sa première partie avec les conséquences de l'ordre d'arrêt sur les opérations militaires
Ce n'est pas exactement ce qu'écrit Vanwelkenhuyzen, mais peu importe.
Nicolas Bernard a écrit:La paternité de l'ordre d'arrêt du 24 mai 1940 ne saurait être imputée à Von Rundstedt, pour les raisons suivantes:
- primo, Rundstedt, le 23 mai (donc la veille) n'est pas seul à prendre une décision, il le fait en compagnie de Von Kluge, chef de la 4. Armee, et il en ressort simplement une pause des unités blindées pour une journée à peine (aux fins de redonner davantage de cohérence au dispositif du groupe d'armées), en attendant de reprendre l'attaque le 25 mai ;
Nicolas Bernard a écrit:- secundo, Hitler, le 24 mai, entérine cette directive, mais de manière plus affirmative, et sans aller jusqu'à autoriser une reprise au 25 mai, ce qui présente, d'emblée, une différence majeure avec ce qui précède;
Bref, Rundstedt consent le 23 mai 1940 à une pause limitée dans le temps et dans l'espace, alors que le lendemain Hitler formule un ordre d'arrêt plus ferme et ce sine die.
Nicolas Bernard a écrit:- tertio/trimo, le fait est qu'au final, le décideur demeure Hitler, dans la mesure où une directive émanant de Von Rundstedt devient du jour au lendemain un ordre de la plus haute autorité du Troisième Reich;
- quarto, là où Rundstedt avance des motifs (fondés ou non, sincères ou non, c'est une autre question) liés à des inquiétudes intéressant une imaginaire tentative de sortie de masse des Alliés encerclés, Hitler fournit, quant à lui, quantité d'autres explications, de l'intervention de Göring aux marécages flamands en passant par les préparatifs d'une offensive tournée cette fois vers le sud, ce qui, à défaut d'établir sa sincérité en l'espèce, atteste que sa décision obéit à une logique propre, qui ne recoupe pas nécessairement celle de Rundstedt;
- quinto (?), Hitler doit d'autant plus intervenir de lui-même que l'ordre du 23 mai cause bien des remous à tous les niveaux de la hiérarchie allemande, au point de générer des initiatives tendant à la contourner... En d'autres termes, Rundstedt seul n'aurait jamais réussi à imposer une quelconque pause si Hitler ne lui avait pas volé au secours;
- ce dernier point est si évident que Rundstedt, à qui Hitler a laissé (prétendument selon moi, mais peu importe ici) toute latitude pour l'exécution des combats, se sentira obligé de passer par le Führer pour solliciter une reprise de l'avance, le 26 mai!!!
Nicolas Bernard a écrit:Dans l'ensemble un excellent livre sur le sujet
Un seul bémol à mon sens, le livre devient confus quand il aborde les démarches de Nordling
... de même que, plus généralement, celles de Dahlerus. Or - pas de bol! - ce point est précisément essentiel...
[3061] Chef Chaudart a écrit:Quand aux chefs de la Heer, je n'ai rien lu qui donnerait à penser qu'ils estiment, au moins jusqu'au 24, que la Luftwaffe ne suffira pas à la tâche. Se rappeler qu'à cette date, aucun rembarquement d'envergure n'a eu lieu.
[3051] Chef Chaudart a écrit:Pour être complet et plus précis que dans mon post précédant (et prévenir toute ratiocination) : "l'ordre d'arrêt" du 24 comporte bien une mention indiquant qu'un éventuel rembarquement à Dunkerque sera laissé à la Luftwaffe (post d'Alias Marduk n°2931).
Chef Chaudart a écrit:Pourquoi vous polarisez vous sur les "forces anglaises"? Le but de Halder et de Brauchitsch est de réduire les forces anglo-franco-belges, pas seulement le BEF!
Halder indique [dans son journal] que Dunkerque est laissé à la Luftwaffe, sans porter de jugement sur le fait. Ce qui le met en rage, c'est l'inversion du "marteau" et de "l'enclume", pas l'échec "prévisible" de la Luftwaffe!
alias marduk a écrit:François cherche depuis 20 ans à écarter ce document de l’analyse de l’ordre.
alias marduk a écrit:Aucune calomnie : ça fait 20 ans que vous cherchez à écarter le sens du texte tel qu'il est écrit donc le texte au final
Votre explication ne tient pas la route : on sent qu'il s'agit de chercher une excuse pour écarter un document qui ne va pas dans votre sens
alias marduk a écrit:C’est exact mais Von Kluge n’est pas présent le 24 au QG du HGr A ce qui explique pourquoi on attribue la paternité de l’ordre à Von Rundstedt
Là pas d’accord, le lendemain Von Rundstedt propose un arrêt qui non seulement n’est pas assorti d’un caractère provisoire mais surtout il propose ( je renvoie au poste 3012 de la page 305 de ce fil de discussion de Loïc Charpentier ) :
les troupes rapides, au contraire, la ligne Lens-Béthune-Aire-Saint-Omer-Gravelines atteinte, peuvent être arrêtées, pour "saisir" l'ennemi pressé par le groupe d'armée de terre B
Le passage des troupes rapides définitivement en défense pour laisser le HGr B finir l’ennemi est donc déjà chez Rundstedt
Le 23, la décision prise a un caractère « tactique »
Le 24 la solution proposée par Von Rundstedt est de nature différente et opérationnelle
La part de Hitler dans l’ordre parti du QG du HGr A est donc totalement nulle à part le "par ordre du fuehrer".
C’est relativement exact : l’apport de Hitler à l’ordre parti du QG du HGr A est d’ordre hiérarchique, l’OKH ne peut l’annuler de lui-même ou le contourner en donnant les blindés à Von Bock.
Mais cela n’a aucun incidence sur la question des motifs car l’hypothèse diplomatique de françois implique que le motif du voyage de Hitler au QG du HGr A soit de stopper les blindés et cette hypothèse ne fonctionne pas si l’idée de stopper les blindés est de Rundstedt et non pas de Hitler ce qui est établi par le journal du HGr A
C’est bien pour ça que François cherche depuis 20 ans à écarter ce document de l’analyse de l’ordre.
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