alias marduk a écrit:Nicolas Bernard a écrit:alias marduk a écrit:Donc toujours du blabla et pas de sources :
- vous pouvez citer une source qui indique que Hitler attend une proposition de paix le 24 ou le 25 mai ?
- vous pouvez citer une source qui indique que Hitler a cité les 3 ports de la Manche en tant qu'objectifs durant la phase de planification puisqu'il s'agit justement de votre objection à la paternité des idées de Manstein ?
Vous pouvez produire un ordre écrit de Hitler prescrivant la destruction des Juifs d'Europe?
Et pour info: ce n'est pas parce que j'écris que Manstein ne songeait pas à conquérir les ports de la Manche que j'en déduis automatiquement que Hitler avait cette idée en tête. J'ignore quand ladite idée lui est venue. Tout ce que je sais, c'est qu'il la met en pratique, par une manoeuvre en coup de faux (non prévue par Manstein) en mai 1940, ladite manoeuvre n'étant pas prévue par les plans de bataille allemands.
Et bien on avance : effectivement la directive 10a et l'ordre de déploiement de l'OKH ne visent pas les ports de la manche mais l'embouchure de la somme, les idées de Manstein n'ont pas été appliquées textuellement par Hitler et l'OKH
Il est d'ailleurs prévu en parfait accord entre Hitler et l'OKH de donner des ordres d'exploitation aux groupes d'armées uniquement lorsque la tête de pont sera établie
Donc je vous donne l'info : c'est Halder qui expédie le groupe Kleist vers les ports de la manche le 14 mai en donnant comme objectif à celui-ci la région de St-Omer qui est prise le 22 ( ou l 23 , j'ai un doute sur a date exacte ) mai par celui-ci :
http://www.atf40.fr/atf40/L'ordre de Halder est réceptionné le 14 mai par le GA B ( cf journal de von Bock ) et le 15 mai à 1h30 par le GA A ( cf journal de marche de celui-ci )
Par contre un ordre de Hitler donnant comme objectif les ports de la Manche ou même St-Omer, il n'y en a pas ( n tout cas je n'en ai pas trouvé ) durant la phase d'exploitation
Mais j'avais l'info - j'en causais déjà
ici et
là.
C'est cependant Hitler qui, dès le 14 mai, et avant Halder, formule expressément la première étape du coup de faux:
"une poussée la plus puissante possible au nord de l'Aisne et dans la direction du nord-ouest". Ce que Halder, le jour même, traduit comme suit:
La masse de rupture du Groupe d'Armées A doit avoir les objectifs suivants :
- La 4. Armee : progressera vers l'ouest le long de la frontière par Charleroi, Mons, Peruwetz, Tournai, de chaque côté de la ligne de fortifications de la frontière française, qui sera laminée.
- La 2. Armée avancera au sud de la ligne Cambrai-Arras en direction générale d'Amiens.
- La 12. Armee, passant par Signy-le-Petit, Signy-l'Abbaye, gagnera la ligne La Fère-Rethel.
- La 16. Armee doit lancer son aile droite sur la ligne Montmédy-Rethel.
- Le groupe Kleist en même temps, en formation massive, doit attaquer en direction de la mer vers Saint-Omer.
Il faut attendre le 17 mai pour que Halder, au vu de la situation, jugée
"tout à fait en notre faveur" le 16, concocte le projet suivant, inspiré de Manstein:
La poursuite de notre attaque en direction du sud-ouest demande que le Groupe d'Armées A ne perde rien de sa puissance sur le flanc sud, mais continue à progresser vers l'ouest en formations échelonnées. Cela ne comporte aucun risque, puisque l'ennemi est trop faible ici pour attaquer en ce moment. L'effort principal de l'attaque sud-ouest serait en direction de Compiègne, avec possibilité de faire par la suite une conversion de l'aile droite en direction du sud-est, dépassant Paris laissé à découvert. Une grande décision à prendre maintenant!
Bref, on attaque au nord-ouest... et au sud-ouest. Pas de coup de faux, en l'occurrence. C'est Hitler qui, le jour même, sous prétexte de se préoccuper pour le flanc méridional de l'offensive qui se développe à partir de Sedan, s'oppose à cette idée:
Apparemment peu de compréhension mutuelle, note Halder. Le Führer insiste sur le fait que la principale menace vient du sud (je ne vois actuellement pas de menace du tout!) Aussi des divisions d'infanterie devraient être amenées le plus vite possible pour protéger le flanc sud; les divisions blindées suffiraient par elles-mêmes à élargir la percée en direction du nord-ouest.
Aussi Hitler autorise-t-il de faire pivoter pour faire pivoter quatre corps d'armées en direction du sud-ouest. Mais les blindés poursuivent, eux, nord-ouest.
De sorte que, le 18, Halder fulmine, mais Hitler s'accroche:
La situation du mati: montre l'ennemi opérant une retraite méthodique au nord de la Sambre; en même temps il semble transporter sur le front ouest de notre percée la majeure partie de ses troupes de Belgique. Sur l'Aisne, il édifie un front défensif avec des troupes provenant de la région de Paris, et, pour le secteur entre l'Aisne et la Meuse, de son Groupe d'Armée B.
Aucune concentration annonçant une contre-attaque. Celle-ci d'ailleurs serait impossible actuellement et ne disposerait pas d'une capacité de transport par fer suffisante. Les réserves du Grand Quartier Général français n'ont jusqu'ici été engagées que sur une petite échelle.
Les Alliés évacuent progressivement la Belgique (le drapeau allemand flotte sur l'Hôtel de Ville d'Anvers) et font des efforts frénétiques pour improviser un front destiné à bloquer notre avance : ceci prouve que j'avais raison de conclure hier qu'il fallait continuer l'opération sans le moindre délai en direction du sud-ouest (avec l'effort principal au sud de la Somme). Chaque heure est précieuse.
L'état-major du Führer voit, les choses différemment. Le Führer se tourmente d'une façon inexplicable pour le flanc sud. il est furieux et clame que nous prenons le meilleur chemin pour faire échouer toute la campagne et mener l'armée à sa défaite.Iil ne veut avoir aucune part dans la continuation des opérations vers l'ouest, laisse faire au sud-ouest et se cramponne au plan d'une offensive nord-ouest.
C'est le sujet d'une très désagréable discussion au Quartier Général du Führer entre le Führer d'un côté, Von Brauchitsch et moi de l'autre (10 heures).
Bref, là où Halder se laisse parfois aller à l'improvisation, Hitler ne fléchit pas: c'est lui qui prescrit aux
Panzer de rouler au nord-ouest après la percée de Sedan. Quitte à exagérer devant l'
O.K.H. la menace sur le flanc sur de la poussée allemande. La suite du Journal de Halder montre que ce dernier, pour autant, ne renonce pas à son idée de frapper sur la Somme dans les meilleurs délais (voir l'entrée du 19 mai).