Non Fatherland (que je recommande par ailleurs à tous, c'est LE classique du genre) fait gagner les Allemands en 43 : Stalingrad est tenue et le Caucase occupé, donc l'Armée Rouge se retrouve en panne d'essence. Les U-Boot se retrouvent tous au milieu de l'Atlantique pour changer tous ensemble leur codes, les Alliés deviennent aveugles et l'Angleterre meurt d'attrition. L'histoire se déroulant à l'intérieur du Reich, on ne comprend qu'entre les lignes ce que sont devenus les autres pays.
Là il s'agit de voir quelle aurait été la suite d'une reconquête de la France par les troupes hitlériennes début 45.
Les implications stratégiques sont très compliquées, il est peu probable que les Allemands aient encore eu assez de force pour réussir à tenir l'ensemble avec ce qui leur restait, mais admettons.
Un retour de Pétain et Laval est plus que probable, Pétain n'étant plus qu'un pantin histoire de donner une crédibilité à l'ensemble. Cependant Laval, véritable pantin aux mains du Reich, aurait été le véritable chef de l'Etat Français reconstitué. La politique raciale aurait été poussée à l'extrême, tous les juifs déportés avec la plus extrême violence, sans plus prendre de gants comme cela avait finalement été le cas auparavant (par rapport à l'Est s'entend). Le pays aurait à moyen terme été réduit à une nation agricole, dépourvue d'industrie, destinée uniquement aux besoins du Reich.
Pour ce qui est de la population, elle aurait énormément souffert des combats de reconquête bien sûr, mais on peut imaginer que les choses auraient été là encore particulièrement violentes : les habitudes de massacres de civils s'étant exacerbées en 1944 à l'Ouest, la route prise par les armées Allemands aurait été marquée par d'innombrables massacres. La situation aurait été encore pire dans les territoires annexés puis libérés avant d'être repris : Alsace et Moselle auraient payé au prix fort les fêtes faites aux libérateurs. Je vois bien Hitler ordonner de raser Strasbourg et Metz histoire de faire un exemple.
Sur le plan de la Résistance intérieure, on peut s'attendre à quelques mouvements spontanés, mais à long terme condamnés du fait de la paix avec l'Ouest. On peut difficilement admettre que les Anglo-Saxons les appuient lourdement, sous peine de se brouiller avec les Allemands. A moins qu'ils les aident en sous-main pour permettre un éventuel retour lors de l'inévitable future troisième guerre mondiale contre le Reich... En tous cas la Milice, ressuscitée de ses cendres, mènera une lutte farouche contre les "terroristes". Comme durant la guerre, la part de Résistants et de collaborateurs sera infime, autour de cinq pour cent de la population de chaque côté.
Le reste de la population se résignera. On ne se révolte pas quand on a le ventre vide. La sous-industrialisation du pays n'aidera pas à souder la population, les mouvements ouvriers mourront faute de troupe. On peut même à long terme (mais là c'est pure spéculation) voir se mettre en place un repli communautaire par village, chacun chez soi et les moutons seront bien gardés. Là encore pas de quoi monter un sentiment national fort.
Note : une paix séparée à l'est avec les Soviétiques sur la base de 1939 n'est pas possible avec Hitler au pouvoir, ou alors à la limite avec celles de la fin 39, après la fin de la campagne de Pologne. Une résurrection de la pologne est de toute façon hors de question pour Hitler comme pour Staline. Un tel accord permet d'ailleurs d'éviter les incohérences : si les Allemands gardent la France, pourquoi reculeraient-ils à l'Est ?
Ah et j'oubliais : de toutes façons, en fin 45-début 46, les Américains sont en mesure d'envoyer deux ou trois bombardiers depuis l'Angleterre, pour détruire à l'arme atomique Berlin (pardon Germania), Nuremberg et Munich (ou plutôt Linz, que Hitler a commencé à reconstruire à sa volonté...) Mais ça c'est une autre histoire
!!!
Voila voila. Avec ça je pense qu'il y a un peu de quoi faire. Sorry for writing in french...
Et pendant que j'écrivais ma conférence, Audie a ajouté son petit grain de sel, qui rejoint le mien (et inversement).
Bonne soirée,
Seb.
PS : ne me lancez pas sur de l'uchronie, ou je vais finir par passer mon temps ici
!