Christian a écrit:François Delpla a écrit:Il me semble que si le Reich avait vraiment cru qu'on maltraitait ses prisonniers et vraiment voulu leur venir en aide, il aurait pris d'autres moyens et alerté, par exemple, le siège central de la Croix-Rouge, par message urgent, plutôt que de prendre le chemin des écoliers au moyen d'un unique toubib.
J'aimerais apporter un peu de nuance à ce constat :
(a) d'accord, s'il avait "vraiment cru" ; mais s'il craignait, s'il soupçonnait ou s'il ne savait pas, mais sait-on jamais ?
(b) le Reich n'est pas monolithique (voir mon fonctionnalisme). Peut-être qu'un chef de département à la Wilhelmstrasse a cru à cette rumeur et Ribbentrop, pensant que cela ne coûtait rien, l'a laissé manipuler un humanitaire pour qu'il vérifie cette affaire. Ou que sait-je encore ?...
La façon dont cela se passe rend vos hypothèses puissamment invraisemblables.
Il y a des choses que les chefs d'Etat ou de gouvernement se réservent, notamment s'ils sont dictateurs : pas la peine même de réfléchir à la nature du nazisme pour exclure qu'un acte aussi énorme et aussi grave que la menace de tuer de sang-froid des prisonniers de guerre relève du sommet de l'Etat.
En l'occurrence d'ailleurs Ribbentrop est nommé (du moins par son titre) et ce chien "La voix de son maître" (pour reprendre une publicité d'époque) est spécialement incapable d'une telle initiative.