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Hitler, Chef de Guerre ?

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
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Hitler, Chef de Guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de mansteinpearl  Nouveau message 29 Déc 2007, 01:24

Hitler, chef de guerre de génie, simple "caporal" aux intuitions fortuites ou simplement chef politique charismatique entouré des bons stratèges ?

Prenons un exemple tout simple, le "coup de faucille" de Mai 1940 ... mis au point par Erich Von Manstein et soutenu par Guderian ...

Par la suite, Hitler (et même Halder) n'hésiterons pas à en revendiquer la paternité .. laissant les 2 géneraux de la Heer sur le bord de la route ...

Je prend la campagne de France à titre d'exemple, le sujet de ce débat résidant dans le possible génie stratégique de A.Hitler

Où est la part de véritée, la part de chance et la part de génie ?


Source :

"Hitler, Chef de Guerre" par Philipe Massion
"Stalingrad" de Anthony Beevor
"Le Mythe Hitler" de Ian Kershaw


 

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Re: Hitler, Chef de Guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Joachim  Nouveau message 29 Déc 2007, 02:31

mansteinpearl a écrit:Hitler, chef de guerre de génie, simple "caporal" aux intuitions fortuites ou simplement chef politique charismatique entouré des bons stratèges ?


Bonne question Manstein sauf que personnellement je trouve que oui, c'était qqpart un "véritable" chef de par son charisme, son art de persuasion et de manipulation mais militairement parlant, il ne valait pas un kopeck.


A ce sujet, j'ai une anecdote assez intéressante à raconter; au cours de mes études, j'avais un cours de "gestion des ressources humaines" ; au sein de ce cours, un large chapitre était consacré aux divers styles de "leadership" (autoritaire, délagatif, partageur, persuasif, ...) pour illustrer l'une de ces catégories extrêmes de leadership, je me souviens que le prof n'a pas hésité à prendre .... Adolf Hitler comme exemple .... car l'on est bien obligé de se demander "comment est ce qu'un simple individu a pû pousser des populations à commettre de tels génocides à une telle échelle" ...


De ce fait, sans oublier tout le reste telle que la montée au pouvoir, ... il est plus qu'évident que Hitler bénéficiait d'un talent inné de "leader".


Pour en revenir à la campagne de Mai 1940 et du coup de faucille, je ne vois pas où est le "génie" d'Hitler là dedans; la victoire de l'allemagne sur les autres pays européens étant avant tout le fruit de la compétence des généraux allemands ...


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Christian  Nouveau message 29 Déc 2007, 02:52

... sauf que c'est une marque des grands chefs de s'entourer de gens compétents et de reconnaître, parmi les options proposées, celle qui fera mouche. Il me semble que c'était malheureusement le cas de Hitler.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 29 Déc 2007, 04:16

Je crois qu'on aurait tort de limiter l'analyse du talent militaire de Hitler au seul domaine... militaire. Le dictateur raisonnait bien au-delà du champ de bataille, essayait de s'insinuer dans le crâne de ses ennemis pour mieux les manipuler, bref se fondait toujours sur une vision d'ensemble de la situation, laquelle échappait à ses généraux. Chez lui, tout est lié : armée, génocide, économie, religions, diplomatie.

Exemple ? La fameuse décision d'obliquer les Panzer sur Kiev en août 1941, qui lui a longtemps été reprochée. En vérité, et quoique audacieux, Hitler ne pouvait guère prendre le risque d'avancer sur Moscou en dédaignant les armées soviétiques d'Ukraine. D'un autre côté, il avait absolument besoin d'un triomphe militaire qui le mettrait en position de force :

1) vis-à-vis du peuple allemand, lequel se laissait aller à critiquer l'extermination des malades mentaux - or, c'est au même moment que Hitler mettait en marche l'annihilation des Juifs, et il a du suspendre la directive d'extermination... jusqu'en octobre-novembre ;
2) vis-à-vis des Occidentaux, pour décourager les Etats-Unis, qui tempéraient jour après jour leur neutralité ;
3) vis-à-vis de l'armée, qu'il fallait reprendre en main en douceur, pour lui rappeler qui était le vrai dirigeant ;
4) vis-à-vis des Soviétiques, enfin, en s'emparant de leurs ressources alimentaires, en conquérant une base de départ pour le pétrole caucasien, bref en préparant une guerre qui s'annonce plus longue que prévu, tout en déprimant davantage les peuples d'U.R.S.S. et en sécurisant la prochaine offensive sur Moscou.

Résultat ? L'Ukraine sera conquise, tout un groupe d'armées soviétiques anéanti, et le Volk plus que jamais enclin à croire aux vertus stratégiques de son "guide". De fait, le 8 novembre 1941, Hitler peut à nouveau relancer le processus d'extermination des Juifs d'Europe, suspendu depuis début août dans les zones situées hors des territoires soviétiques occupés, à commencer par le Grand Reich.

Autre exemple : la campagne de France. Contrairement à la légende, c'est Hitler qui a eu l'idée du "coup de faux" et - mieux encore - la mettra en pratique de telle manière que la manoeuvre sera totalement imprévisible pour le monde entier pendant la première semaine de la campagne, y compris même des généraux allemands, à commencer par Heinz Guderian.

Hitler, le premier, a songé à Sedan pour y effectuer une percée, en octobre 1939, mais il ne matérialisera définitivement sa volonté d'en faire le centre de gravité de l'invasion qu'après sa rencontre avec Von Manstein en février 1940. Au moins tient-il compte, envers et contre tous, de l'avis de ce brillant officier. Cela étant, c'est bel et bien Hitler qui imposera le "coup de faux", Manstein n'ayant rien prévu de bien précis après succès de la percée sur la Meuse. Afin d'adapter le mouvement des troupes à sa guise, le Führer a diaboliquement réparti les officiers requis aux postes clés : Guderian pour accélérer la marche, Kleist pour la ralentir. C'est que l'offensive militaire va s'accompagner d'une démarche politique visant à expédier à Londres et Paris des émissaires suédois chargés d'une mission de paix. En encerclant les armées alliées dans la poche de Dunkerque, Hitler espère s'emparer d'otages qui pousseront les Alliés à négocier une paix avantageuse qui lui permettra d'envahir l'Union soviétique.

Précisons pour finir que le concept du tandem char-avion a été appuyé par Hitler dès les années trente. En l'absence du Führer, jamais Guderian n'aurait réussi à vaincre les réticences de l'O.K.H., et notamment du Generaloberst Ludwig Beck, opposant acharné à Hitler... et aux idées développées par "Heinz le rapide".

En d'autres termes, la première réaction à avoir face à une décision apparemment irrationnelle de Hitler en matière militaire n'est pas de la lui reprocher, mais de se demander quel(s) intérêt(s) politique(s), diplomatique, économique, racialiste elle était susceptible de lui apporter.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 29 Déc 2007, 08:40

Bonjour,
Dans la serie demarree par Nicolas, il y a aussi "l'erreur" de Stalingrad.

Le sacrifice de la 6eme armee a permi de faire retraiter en presque toute tranquilite plus d'un million et demi de Landsers du Groupe d'armees Sud.

Si Paulus avait ete autorise a echapper a l'encerclement, l'imposante armada sovietique mobilisee autour du Kessel se serait retournee vers le Sud et les degats auraient ete plus important pour la Wehrmacht.

De plus, la lugubre mise en scene de la propagande apres la chute de Stalingrad permet de lancer le concept de "guerre totale" en faisant comprendre au peuple allemand que, maintenant, c'etait sa survie qui etait en jeu.

En d'autres termes, la première réaction à avoir face à une décision apparemment irrationnelle de Hitler en matière militaire n'est pas de la lui reprocher, mais de se demander quel(s) intérêt(s) politique(s), diplomatique, économique, racialiste elle était susceptible de lui apporter.


Exactement, et c'est valable dans "tous les sens". Les soi-disant echecs diplomatiques d'Hitler aupres de Petain et Franco fin 1940 avaient un grand interet pour lui : Alimenter les illusions de ses ennemis au sujet de sa volonte de porter la guerre vers la Mediterrannee et l'Afrique, alors qu'il ne faisait que tendre des rideaux de fumees et preparer en douce Barbarossa.

Au fait, "l'echec" de l'operation Sealion (Invasion de l'Angleterre) est du meme tonneau.

EDIT
Toutes ces legendes au sujet de son incapacite militaire ont ete inventees immediatement apres la guerre par les generaux allemands qui cherchaient a la fois a se disculper et a redorer leur blason.
Les legendes creees au moment des faits ou immediatement apres sont les plus longues a faire disparaitre...


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 29 Déc 2007, 15:50

Il n'empêche que ses succès initiaux ont fait qu'il s'est cru infaillible et que c'est à ce moment qu'il s'est mis à prendre des décisions douteuses. L'attentat de 44 a peut-être fini de convaincre Hitler que plus personne n'était digne de confiance dans l'Armée.


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 29 Déc 2007, 16:09

Audie Murphy a écrit:Il n'empêche que ses succès initiaux ont fait qu'il s'est cru infaillible et que c'est à ce moment qu'il s'est mis à prendre des décisions douteuses. L'attentat de 44 a peut-être fini de convaincre Hitler que plus personne n'était digne de confiance dans l'Armée.

C'est depuis 1925 qu'il s'est cru infaillible et la prise du pouvoir en 1933 n'a fait que le comforter (Arf, conforter ?) dans cette idee.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 29 Déc 2007, 23:56

Oui, Daniel, mais s'il avait le moindre doute sur ses capacités militaires, ils se sont dissipés dès les premiers succès de la Wehrmacht.


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Christian  Nouveau message 30 Déc 2007, 05:32

Bonsoir.
Audie Murphy a écrit:Il n'empêche que ses succès initiaux ont fait qu'il s'est cru infaillible et que c'est à ce moment qu'il s'est mis à prendre des décisions douteuses.

Je partage entièrement l'analyse de Nicolas Bernard. Hitler portant plusieurs casquettes, certaines décisions qui se sont révélées douteuses militairement, doivent être appréciées dans un contexte politique, militaire et économique global - quitte à arriver à la même conclusion, car, heureusement, il a bel et bien perdu la guerre.
Quant aux doutes qu'il aurait pu avoir sur ses capacités militaires, n'était-ce pas partie intégrante de son rôle de Führer de n'en rien montrer ? Ne valait-il pas mieux pour lui imposer des décisions fermes, mais hasardeuses, que de laisser planer un doute sage, mais mou (tant pour son charisme personnel que pour le moral de ses troupes) ?


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de mansteinpearl  Nouveau message 31 Déc 2007, 03:30

Hitler conduit certes une guerre mais comme précisé, une guerre multipolaires (economique, militaire, politique, idéologique ..)

Mais les exemples de Sedan de 1940 et du debarquement de 1944 (Hitler avait dit que les Alliés debarqueraient a cet endroit) .. ne sont ils pas que des hypotèses lancées par Hitler ?

Il a trouvé des stratèges ayant mis en application des plans de guerre (Manstein, Rommel, Guderian, ...) mais pour lui, cela n'etait que des idées et non pas des plans de batailles précis comme pour ces géneraux

On peut dire qu'il a revendiqué la paternité des succès, repoussant les défaites et les mettant sur l'incapacité de ces géneraux ... tel à l'Est post 1943 et à l'Ouest post debarquement ...


 

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