Denise Bardet
Denise Bardet naît dans le Limousin dans la commune de Verneuil ( Haute Vienne) à 15 kilomètres de Limoges le 10 juin 1920 .
Ses parents , Louise et Germain, sont cultivateurs . A la naissance de Denise , leur ferme héritée des parents de Germain à perdu sa prospérité. La grand mère maternelle de Denise, une personne cultivée qui aimait se rendre au théâtre à laissé beaucoup de dettes .
La fillette est seulement âgée d'un an quand ses parents sont obligés de quitter la ferme. Ils s'installent dans la propriété des parents de la mère de Denise , Louise , près de Pagnac à la Grange de Boeil , commune de Veyrac. Le père de Denise , gazé pendant la Première Guerre mondiale, est de santé fragile. Il décède en 1929 . Louise doit alors élever seule Denise âgée de neuf ans et son petit frère Camille qui n'a que trois ans. Comme les autres enfants , Denise se rend à l'école de la Barre à pied située à deux kilomètres de son habitation. C'est une très bonne élève qui aime particulièrement les mathématiques qui resteront sa première passion. Denise est à douze ans pensionnaire à l'Ecole Primaire Supérieure de filles de Saint-Léonard. Elle y restera cinq années de 1932 à 1937. C'est une élève brillante aussi bien en français qu'en mathématiques. En 1937 , elle est reçue au concours d'entrée à l'Ecole Normale d'institutrices de Limoges. Elle est l'une des vingt élues sur les quatre cents candidates qui se sont présentées. Pendant son temps libre Denise aime faire la lecture à sa mère. Le premier poste de Denise en tant qu'institutrice est à Chéronnac ( Haute-Vienne) au mois de septembre 1940 . C'est à ce moment là que la jeune femme décide de tenir des cahiers . Ils correspondent d'abord à sa nouvelle indépendance qu'elle défendra jalousement . Au début de ses cahiers elle semble avoir tout perdu . On lui fait mal et elle veut apprendre à pardonner . Les cahiers de Denise laissent pressentir les dangers de la guerre : Elle est inquiète de cette Allemagne du moment abandonnée à un :" sombre génie" mais elle s'évertue à une grandeur intellectuelle à ne pas assimiler l'Allemagne nazie avec l'Allemagne éclairée dont elle rappelle les grandeurs passées et ses écrivains tels que Thomas Maann , Bertolt Brecht, Musil , Remarque.....
L'Histoire n'a pas permis à Denise de poursuivre sa philosophie et ses réflexions . En 1944 , Denise qui est en poste à Oradour sur Glane , par rapport au souhait de sa mère qui la voulait près d'elle . Il n'y a que trois kilomètres entre Oradour et la Grange de Boeil .
Elle a la charge d'une classe de Cours Elémentaire , deuxième année ( CE2 ) . Le 10 juin 1944 , comme à son habitude , elle rentre en vélo pour manger avec sa mère . C'est un jour important . C'est son anniversaire . Elle à vingt-quatre ans . Son frère Camille lui aussi à quelque chose à fêter : Il a appris le 9 au soir qu'il était reçu au concours d'Entrée à l'Ecole Normale d'instituteurs de Limoges .
IL est prévu qu'il arrosera son succès le lendemain soir à l'école d'Oradour avec les collègues de Denise . Ce jour là il mange avec des cousins sur Limoges . IL voit passer sous la fenêtre de ses cousins , vers midi , la division :" Das Reich" qui se dirige vers Oradour .
Le garçon en est troublé , sans plus . IL prend un peu plus tard la même route à vélo en compagnie de deux de ses camarades . Ils sont arrêtés vers 16h30 à la hauteur de Verneuil-la-Côte par un ancien compagnon de collège de Camille .
Ce dernier leur fait part des rumeurs :Les Allemands se battraient à Oradour avec des Résistants . IL les incite à ne pas continuer sur ce chemin . Camille contourne par la Barre pour rejoindre la Grande de Boeil , où il arrive vers 17h. Les gens du village se sont groupés pour voir des flammes qui montent d'Oradour . On parle d'hommes fusillés , de femmes et d'enfants mis à l'écart . La mère , Louise est folle d'inquiétude . Elle et Camille attendent Louise toute la nuit . Dès le lever du jour , Louise part seule rechercher Denise , Camille la suit peu après . Quand il arrive à proximité du bourg , il aperçoit deux sentinelles allemandes au croisement de la route d'Oradour avec celle de Saint-Victurnien . IL a alors pour la première fois le sentiment que sa soeur et peut-être sa mère on été tuées . Faute de pouvoir approcher Oradour à cause d'un danger encore présent , il repart en pleurant . Louise ne tarde pas à le rejoindre . Elle a rencontré un professeur Monsieur Forest dont deux enfants sont scolarisés à Oradour . Comprenant l'allemand il a apprit des soldats que toute la population d'Oradour avait été assassinée . Camille et Louise reprennent en larme le chemin de la Grange de Boeuil .
On retrouvera le lendemain le corps de Denise appuyé contre la marche d'un autel , les bras refermés sur le cadavre d'une petite fille . Comme ses élèves , les autres femmes et les autres enfants d'Oradour , elle a été tuée dans l'église . La douleur de Louise la conduira au bord de la folie . Elle se reprochera toute sa vie d'avoir sa fille près d'elle . Tous les dimanches , Louise et Camille se rendront à Oradour .
Sources :
Cahiers de Jeunesse de Denise Bardet .
Editions Lucien Souny , 2002 . Présentation de Jean Bardet .