Post Numéro: 6 de Nicolas Bernard 27 Sep 2007, 19:55
L'offensive de Sarre répondait à un compromis politique : d'une part, les Alliés devaient manifester concrètement leur soutien à la Pologne, mais d'autre part il était hors de question de se lancer dans une offensive hasardeuse face au Westwall.
Le calcul de nos dirigeants politiques, tant à Londres qu'à Paris, était de miser sur un effondrement intérieur du gouvernement allemand, comme en 1918. L'attentat contre Hitler du 8 novembre 1939, perpétré par un individu isolé, Georg Elser, allait raffermir cette illusion.
En conséquence, envahir l'Allemagne militait contre cet espoir, car présentait le risque de voir le peuple allemand se dresser derrière son dictateur, pratiquant ainsi une "union sacrée" de toutes ses forces vives.
D'un point de vue militaire, Gamelin n'ignorait rien des faiblesses congénitales de l'armée française, qui n'était pas prête au combat en septembre 1939. Et contrairement à la légende, les défenses allemandes à l'Ouest étaient, sans être excessives, pour le moins conséquentes. Le Westwall, sans atteindre le degré de solidité de la Ligne Maginot, servait efficacement de facteur retardataire, et les défenseurs pouvaient également compter sur un terrain propice aux coups de mains, sans oublier l'existence de très nombreux champs de mines. Les Américains se heurteront aux mêmes difficultés que les Français, cinq ans plus tard.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).