Post Numéro: 65 de JARDIN DAVID 26 Sep 2009, 22:16
Bien. Je résume pour tous et puis François nous donnera son avis.
Tout d'abord il faut préciser que le "Dossier HITLER" avait été rédigé par un officier du NKVD à la demande de STALINE et sur la foi des interrogatoires de LINGE (majordome d'HITLER) et GÜNSCHE (aide de camp). Ces deux SS ont été interrogés séparément de 1945 à 1949 puis rendus à leur pays d'origine vers 1955. STALINE doutait de la mort d'HITLER d'où la mise en place de l'opération MYTHE, pour valider la thèse du suicide, entre autres.
L'originalité de ce dossier réside dans le fait que seul STALINE l'a parcouru puis archivé. Le document a de nouveau émergé progressivement vers 1991. La traduction française a été publiée en 2006 aux Presses de la Cité.
Pour l'épisode HESS: PINTSCH apporte la lettre cachetée de HESS destinée à HITLER dont il connaît le contenu. HESS lui aurait expliqué qu’il partait pour l’Angleterre avec l’assentiment du Führer. Il aurait confié cela à PINTSCH dès janvier 1941, devant partir sur l’ordre d’HITLER pour reprendre les négociations commencées en août 1940 à Genève entre le duc de BEDFORD et HAUSHOFER. Lors de ces discussions, les Anglais auraient déclaré être prêts à entreprendre des négociations de paix à la condition préalable que l’Allemagne dénonce le pacte de non-agression germano-soviétique. HESS aurait expliqué à PINTSCH qu’HITLER acceptait cette condition mais voulait reporter la décision jusqu’à l’occupation des balkans. C’est pourquoi PINTSCH n’a pas compris la décision immédiate d’HITLER de l’arrêter. HITLER convoque alors BORMANN puis GÖRING et RIBBENTROP. Il ordonne à DIETRICH de lui signaler tout ce qu’on écrirait sur cette fuite en Angleterre. Puis le 11 mai au soir la radio anglaise rapporte l’atterrissage en parachute de HESS qui a expliqué venir rendre visite à son ami le duc de HAMILTON.
Extrait page 119 :
HITLER se hâta de demander si les anglais avaient évoqué les intentions de HESS. DIETRICH répondit que non. HITLER ordonna à DIETRICH de présenter ce voyage à la presse comme l’acte d’un irresponsable.. L’entourage de HITLER laissa filtrer que la décision de présenter HESS comme un malade mental avait été prise durant l’entrevue de HITLER avec GÖRING, RIBBENTROP et BORMANN. Lorsque Londres annonça que le duc de HAMILTON niait connaître HESS, HITLER s’écria : « Quelle hypocrisie ! Maintenant il refuse même de le connaître ! ». A l’état-major de HITLER, … il se dit sous le sceau du secret que celui-ci portait sur lui un mémorandum concernant les conditions de paix avec l’Angleterre : c’était HESS qui l’avait rédigé et HITLET avait donné son aval. ….On disait dans ce mémorandum qu’une alliance entre l’Allemagne grande puissance continentale et l’Angleterre grande puissance maritime leur assurerait la domination dans le monde entier. De plus on sut que HESS s’occupait activement depuis le mois de février 1941 de la préparation des propositions politiques et économiques qui devaient constituer la base des négociations avec les Anglais. Y avaient également participé le chef de l’organisation des affaires extérieures du Parti, BOHLE, le conseiller ministériel au Ministère de l’Economie, JAGWITZ, le général Karl HAUSHOFER et le frère de HESS, Alfred, adjoint de BOHLE.
… On exigea de PINTSCH qu’il déclare que dans les jours précédant le départ de HESS, il avait remarqué des signes de troubles psychiques.
PINTSCH qui avait rang de général fut dégradé et envoyé comme simple soldat dans une compagnie disciplinaire. Mais il survécut et HITLER consentit à le nommer Lieutenant. La femme de HESS ne fut pas arrêtée et continua à vivre sur ses terres. HITLER ordonna qu’on lui verse une somme importante. Elle correspondait avec son époux en Angleterre. Les lettre passaient par Martin BORMANN.
Note personnelle :
Bien entendu, si ce récit date de 1949, il faut aussi souligner qu’il n’était pas destiné à n’importe quel quidam. Il était certainement tentant pour l’officier du NKVD rédacteur de retirer les éléments pouvant « heurter » le lecteur (il n’avait pas envie de découvrir les charmes de la Sibérie !) et renforcer les aspects censés lui plaire.
"Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi" (Le Cid)