En cas de paix en mai 40, qui gouverne la France ?
Posté: 11 Juil 2007, 07:42
Voici ce qu'écrit Nicolas Bernard dans le fil sur Eva Braun http://www.debarquement-normandie.com/p ... 9&start=90 :
Pour commencer, datons-là, cette paix. Et pour faire le moins de what if possible, appuyons-nous sur un événement bien réel : la démission remise à Churchill par Halifax le soir du 27 mai, que Cadogan et Churchill lui-même le convainquent de reprendre. Des faits connus par le journal de Cadogan publié en 1971 alors que les mémoires de Churchill, le livre de Birkenhead sur Halifax etc. les avaient soigneusement tus. Le différend portait sur la question la plus fondamentale : Halifax voulait arrêter les frais de la guerre si les conditions allemandes n'étaient pas trop draconiennes. Or elles ne l'étaient pas : Hitler était prêt à évacuer toutes ses conquêtes occidentales et Göring l'avait laissé prévoir le 6 mai à Dahlerus, interlocuteur fréquent de Halifax depuis août précédent sur la question des rapports anglo-allemands.
La paix est donc signée rapidement, disons avant la fin de mai, la démission de Halifax entraînant celle du cabinet et la nomination de ce même Halifax au 1O DS.
La France se retrouve avec un gouvernement Reynaud, un Mandel ministre de l'Intérieur et un Pétain complètement en l'air, coupé de tout en France depuis son ambassade à Madrid (avril 39) et entré au gouvernement le 18 mai comme vice-président sans portefeuille pour doper le moral de l'armée... qui n'a plus à se battre.
Que la Troisième République ait à subir les conséquences de la défaite, c'est une affaire entendue, mais au profit de qui et de quoi ? C'était un lieu commun dans les années 30 de dire qu'il fallait renforcer l'exécutif mais précisément Reynaud faisait partie à cet égard des têtes chercheuses, et Mandel des praticiens, donnant l'exemple d'une direction à poigne, qui matait les lobbies, dans ses différents ministères. De surcroît de Gaulle a commis sa mini-épopée de Montcornet, exaltée par Weygand et l'état-major, sanctionnée par une promotion au grade de général. Il y a donc moyen de le faire entrer au gouvernement et de capitaliser, à son profit comme à celui de Reynaud, la campagne de 1934-35 pour les divisions blindées.
Politiquement, outre la République radicale, il est probable que le Front populaire ait du plomb dans l'aile, en raison des 40h, de l'effondrement communiste et de quelques autres choses. Il faut d'ailleurs voter immédiatement, la chambre de 1936 ayant tout juste atteint le terme de son mandat. Mais ni Reynaud, ni Mandel, ni de Gaulle ne sont de gauche !
Tout est mûr pour un gouvernement pénitent, ressemblant à cet égard à celui que forme Pétain dans l'histoire réelle, mais aussi un gouvernement "belliciste", animé par les gens de droite qui ont alerté contre le danger hitlérien (outre les précités, on peut nommer Marin, Kérillis, Champetier et quelques autres).
Des objections ?
Et qui est en mesure de stopper ce génocidaire en puissance ?
1) La France ? Soyons sérieux : elle a été militairement écrasée, et il est fort peu probable qu'au vu de la réaction de droite qui en surgira Mandel et Reynaud sauront se maintenir au pouvoir - dans des circonstances exceptionnelles, il faut un homme providentiel. Pétain, qui a préparé le terrain, deviendra chef de l'Etat, avec l'aide de Laval. Napoléon III n'a pas survécu à Sedan, et son régime avait pourtant été plébiscité peu avant la guerre : la IIIe République était un régime en crise, et aurait réussi à surmonter le choc de Dunkerque ?
Pour commencer, datons-là, cette paix. Et pour faire le moins de what if possible, appuyons-nous sur un événement bien réel : la démission remise à Churchill par Halifax le soir du 27 mai, que Cadogan et Churchill lui-même le convainquent de reprendre. Des faits connus par le journal de Cadogan publié en 1971 alors que les mémoires de Churchill, le livre de Birkenhead sur Halifax etc. les avaient soigneusement tus. Le différend portait sur la question la plus fondamentale : Halifax voulait arrêter les frais de la guerre si les conditions allemandes n'étaient pas trop draconiennes. Or elles ne l'étaient pas : Hitler était prêt à évacuer toutes ses conquêtes occidentales et Göring l'avait laissé prévoir le 6 mai à Dahlerus, interlocuteur fréquent de Halifax depuis août précédent sur la question des rapports anglo-allemands.
La paix est donc signée rapidement, disons avant la fin de mai, la démission de Halifax entraînant celle du cabinet et la nomination de ce même Halifax au 1O DS.
La France se retrouve avec un gouvernement Reynaud, un Mandel ministre de l'Intérieur et un Pétain complètement en l'air, coupé de tout en France depuis son ambassade à Madrid (avril 39) et entré au gouvernement le 18 mai comme vice-président sans portefeuille pour doper le moral de l'armée... qui n'a plus à se battre.
Que la Troisième République ait à subir les conséquences de la défaite, c'est une affaire entendue, mais au profit de qui et de quoi ? C'était un lieu commun dans les années 30 de dire qu'il fallait renforcer l'exécutif mais précisément Reynaud faisait partie à cet égard des têtes chercheuses, et Mandel des praticiens, donnant l'exemple d'une direction à poigne, qui matait les lobbies, dans ses différents ministères. De surcroît de Gaulle a commis sa mini-épopée de Montcornet, exaltée par Weygand et l'état-major, sanctionnée par une promotion au grade de général. Il y a donc moyen de le faire entrer au gouvernement et de capitaliser, à son profit comme à celui de Reynaud, la campagne de 1934-35 pour les divisions blindées.
Politiquement, outre la République radicale, il est probable que le Front populaire ait du plomb dans l'aile, en raison des 40h, de l'effondrement communiste et de quelques autres choses. Il faut d'ailleurs voter immédiatement, la chambre de 1936 ayant tout juste atteint le terme de son mandat. Mais ni Reynaud, ni Mandel, ni de Gaulle ne sont de gauche !
Tout est mûr pour un gouvernement pénitent, ressemblant à cet égard à celui que forme Pétain dans l'histoire réelle, mais aussi un gouvernement "belliciste", animé par les gens de droite qui ont alerté contre le danger hitlérien (outre les précités, on peut nommer Marin, Kérillis, Champetier et quelques autres).
Des objections ?