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Nouveau messagePosté: 12 Aoû 2007, 20:52
de hilarion
murof1 a écrit:bonjour ,je vis au G D Lux depuis plus de 35 années et ,je peux vous dire que les séquelles concernant les engager de force,(malgré nous) empoisonne encore la vie des Luxembourgeois ,ayant travaillé au coté de personne ,envoyées de force ,sur le front de l' Est , cette plaie et les souffrances qui en sont résultée ,ne se refermera jamais ,(difficile d'expliquer aux soldats Russes ,que ,bien que portant l'uniforme Allemand ,vous ne vouliez pas vous battre ),vous étiez mort avant de l'avoir dit ,et quand vous aviez la (chance) de vous en sortir c'était la pour vous retrouver captif

Avez vous le moyen d'avoir des temoignages de "Luxembourgeois malgré-nous"?

Nouveau messagePosté: 13 Aoû 2007, 06:34
de Daniel Laurent
hilarion a écrit:Avez vous le moyen d'avoir des temoignages de "Luxembourgeois malgré-nous"?

Je ne sais pas pour les Luxembourgeois, mais je peux vous dire que c'est quasiment impossible pour les Alsaciens et Mosellans.

Je connais deux forumeurs, un sur ce forum et un autre ailleurs, dont des membres de leur famille sont des "Malgre-nous".

J'ai tente d'obtenir les temoignages de ces hommes. Ils ne veulent pas en parler.

J'ai meme envoye a l'un de deux, un tres jeune homme, une liste des raisons qui devraient pousser son grand-pere a raconter. Reponse de ce vieux monsieur, apres lecture de mon mail : "Oui, il a raison, mais pas maintenant"...

Les anciens combattants racontent. Les anciens deportes racontent.
Mais pour ceux qui, en quelque sorte, furent a la fois combattants et deportes, c'est beaucoup plus dur.

Nouveau messagePosté: 14 Aoû 2007, 10:00
de hilarion
Je viens de voir une émission sur la chaîne histoire sur le grand Duché de Luxembourg pendant la seconde guerre mondiale.Ce documentaire ponctué de nombreux témoignage montre que la résistance du grand duché de Luxembourg n'est pas resté inactive. En effet lorsque le gaulieter Gustav Simon a mis en place la conscription des jeunes luxembourgeois dans l'armée allemande, la resistance a mis en place des réseaux d'hébergement des jeunes "déserteurs" qui ont choisi de se soustraire à l'incorporation ou qui ont carrément déserté l'armée Allemande.
La réaction allemande a été très dure puisque les familles des déserteurs ont été bien souvent déplacées en allemagne orientale (Silésie) ou Tchécoslovaquie et les "déserteurs" qui étaient repris étaient fusillés.

Il apparaît dans les témoignages que la position des malgré nous luxembourgeois était très pas très facile à vivre, en effet, certains ont "rallié" dans un premier temps l'armée allemande pour y effectuer leurs classes et laisser le temps à leur famille de s'orgniser pour eviter des représailles, mais ces derniers n'ont pu revenir à l'issue puisqu'ils étaient envoyés de suite vers le front russe.

Il apparaît aussi que la décision d'intégrer les jeunes luxembourgeois dans l'armée allemande a été très mal vécue par l'ensemble de la population, puisque dès le lendemain des grèves naissaient dans le pays. La réaction de l'administration d'occupation a été vivie et dix luxembourgeois ont été fusillés pour l'exemple.

Le débarquement du 6 juin 1944 a remis bien sur l'espoir au pays mais certains jeunes hébergés dans les mines ont du attendre trois mois encore d'être libérés.

Le document confirme les propos de Murof1 puisque les plaies ouvertes ne sont pas encore cicatrisées et ne le seront certainement jamais.

Nouveau messagePosté: 15 Aoû 2007, 18:52
de Loïc
Un de mes grands-oncles était un malgré-nous Luxembourgeois, il n'avait pas de problème à aborder le sujet et était toujours desireux de partager son expérience, étant enfant bien que déjà attiré par l'Histoire j'avoue que celà ne m'intéressait guère, l'Armée Allemande est un thème pour lequel j'ai eu toujours eu une certaine repulsion.
Malheureusement par la suite je n'ai pas profité de son temoignage avant sa mort, comme beaucoup il a été envoyé en Russie, puis il a deserté ce qu'il a conduit en Auvergne, il avait reçu une médaille de la Résistance il y'a quelques années.
Une mémoire qui s'éteint c'est un livre qui se referme définitivement.

Nouveau messagePosté: 18 Aoû 2007, 19:51
de orpo57
je fais partie d'une association pour la préservation de la Memoire en Alsace Moselle (ascomemo) dont le siège est à Hagondange en Moselle.
Nous avons un espace Mémoire composé de salles de présentation et d'un centre de documentation (accessible à tous chercheur ou particuliers).
Nos collections sont riches de témoignages de mosellans dont des malgré-nous.
Plusieurs ouvrages de référence consacrés aux Malgré-nous ont été publiés et rendent compte à travers les témoignages de leur situation particulière au sein de l'armée allemande.

Pour revenir à la question relative aux Luxembourgeois : les bureaux de recrutements situés au Luxembourg dépendaient de la Wehrersatzinpektion Koblenz et fournissaient des effectifs pour les divisions stationnées dans la région Militaire (Wehrkreis) XII soit 16 divisions. il n'y a pas eu d'unité constitué à partir de luxembourgeois.(à ma connaissance) hormis la compagnie des volontaires prestigieuse unité de l'armée luxembourgeoise qui fut incorporé à la police allemande pour former la 4ème compagnie de volontaires du 123 bataillon de Police
(4./Pol. Bat 123) : sur les 378 hommes obligés de quitter Luxembourg pour leur instruction à Weimar puis diverses affectations dont la Yougoslavie 233 furent internés dans des camps ou des prisons allemandes pour leur attitude anti-allemande.

Nouveau messagePosté: 18 Aoû 2007, 20:18
de orpo57
oops

j'ai omis de laisser l'adresse du site

adresse du site : www.chez.com/ascomemo/

Nouveau messagePosté: 14 Sep 2007, 07:52
de casalboss01
En ce qui concerne le témoignage d'un malgré nous Luxembourgeois, je dirais qu'il n'est pas très difficile d'en trouver un.

Je suis moi même Luxembourgeois, et j'y habite, je connais quelques malgré-nous et chez nous il s'appellent "Enrôlés de Force".

Ca dépends vraiment de l'état d'esprit des Enrôlés de Force, quelques un parlent sans problème, d'autres n'en parlent jamais, et même souvent les enfants ne savent pas que le père était enrôlé de force.

Il existe quelques musées qui sont tenus par des enrôlés de force qui racontent volontiers leurs histoires à qui le demande.

En ce qui concerne l'unité dans laquelle les Luxembourgeois étaient versés au sein de l'armée allemande, il ne peut être dit qu'il n'y avait qu'une unité. On peut éventuellement le dire pour les volontaires SS, mais sans garantie.

Il y avait des Luxembourgeois enrôlés de force sur tous les front et dans toutes les divisions, la plupart étaient au front russe. Mais j'en connais qui étaient dans la luftwaffe (pas pilote - ce poste ne leur était pas autorisé), d'autres qui étaient en Normandie, d'autres mécaniciens en pologne, sur le front d'italie, chasseurs alpins, soldats à Ski, etc ...

Les Luxembourgeois n'étaient plus, car le Gauleiter Gustav Simon avait décrété que le Luxembourg etait Allemand et appartenait à la province du Gau Moselland. Donc les Luxembourgeois étaient Allemands (pour les nazis) et c'est pour cela qu'ils ont été enrôlés de Force.

Si qqn veut plus de détails il n'a qu'à les demander :cheers:

Nouveau messagePosté: 14 Sep 2007, 08:51
de Nicki le Bousier
casalboss01 a écrit:Les Luxembourgeois n'étaient plus, car le Gauleiter Gustav Simon avait décrété que le Luxembourg etait Allemand et appartenait à la province du Gau Moselland. Donc les Luxembourgeois étaient Allemands (pour les nazis) et c'est pour cela qu'ils ont été enrôlés de Force.


Mais il ne faut pas oublier que la doctrine qui a été ratifiée dans les conventions de la Haye (1899 à 1907) stipulait que l'occupant n'est plus qu'un usufruitier et l'occupation en aucun cas ne devra préjuger des traités de paix à venir.
De ce fait, enrôler de forces des habitants de pays occupés était un crime de guerre, mais je pense qu'un distinguo était fait selon que l'enrolé volontaire agissait dans "son pays" ou ailleurs.

source: "la Grande Honte" de G-G Nonnenmacher

Nicki