Les femmes selon Vichy

Arf, mince, Laverdure se met au milieu...

J'avais bien compris pour l'eglise/cerise, etant moins bete que je n'en ai l'air parfois (Souvent ?) sur ce forum


mais je faisais l'ane pour avoir du son.

Car St Ex nous incluait l'Eglise dans un slogan "Nazi".
Et, la, je coince severe.

Les Nazis poussants les Allemands vers l'Eglise ?
C'est nouveau, ca, et ca vient de sortir.

D'ou ?

ben j'm'en vais si vous préférez
mais tu as raison Daniel, il me semble que ce "slogan" est bien plus ancien et qu'il vient de l'église luthérienne elle-même.
Les nazis ont tout fait sauf pousser les gens à aller à confesse (quoi que dans une religion prostestante, enfin bon, vous me suivez)
PS: j'ai corrigé la "faute" de St Ex parce qu'il m'épingle à chaque fois que j'en fais une

j'ai corrigé la "faute" de St Ex parce qu'il m'épingle à chaque fois que j'en fais une

Quelle brave dame !
Il ne faut pas le corriger, mais le clouer au pilori !
Avec des clous rouilles, de preference.

Il ne faut pas le corriger, mais le clouer au pilori !
Avec des clous rouilles, de preference.

Non non, les baffes ça sert à rien, le dialogue, le verbe, l'éducation, la pédagogie, la dialectique, la contradition, le débat OUI.
Sinon, on rentre dans le même schéma de pensée que les nazis et tous les régimes autoritaires et dans ce cas, c'est eux qui ont gagné !

La révolution en douceur : pas d'église, pas d'enfant et pas de cuisine
les 3 K version un peu différente : "kein, kein, keine" * une idéologie d' "inutile" quoi !

* si je me suis vautré dans les genres, merci de corriger, j'ai du mal avec les genres allemands.
et pis si je clouais St Ex au pilori ou sur une croix, il se vengerait

Meme chose pour la vie publique, les femmes ne sont pas les bienvenues en politique.

En gros, le travail et la patrie aux hommes.
Et la famille aux femmes.

Cela ne fait que souligner le mérite de ces femmes qui sont passées par dessus ces obstacles.
Ne pas oublier que les femmes n' étaient, à cette période, ni electrices, ni éligibles, donc en marge de fait de la vie publique.

La politique de Vichy à l'égard des femmes est une "remise en place" de toutes celles qui ont des velléités à prendre leur indépendance :
pendant la Grande Guerre, elles prennent une place considérable dans l'économie du pays ; dans les Années Folles, quelques unes parmi les plus fortunées s'émancipent, voyagent, copient les suffragettes anglaises et les garçonnes américaines, tout cela est vu d'un mauvais oeil par les "patriarches" qui n'y voient que décadence et frivolité.

En 40 ça recommence, il va falloir qu'elles se retroussent les manches pour soutenir les hommes qui partent en guerre. Une façon aussi de se prendre en charge et de revendiquer une place dans la société, esquissée pendant 14-18. Une société qui change. Or le moins que l'on puisse dire de Pétain et Vichy, c'est qu'ils ne veulent pas voir la France changer (pas dans ce sens en tous cas). Donc on les remet à leur place en imprimant une politique familiale traditionnaliste, qui convient bien à un monde encore très rural mais ressemble de moins en moins aux réalités des citadines qui travaillent. Et qui partent en vacances depuis 1936...
Ce n'est pas encore la révolution sexuelle mais la société évolue.

En Russie, les femmes révolutionnaires donnent un exemple de l'émancipation féminine. Bref, la première guerre mondiale et la période de l'entre-deux guerres a bouleversé le monde.
Cette France-là, le Maréchal est sans doute trop vieux pour la comprendre, trop conservateur.
Les Allemands de leur côté ont également bien cadré les femmes dans différents rôles : machines à faire des enfants d'un côté, symboles aryens (presque asexués si vous regardez bien) de l'autre, toutes servantes du Reich (qui a besoin d'elles pour remonter la démographie mise à mal par le premier conflit).

Mais c'est sans compter sur l'arme fatale des femmes : l'esprit de contradiction. Elles ont souffert de la première guerre, ça commence mal avec la seconde et de toutes façons, elles seront perdantes comme toujours lorsque la guerre finira puisqu'une fois de plus on les renverra dans leurs foyers.
Il ne faut pas s'étonner que dans ces conditions, la Résistance va accepter de nombreuses recrues féminines. Elles n'ont rien à perdre et tout à gagner.
Et paradoxalement, la politique de Vichy à leur égard est peut-être la goutte d'eau qui fait déborder le vase en se mêlant de leur dicter, une fois de plus, ce qu'est leur devoir.
Ce n'est pas qu'une fracture politique, c'est aussi une fracture morale.
De Gaulle ne s'y est pas trompé, en les impliquant dans la lutte.

Je rappelle que Pétain est un vieux de 80 ans quand on l'appelle au pouvoir: toute sa vie, les femmes ont été "inférieures" aux hommes. Ce serait totalement se remettre en question, pour lui, que d'accepter qu'une femme peut travailler, se battre... et résister !

[fbonnus]

C'est un peu "raccourci" chère "sata ... inconnue ..." . Il est vrai que Pétain venait d'une génération qui n'a que peu pris en compte la condition des femmes mais il y avait bien d'autres raisons

Bonjour fbonnus,
peux-tu me citer d'autres raisons ?
C'est vrai que c'était un peu raccourci ...
Désolée

Il me semble que les trois K datent au moins de Guillaume II,si pas plus tôt.
Cdt

Je rappelle que Pétain est un vieux de 80 ans quand on l'appelle au pouvoir: toute sa vie, les femmes ont été "inférieures" aux hommes. Ce serait totalement se remettre en question, pour lui, que d'accepter qu'une femme peut travailler, se battre... et résister !

Bonsoir Sata,

Rassurez-vous ! Votre réflexion n'a rien d'un "raccourci". A ma connaissance la condition féminine sous Vichy a été très peu abordée par les historiens.
Après la Grande Guerre (14-18) le déficit de natalité était tel que les gouvernements de l'entre-deux-guerres incitèrent les femmes à rester au foyer et à fonder famille (nombreuse de préférence). Pour les y inciter, fut instauré, par exemple, l'octroi d'allocations familiales (en mars 1932) sans résultats. Evitons toutefois le hors-sujet. Pour en savoir plus, voir plus haut et revenons à Vichy.

A peine installé, à défaut de trône, sur son fauteuil capitonné de l'hôtel du Parc de Vichy, Pétain invente la devise "Travail, Famille, Patrie " : travail pour les hommes, famille pour les femmes et patrie pour tous. Pétain considère comme responsables de la dégénérescence et de la défaite de la France, les libertés acquises par les femmes et leur désertion du foyer pour cause de travail.
C'est ainsi que la loi du 11 octobre 1940 interdira le recrutement des femmes mariées dans la fonction publique et mettra à la retraite d'office les femmes de plus de 50 ans. Le retour de la femme au foyer fut l'une des préoccupations du régime. Le décalage entre le discours (dont la loi du 11 octobre 40) et la réalité quotidienne est tel que nous pourrions nous interroger sur le bien-fondé de cette loi.
Par exemple ! Comment assurer les besoins élémentaires de la famille lorsque le père est prisonnier de guerre en Allemagne. Le législateur y a songé : les mères de familles ayant au moins trois enfants et dont le mari ne peut subvenir aux besoins du ménage peuvent bénéficier d'une dérogation. Curieuse conception de la mère au foyer pour élever ses (au moins) trois enfants.
Dans la pratique : rien qu'aux PTT (services postaux) une première vague de 19.000 femmes seront licenciées. Il était évident - sauf pour les curistes aux eaux de Vichy - que l'application de la loi serait vouée à l'échec.
Par ailleurs, le projet d'un Commissariat à la famille, visant au retour général des femmes au foyer, est abandonné. Enfin, les dispositions restrictives de la loi seront abrogées en septembre 1942.
En l'absence des hommes prisonniers de guerre ou requis au STO, la main d'oeuvre féminine est devenue indispensable au fonctionnement de l'économie. En fin de compte les femmes seront plus nombreuses à exercer un métier en 1943 qu'en 1940.

Une curiosité tout de même : Le projet de loi constitutionnelle du 30 janvier 1944. Ce projet de constitution, signé par Pétain, ne fut cependant pas promulgué. Il accordait le droit de vote aux femmes et leur éligibilité à certaines fonctions.

Extrait de ce projet de loi :

Titre II - La fonction législative
Le suffrage

Article 21.
1° Sont électeurs aux assemblées nationales les Français et Françaises nés de père français, âgés de vingt et un ans, jouissant de leurs droits civils et politiques. Sont éligibles aux mêmes assemblées les Français nés de père français, âgés de vingt-cinq ans, jouissant de leurs droits civils et politiques.
2° La loi fixe les autres conditions de l'électorat et de l'éligibilité.
Elle institue le vote familial sur la base suivante : le père ou, éventuellement, la mère, chef de famille de trois enfants et plus, a droit à un double suffrage.
3° Le vote est secret.
4° Les règles ci-dessus, relatives à l'électorat et à l'éligibilité, sont applicables aux élections des conseils provinciaux, départementaux et municipaux. Les Françaises, nées de père français, âgées de vingt-cinq ans, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont éligibles à ces conseils.

Le général de Gaulle aurait-il eu vent du projet de loi constitutionnelle instituant le droit de vote pour les femmes ? Toujours est-il que le droit de vote est accordé aux femmes par le GPRF, siégeant à Alger, en date du 21 avril 1944, confirmé par l'ordonnance du 5 octobre 44.

Cdlt, Francis.