Elle s'appelait Françoise et à 16 ans en 1941, elle se trouvait en zone occupée. Puis le S.T.O. se mit à lui courir après, elle pris donc l'initiative de fuir et passer la ligne de démarcation. C'est à Moulins que le train dans lequel elle avait pris place la conduit, accompagnée d'un petit groupe de fuyard (du S.T.O.) comme elle.
Dans ce train, elle ne put éviter un contrôle d'identité et le feldgendarme à la vue de son nom s'écria:
" B--------r, mais c'est allemand ... har gut frau deutsch... (littéral)" aussitôt Françoise rétorqua du tac au tac: "NON, ce n'est pas allemand... c'est ALSACIEN..."
Il ne fallait pas le lui faire à elle, dont le grand père avait fuit lui aussi l'Alsace, pour ne pas être allemand, en juillet 1870. Et de plus ses parents qui nourrisaient depuis deux générations (1870, 1914-1918) le dégout du prussien, devaient partager leur maison avec l'occupant.
Le soldat n'insista pas et en ricanant, poursuit son contrôle... il valait mieux, car Françoise était assise sur les deux revolvers que deux des garçons de son groupe, lui avaient confié pour les dissimulés.
Elle passe la ligne la même nuit en traversant l'Allier à la nage, ou plus exactement, sur les épaule d'un garçon du groupe, car elle n'avait jamais appris à nager. Les chiens aux aboies et les tirs des gardes-frontière allemands, comme musique d'accompagnement...
En zone libre elle rejoint quelques membres de sa famille et fini la guerre en Autriche à Schwaz avec l'armée d'occupation (1ère armée française)
ce sacré bout de femme s'appelait Françoise et c'était ma mère...