LE HALTBEFEHL (suite)

[Dog Red]

Cela supposait un renversement de Churchill, ou au moins de sa politique : l'arrêt était destiné à donner un délai supplémentaire de réflexion au gouvernement de Londres.
Simms, qui ignore probablement le travail de Costello et quelques proses par lesquelles je l'ai prolongé, reste prisonnier des interprétations anciennes tout en s'approchant de la vérité quand il écrit que Hitler veut surtout impressionner et mater l'Angleterre. En bonne logique il devrait nous dire ce qu'Hitler comptait faire après avoir détruit non pas le BEF (le corps expéditionnaire britannique) mais sa volonté de résistance : quoi donc, sinon la paix ?

Effectivement.
Voilà un biographe qui a bien mal potassé un épisode clé de la vie d'HITLER.

Une nouvelle petite pièce à notre puzzle : dans ses mémoires, l'architecte Hermann Giesler (Ein anderer Hitler, Druffel 1977, rééd. Arndt 2020, p. 482-483) raconte la réaction d'Hitler au bombardement de Dresde :

"Comme après l'attaque terroriste sur Hambourg, je me remémore la situation de 1940. Les troupes battues anglo-françaises étaient encerclées dans la plaine de Flandre, autour de Dunkerque. Alors j'ai agi en pesant les choses, de manière objective et responsable, comme soldat et comme homme politique. Dois-je ajouter qu'à cette pesée se mêlait peut-être une préoccupation éthique ? Car cela ne va pas de soi, d'ordonner l'anéantissement de centaines de milliers de personnes."

Comme toujours il faut en prendre et en laisser... puisque pour donner un tel ordre, s'agissant des Juifs, il n'avait pas eu besoin d'un long débat de conscience. Ce qu'on peut retenir pour notre propre débat, c'est qu'il savait bien que dans l'ordre d'arrêt il avait joué le rôle, si l'on ose dire, moteur. Et aussi peut-être qu'à l'époque il voulait un rétablissement de la paix par un nouvel équilibre des puissances, alors que ceux qui sont en train d'envahir l'Allemagne ne visent que son anéantissement.

[dynamo]

On peut imaginer que si AH avait du comparaître à Nuremberg, le haltbefehl aurait été une des pièces principales de sa défense.

Je ne pense pas qu'on aurait osé offrir une telle tribune à AH ... Une belle uchronie à écrire en tous cas !
JD

Parmi les Anglo- Saxons,à ma grande surprise,jadis,par le plus grand des hasards,j'avais rencontré quelqu 'un (ancien militaire de carrière engagé vers les années 30 car chômeur) qui m'avait affirmé qu'Hitler n'avait jamais cherché la guerre....Et cependant il avait combattu de 39 à 45..passant du BEF à la 8ème armée puis à la campagne d'Allemagne......... Un original certes (so british !)amateur de vieilles choses...sa moto et le side militaire étaient des "Royal Enfield" type 14/18 et son matériel de camping.....tente et le reste étaient transporté dans une remorque assortie.......

Costello, 1991, p. 270

Hitler n'a pas prévu l'évacuation de l'armée britannique ; son intention était seulement de freiner ses troupes, afin de prendre l'armée britannique en otage, monnaie d'échange précieuse dans une initiative diplomatique de paix.

Costello, 1991, p. 271

Au mois de mai 1940, Hitler a tout lieu de croire qu'il pourrait arriver à un accord avec la Grande-Bretagne.
[...] Une défaite militaire en France paraissant imminente, des banquiers de la City, pris de vertige devant le coût prohibitif de l'effort de guerre, sont sensibles aux avantages d'une paix négociée.

Post Numéro: 1412
John Costello, en 1991, avait proposé une solution originale, développée (après sa mort accidentelle en 1995) dans mon livre La ruse nazie

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L'ouvrage de Costello "Ten days that saved the West" fut publié à New-York en 1990 aux éditions Atlantic Communication Inc. La version française fut publiée en 1991 aux éditions Olivier Orban.

Post Numéro: 1412
John Costello, en 1991, avait proposé une solution originale, développée (après sa mort accidentelle en 1995) dans mon livre La ruse nazie (1997) : Hitler, ayant compris que le maintien de l'Angleterre dans la guerre était mortellement dangereux, souhaitait faire tomber Churchill immédiatement, en donnant au cabinet de guerre un délai supplémentaire de réflexion avant de refermer un piège son armée de terre.

La thèse de Costello ressemble beaucoup plus à une construction intellectuelle qu'à une théorie solidement étayée.

La thèse de Costello ressemble beaucoup plus à une construction intellectuelle qu'à une théorie solidement étayée.

quelle thèse lui opposes-tu et qu'est-ce qui garantit la résistance de ses matériaux ?