Post Numéro: 1347 de Nicolas Bernard 04 Déc 2019, 14:11
Soxton a écrit:Nicolas Bernard a écrit:Le 6 mai 1940, c'est à dire peu de temps avant l'invasion de l'Europe occidentale, et moins de trois semaines avant le
Haltbefehl, Hitler déclare à Goebbels :
England muß einen schweren Schlag bekommen, aber nicht vernichtet werden. Denn sein Weltreich können und wollen wir nicht übernehmen. Soviel Reichtum macht auch garnicht mehr glücklich. Wenn man zu nichts anderem mehr kommt, als nur seinen Reichtum zu bewachen, dann verliert der Reichtum seine schöpferische Kraft. Dann macht er das Volk arm und unglücklich (s. England) und entnervt seine führende Schicht. Das ist die größte Schwäche des englischen Weltreichs.
Que je traduis comme suit :
On doit asséner un coup dur à l'Angleterre, mais pas la détruire. Parce que nous ne pouvons ni ne voulons prendre le contrôle de son empire. Tant de richesses ne vous rendent pas plus heureux. Si on se limite à conserver ses richesses, alors celles-ci perdent leur pouvoir créateur. Et puis elles appauvrissent la population, la rendent malheureuse (voir Angleterre), et débilitent sa classe dirigeante. C'est le plus gros point faible de l'empire anglais.
C'est ainsi que Nicolas Bernard montre la détermination d'Adolf Hitler :
"On doit asséner un coup dur à l'Angleterre, mais pas la détruire."Paradoxalement, Nicolas Bernard considère que le
Haltbefehl est un geste diplomatique.
Si Hitler estime que le moment est venu d'
asséner un coup dur à l'Angleterre, pourquoi a-t-il manqué l'occasion de détruire le "british expeditionnary force" à Dunkerque ?
Il n'y a rien de paradoxal, et je m'étonne que vous fassiez de l'aveu de Hitler à Goebbels une preuve que Hitler aurait souhaité détruire la B.E.F., puisqu'une telle phrase va plutôt dans le sens d'un Hitler désireux de ne pas mettre à mort l'Angleterre. Désir dont procède le
Haltbefehl (qui consiste à laisser une chance aux Alliés de réclamer une paix de compromis aux fins, précisément, d'éviter un plus grand désastre).
Par ailleurs, il faudrait faire preuve d'un peu plus de logique (et je ne m'adresse pas qu'à vous, car l'historien Karl-Heinz Frieser commet le même bogue).
Je m'explique:
1) Le fait est prouvé, Hitler cherche la paix avec la Grande-Bretagne (et la France, certes diminuée militairement), voire, comme il le répète depuis
Mein Kampf, une alliance avec la Grande-Bretagne (sans la France), pour des raisons où le racisme se mêle de géostratégie (l'Empire britannique est essentiel à la stabilité du monde face à la juiverie et aux races inférieures qu'il contribue à assujettir/contenir).
2) Dès lors, dans cette même logique, il serait idiot, voire criminel (du point de Hitler,
natürlich), de capturer la B.E.F., à savoir la seule armée de terre digne de ce nom qu'a mobilisée l'Angleterre, puisqu'une telle déroute rendrait son empire hautement vulnérable et,
surtout, humilierait gravement ladite Angleterre, obérant toute perspective de partenariat avec l'Allemagne pour régenter les affaires mondiales. Humilier quelqu'un n'est pas la meilleure manière de construire une amitié - et j'enfonce ici une porte ouverte...
Vous n'êtes, bien entendu, pas tenu de me suivre. Cependant, je reste dans l'attente de vos explications sur le
Haltbefehl.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).