... je m'étonne de ne pas voir citer la cause première du ralentissement allié. Le Red Ball Express est juste au bout du rouleau. Du coup l'essence n'arrive plus du tout aux unités de pointe. Pour une armée mécanisée à 100% c'est un très très gros souci. Le ravitaillement vient encore des plages de Normandie. Les ports utiles comme Le Havre ont été détruits par le Génie allemand ou ne sont pas encore sécurisés (comme Anvers bloqué par les troupes allemandes qui occupent l'ile de Walcheren)...
Cà me fait un peu penser à la "théorie" du verre à moitié-vide ou à moitié-plein selon le "tempérament" de l'observateur.
Il est patent que les Alliés avaient été contraints d'étirer "exagérément" leurs lignes (d'attaque) en aout et début septembre 1944, pour pouvoir exploiter, au maximum, leur avantage, en empêchant, notamment, les troupes allemandes de prendre position sur le Seine-Stellung, puis le Somme-Marne Stellung - en gros, c'était fait dès le 20 août -.
A l'inverse, en retraitant massivement, les allemands avaient, logiquement, raccourci leurs lignes de ravitaillement et leur ligne de front.
Carte de l'OKH, le 17 août 1944...
La même, le 17 septembre...
surtout pour une armée (allemande) dont le point faible a toujours été la logistique
Ce n'était pas tant la logistique, en tant que gestion des flux, que les moyens utilisés, essentiellement, le transport ferroviaire, et en sachant que 70% des unités de la Heer étaient hippomobiles, piétonnes et cyclistes. A la limite, vu les problèmes d'approvisionnement en carburant qui existaient alors, la botte de fourrage était un moindre mal, sauf qu'il fallait, elle-aussi, l'acheminer par le train, quand la période n'était pas propice au pâturage sur le terrain.
Entre le 2 et le 18 décembre 1944, dans le cadre de Wacht am Rhein, l'OKH et la Reichsbahn avaient traité 3815 mouvements ferroviaires, avec des pointes journalières de plus de 300, entre le 10 et le 14 décembre. Donc, la logistique, ils connaissaient, mais ils étaient en retard d'une guerre (pour ne pas dire plus), comparés aux Alliés, en ce qui concerne les moyens. Les unités blindées allemandes, au déclenchement de Wacht am Rhein, disposaient, en tout et pour tout, de 5 jours de carburant et, au-delà, on tablait, sans ambiguïté, sur la capture de stocks alliés!