François Delpla a écrit:Soxton a écrit:Mon pauvre ami, tous les partisans des explications militaires qui mont plus ou moins reproché de me placer dans la tête d'Hitler vont te tomber dessus ! Condoleances anticipées.
Bonjour,
Les partisans de la thèse "purement" militaire, auxquels j'appartiens, ne vous reprochent aucunement votre vision "politico-diplomatique", qui faisait, surement, partie des visées dodolfiennes, sauf que, en la matière, la décision du Haltbefehl, entérinée dans la journée du 24 mai, était, elle, strictement militaire, car dictée par le contexte. Tous les KTB, journaux de marche des unités, rédigés sur le vif et disponibles, de nos jours, en confirme la nécessité "technique".
Avec Roger (Roco) et Alain (Adam) nous disposons de suffisamment de documents officiels qui le prouvent, sauf que, matériellement, leur traitement pour mise en ligne dans la discussion exige beaucoup de travail préparatoire, plus leur traduction nécessaire pour les membres non germanophones - sachant, de surcroit, que plusieurs d'entre eux ont été, en totalité ou partiellement, victimes des flammes, cf. les extraits mis en ligne par Roger, dans la discussion parallèle (24 Mai - La vérité historique) - et que çà risque de bouffer beaucoup de place sur l'hébergeur interne - le seul extrait du KTB de la 1. Pz.Div., représente 10 pages, au quart rongées par les flammes, pour la seule période du 23 au 25 mai 1940! -.
Je me permets, également, de vous faire remarquer que l'éventuelle (et longue) mise en ligne des différents documents (existants!) se rapportant aux unités du Heeresgruppe A, pour tenter de faire valoir, à vos yeux, le bien-fondé de la thèse militaire, risquerait fort, comme d'habitude, de finir par une aimable pirouette de certains intervenants, qui préfèrent dégainer des mémoires, le plus souvent, corrigées et largement remaniées après conflit, que de daigner s'intéresser aux documents officiels bruts quotidiens!
A ce sujet, Nicolas Bernard, réplique aux 17 Panzerounets, déclarés opérationnels, le 24 mai au soir...Oui, mais est-ce bien le 24 ou le 23 ? Il y a, peut-être, eu une erreur de rédaction du "posteur", mais, dans la réalité, çà ne change pas grand-chose. Le Panzer-Régiment 2 , la veille ( 23 mai) devait avoir une vingtaine de de chars opérationnels, en tout et pour tout! ... En tenant compte de ce que ses mécanos avaient pu retaper dans la nuit et la journée. Le 24 mai, au soir, le KTB de la 1. Pz. Div. note que la division ne peut plus aligner qu'un tiers de son effectif combattant. Il ne faut pas être devin, pour comprendre que le matin, elle était loin d'être à plein effectif. En fouillant un peu, on constate que la situation est similaire dans toutes les unités de l'avant.
Ah, autre chose, mais çà ne vous concerne pas. Pitié, qu'on cesse d'utiliser le mot de "division", quand il s'agit, au mieux, de Kampfgruppe (groupe de combat). Déjà, parce que la Heer n'opérait pas, sur le terrain, sous la forme divisionnaire et que cette "formulation" donne, toujours, l'impression qu'on est en présence d'une division au "grand complet", ce qui est, totalement, erroné. En général, ces Kampfgruppe, dans le meilleur des cas, se résumaient à une compagnie de chars, un bataillon de "pinpins", éventuellement, une compagnie d'éclairage, une section de pionniers d'assaut, et une ou deux batteries (légères) d'artillerie. On est très loin de l'effectif d'une division (même "éreintée")!
En mai 1940, l'unité de reconnaissance et d'éclairage d'une Panzer-Division n'a, aussi, pas la force qu'elle aura à partir de 1943, où elle devient une véritable unité de première ligne. En 1940, elle tâte et reconnait les positions ennemies puis dégage, dès qu'elle sent que çà devient sérieux; Ce n'est pas avec des trottinettes légèrement blindées, des motos et des side-cars et, au mieux, des canons de 2 cm (avec des chargeurs de 10 coups !), qu'elle pouvait se permettre d'affronter un adversaire solidement retranché. Un perforant de 25 mm français fumait, allègrement, à 800 m, un Panzerspähwagen sur 4 ou 8 roues!