Felipe a écrit:Les démocraties ont pour postulat de ne pas être des agresseurs des peuples libres, d'où l'incapacité à s'entendre avec Staline sur le dos des pays Baltes et de la Finlande, l'inaction en Scandinavie, la question de la Belgique... En temps de guerre ce sont des handicaps qui pèsent très lourd au final. Il me semble que le corps expéditionnaire français de Narvik était initialement prévu pour aider la Finlande, il a été "reconverti" après la fin de la guerre d'Hiver, mais c'est représentatif de l'état d'esprit pas trop volontariste dés qu'il s'agit d'une mission agressive. L'axe ne s'incommode pas de ces détails.
Effectivement Felipe, chez les Anglais comme chez les Français, l'opération de Narvik avait été imaginée dès la fin 1939 sous l'alibi d'une "aide à la Finlande".
Mais seul le fer suédois intéresse et dans ce cadre les militaires sont prêts à bafouer les neutralités scandinaves pour pénétrer directement en Suède et faire main-basse sur les exploitations minières à la source.
Faisant fi du droit international.
Mais après il y a les manoeuvres politiques d'un CHAMBERLAIN par exemple opposé à faire la guerre à l'Allemagne (je ne connais pas la situation côté français).
Il a les solutions devant lui : CHURCHILL et l'Amirauté sont prêts à intervenir dans les eaux territoriales norvégiennes pour interrompre l'acheminement du fer (l'hiver 1939-40 approche, on se rappellera qu'à la belle saison le fer transit directement de Suède en Allemagne via la Baltique sous le contrôle des Allemands. Ce n'est qu'à la mauvaise saison que le passage par la Norvège et Narvik est nécessaire).
IRONSIDE et l'Armée sont prêts à débarquer un corps expéditionnaire à Narvik pour couper l'approvisionnement à la source.
CHAMBERLAIN, qui est opposé à toute intervention va jouer de l'un contre l'autre et privilégier le plan d'IRONSIDE... tout simplement car sa mise en oeuvre est plus longue et assure de terminer l'année 1939 sans combattre. Début 1940 il trouve d'autres façons de tergiverser, le conflit Finlandais tourne mal dissipant l'alibi, les semaines passent dans l'indécision politique. En février 1940, suite à l'incident de l'Atlmark CHAMBERLAIN privilégiera l'option navale qu'il avait refusée à l'automne... encore quelques semaines de gagnées...
C'est donc bien une question de volonté politique ou en l’occurrence d'absence de volonté non pas propre aux démocraties mais propres à 2 nations, une génération même, qui ne veut plus vivre l'hécatombe de la guerre précédente.
Une autre démocratie, les Etats-Unis, ne s'encombrera pas des faits pour entrer en guerre. La volonté y est politique et militaire.
Un état totalitaire, l'URSS, refusera jusqu'au 22 juin 1941 de "faire la guerre" la volonté de STALINE étant de ménager "son allié".