Alcide NITRYK a écrit: Comme vous le savez, au moins 22 000" prisonniers de guerre", principalement des officiers, ont ensuite été envoyés dans les camps de Kozielsk, Ostaszków et Starobielsk vers Katyn, Miednoje, Kharkov et d'autres lieux d'assassinats de masse.
Lire la suite:
https://histmag.org/ Septembre 1939-jak-rzeczywiscie-bili-sie-polscy-zolnierze-8848
Ils n'ont pas été tués tout de suite.
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A part cela, qui a vu le doc de la 3
https://www.france.tv/documentaires/his ... bzeR6g4YT4 hier soir ?
L'auteur s'est exprimé dans Marianne
https://www.marianne.net/medias/1939-la ... fic-F7SEyQ .
Mon grain de sel :
Une vision nouvelle, dont le seul inventeur cité est Fabrice Grenard
https://clio-cr.clionautes.org/la-drole ... -1940.html , est censée constituer la trame du film : la France était correctement mobilisée, mais mal préparée et mal commandée. En fait, cette correction avait été largement amorcée par Jean-Louis Crémieux-Brilhac avec ses Français de l’an quarante (1990). Quant aux disputes sur l’usage des blindés et à l’âge des généraux français qui les aurait rendus aveugles à la place, dans les guerres à venir, du “moteur combattant”, de Gaulle, abondamment cité dans le film, en avait, à l’époque et depuis, fait le coeur 1) de son explication de la défaite et 2) de ses prêches selon lesquels l’ennemi pourrait être un jour “vaincu par une force mécanique supérieure”.
Mon reproche principal repose sur l’oubli de Hitler, bien peu nommé, alors qu’il est, de cette défaite, le principal artisan. “Un fou qu’on ne peut pas laisser continuer, qui n’est plus mû que par l’esprit de conquête” : ce portrait rapide, sans distance avec les propagandes de l’époque, étonne d’autant plus qu’Antoine Vitkine avait été, il y a quelques années un pionnier de la redécouverte de Mein Kampf,
autrement dit de l’attaque du sujet, sinon sous le bon angle, du moins sous un angle fâcheusement négligé. Et que dit Mein Kampf ? Que la France est le premier objectif militaire de Hitler avant qu’il se lance vers l’est. Tout indique qu’il ne l’a pas oublié et que, contrairement à ce qu’il cherche à faire croire (non sans succès), la déclaration de guerre franco-britannique du 3 septembre, loin de l’inquiéter, comble ses voeux.
Hitler est le premier artisan de sa sous-estimation. Il laisse les sots le traiter de “peintre en bâtiment” alors qu’il n’a jamais tenu, bien ou mal, que le pinceau de l’artiste. Il se présente comme un excité vociférant, à tel point que nul ne voit en lui un froid planificateur. Si l’on se jette tête baissée dans son piège belge, c’est qu’on croit qu’après l’Autriche, la Tchéocoslovaquie, la Pologne, le Danemark et la Norvège ce gagne-petit ne saurait encore viser que les derniers de ses petits voisins restés indépendants : Hollande, Belgique, Luxembourg et Suisse. Il est en train de gagner la “bataille des neutres”, au grand ridicule de l’Occident, il urge que celui-ci lui dispute ceux qui restent. D’où la surprise totale d’une attaque dirigée principalement contre la France.
C’est contre ce danger que, une fois la ligne Maginot achevée vers 1935, les dirigeants français civils et militaires n’ont pas mis le pays en alerte et n’ont pris aucune disposition, d’ordre militaire ou diplomatique. Sans quoi l’alliance soviétique, clé du salut comme l’avenir l’a montré, aurait été recherchée beaucoup plus énergiquement et on n’aurait pas laissé Hitler prendre le bras de Staline sans le tirer, de toutes ses forces, avec l’autre. Mais là encore Hitler joue un rôle actif et non passif. Il ne faut d’ailleurs pas s’obnubiler sur la formule “plutôt Hitler que le Front populaire”, au demeurant introuvable (c’est Emmanuel Mounier qui écrit, au moment de Munich, qu’il soupçonne nombre de bourgeois de penser ainsi). Encore une fois, personne en France (ni ailleurs, à part lui-même !) ne soupçonne qu’il ait l’intention et les moyens d’arriver à Paris le 14 juin (*). Il faut plutôt voir les choses comme suit : vu qu’il clame que son ennemi principal, voire unique, est le communisme, et vu qu’il n’apparaît pas militairement très dangereux, une partie de l’opinion se dit qu’il serait trop bête de le voir comme un épouvantail en négligeant le "danger communiste”.
Bref, le stratège Hitler a mené un énorme travail de division, entre pays et à l’intérieur de chaque pays, avant d’appliquer par surprise un coup militaire risqué mais parfait.
Au demeurant un film bien fait et passionnant, qui restitue d’une manière saisissante l’atmosphère de l’époque.
(*) ce n’est d’ailleurs pas exactement, avant l’attaque du 10 mai, son intention, puisqu’il recherche éperdument une entente avec l’Angleterre, qui suppose de ne pas nourrir d’ambitions territoriales sur l’Atlantique : il se contenterait donc d’écraser en Flandre les meilleurs troupes françaises et de signer une paix rapide, sans avoir envahi le territoire français au-delà de la Somme. C’est la résistance inattendue de Churchill qui l’oblige à pousser vers le sud pour finir par occuper le pays.