Post Numéro: 107 de Alcide NITRYK 29 Sep 2019, 15:47
Des patriotes intransigeants, comme nos héroïques communistes ? Les bras m'en tombent ; tu veux peut-être parler de ces "incivilités" ?
La source devrait être contestée par des esprits forts ...
Ces sabotages devenaient plus graves lorsqu’ils étaient perpétrés dans les usines d’aviation. En avril 1940, l’origine criminelle des accidents survenus à des avions sortis des usines Farman, et qui avaient provoqué la mort des pilotes, ne faisait plus de doute, une enquête fut ouverte : elle aboutit à l’arrestation en flagrant délit d’un jeune communiste, Roger Rambaud, « alors qu’il venait de saboter, sous les yeux des enquêteurs, 17 moteurs sur 20 » (Rapport d’enquête).
Le procédé était relativement simple : le sabotage « consistait dans le sectionnement du fil de laiton servant de frein à l’écrou maintenant le tuyau d’arrivée d’essence. Au bout d’un certain nombre d’heures de vol, l’écrou, démuni de son frein se desserrait par suite des vibrations du moteur et laissait s’échapper par goutte à goutte, puis plus rapidement l’essence qui tombait sur la tubulure d’échappement rougie à blanc, provoquant ainsi des vapeurs qui amenaient l’explosion en plein vol et la mort du personnel navigant » (Rapport d’enquête).
Comment Rambaud fut-il découvert ?
Son assiduité à quêter à l’usine en faveur des pilotes militaires victimes d’accidents en plein vol – accidents dont il était l’auteur – attira l’attention des contremaîtres qui le démasquèrent rapidement. D’un côté, il provoquait des accidents mortels, luttant ainsi pour la « paix immédiate », et de l’autre il mobilisait la pitié des ouvriers pour leurs victimes, « martyrs de la guerre impérialiste ».
Six ouvriers sont arrêtés et lourdement condamnés : trois condamnations à la peine de mort, dont trois furent exécutées au Fort du Hâ à Bordeaux. Roger Rambaud, ajusteur, avait dix-sept ans et demi. Au cours de son procès devant le troisième tribunal militaire de Paris, il se glorifia de son appartenance aux Jeunesses Communistes, et d’avoir obéi aux consignes données par le Parti de lutter contre la guerre impérialiste ». Roger Rambaud, l’instruction l’a établi ne sabotait au départ que deux ou trois moteurs d’avion par jour, mais par la suite, encouragé par son frère aîné, il alla jusqu’à en saboter une vingtaine par jour ». Les six saboteurs appartenaient tous aux Jeunesses Communistes.
Roger Rambaud n’avait pas dix-huit ans ; les vrais responsables de ses actes criminels et de sa mort, finalement, ce sont les hauts responsables du Parti. Ils ont su envoyer à la mort de jeunes Français qui avaient confiance en eux, pour s’en servir par la suite de martyrs et de héros ».
D’après Daniel Peyrac. « Les trahisons des Communistes - 1939-1972 »