alain adam a écrit:Scusez moi Dog red , avez vous bien analysé le sujet ?
-Qui vous a mis en tete qu'il n'y avait pas de moyens logistiques adaptés , et constitués pour ce faire
-Qui vous a dit qu'il n'y avait pas de plan - j'ai les plans minutés du débarquement -
- la maitrise des airs etait encore a la luftfwaffe a ce moment la
- la flotte anglaise n'aurait pu intervenir , au mieux , que sur les 3/4e vagues d'invasion , qu qu'elle etait releguée sur l’écosse .
Un gaspillage de moyens ? déjà effectué ... on avait construit des barges, on avait transformé des chars , crée des transports d'infanterie hybrides , entraîné les parachutistes sur certaines cibles .
Un nombre incalculable de reichmarks ont été dépensés pour ce débarquement , des usines ont été modifiées pour faire autre chose que du matériel utilisable sur un front continental .
Et tout ça pour rien ?
Juste pour dire, non , finalement on va attaquer a l'est
ouarf
Bonjour Alain,
Je vous concède bien humblement ne pas avoir analysé les tenants et aboutissants du projet Otarie. Ce que vous avez fait si je vous lis bien.
J'en suis resté aux considérations stratégiques énoncées il y a longtemps dans divers ouvrages généraux tels "La Seconde Guerre mondiale" chez Tallandier, plus récemment les travaux de Philippe MASSON sur la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande et HITLER ou encore KERSHAW (Décisions fatidiques) ou BEEVOR. Effort suffisant m'a-t-il semblé pour un "non-évènement" de la Seconde Guerre mondiale: l'invasion de la Grande-Bretagne.
Le reste tient du "What if?" et donc de la spéculation intelectuelle. Mais spéculons un peu.
Le plan.
Aussi détaillé soit-il, ce que je ne réfute pas, il date effectivement de juillet 1940 et de la directive n°16 du Führer. Ses détails sont donc élaborés en quelques semaines par une puissance continentale qui n'a aucune expérience en matière d'opérations combinées et qui apparente la manoeuvre "à la traversée d'un fleuve"... "Ouarf" pour reprendre votre expression.
Rien à avoir avec Neptune et Overlord mis au point 4 ans plus tard après des mois de préparation par les 2 plus grandes puissances navales de l'histoire qui en connaissaient pourtant un rayon.
Bref, ce plan tient pour moi de "l'aventure militaire" digne des Dardanelles ou de Dieppes. Mais je ne veux pas dire par là qu'il aurait échoué (Merkur a bien réussi) mais ses propres concepteurs en appréandent tout le risque dès la fin juillet 1940. C'est tout dire à quelle point votre qualificatif de "simple" me semble pour le mois optimiste.
La logistique.
J'imagine la Wehrmacht bien capable de rassembler la logistique nécessaire au franchissement de la Manche. Là où le bât me semble blesser c'est dans l'acheminement du ravitaillement pour alimenter la progression. Dès que la Home Fleet coupe le cordon ombilicale, le corps expéditionnaire se retrouve abandonné. Idem lorsque la météo capricieuse de l'automne rend les opérations aéronavales fort compliquée. Enfin, RAEDER lui-même évoque le poids que fait peser la logistique de l'opération sur l'économie même du Reich.
La suprématie aérienne.
Déjà au-dessus de Dunkerque la Luftwaffe est dépassée. Les ports de la Manche où se concentrent les moyens de débarquement sont soumis aux raids de la RAF. La suprématie aérienne, condition préalable, n'est pas obtenue. Dans ces conditions, Otarie est mort-née.
La suprématie navale.
Le contrôle de la Manche va donner lieu à un second Jutland, un bain de sang naval dont la Kriegsmarine n'est pas le grand favori.
Tout ça pour quoi?
Pour rien en fin de compte.HITLER enterre le projet. Il tourne son regard à l'Est dès le 31 juillet 1940 il me semble... ...pour revenir au véritable sujet du présent fil.
En bon manager, HITLER a mis ses ressources au service d'une option: l'invasion de la Grande-Bretagne. L'oportunité existe à l'été 1940. Il y a bien un momentum mais il eut fallu qu'il soit anticipé dès Fall Gelb. Si c'est le cas, éclairez-moi, je ne demande pas mieux. Sinon, c'est une aventure à laquelle, en bon manager, HITLER ne se risque pas car le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Pourquoi HITLER envahirait-il la Grande-Bretagne??? Il n'y a rien là bas qui l'intéresse! Il veut offrir au Reich les ressources de l'Est pas une île dont les ressources sont quasiment épuisées.
Il veut se partager le monde avec les Anglais, pas les occuper!
En faisant montre de sa capacité à porter la guerre au-delà de la Manche et en la portant par la voie des airs, il espère selon moi faire plier la volonté de résistance des Anglais et les faire lacher le morceau.
N'y parvenant pas et le momentum étant passé faute de moyens (notre point de désaccord il me semble), il ne lui reste plus qu'à déployer toute sa puissance terrestre (où il excele) vers l'Est où il croit avoir plus à gagner par raport au risque.
C'est ce qui s'appelle un pari, ce qui nous ramène au coeur du débat: que parie HITLER en déclanchant Barbarossa.
Cordialement.
Daniel