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La fin du Nabarra

Le capitaine du Nabarra, Enrique Moreno, qui allait devenir un mythe et un héros de guerre après l'épopée de son navire, voyant qu'il n'y avait aucune évasion possible, se prépara à se battre. Ils ont essuyés de tirs d'obus pendant longtemps. Le Donostia ne put intervenir car son petit canon n'atteignait pas beaucoup de distance. Petit à petit, le Nabarra était pilonné à coups de canon et le pont plein de morts. Le canon arrière de 47 mm a été touché par un obus de croiseur et s'est brisé. Ils ont continué à tirer de l'autre canon et, dans l'un des coups, ils ont touché une batterie du Canarias, tuant son officier artilleur, la seule victime du croiseur lourd. Mais le chalutier n'avait aucune chance de victoire.


Le "bou" Nabarra dans la ría de Bilbao

Les marins du Nabarra voyant qu'il n'y avait pas d'échappatoire, résolurent de mourir en combattant, faisant la sourde oreille aux signaux pour se rendre. Enrique Moreno, capitaine du bou, a donné l'ordre d'ouvrir les portes pour inonder le navire et couler avec lui avant de se rendre. Après une longue lutte, alors qu'ils coulaient, certains marins ont eu la liberté de s'échapper dans les barques de sauvetage. Deux barques étaient remplis de presque tous les survivants, à l'exception du capitaine Enrique Moreno, son premier officier, et du cuisinier, qui, grièvement blessé et affolé, menaçait l'ennemi avec un couteau de cuisine depuis le pont en lançant des jurons en basque.

Le capitaine et son officier sont restés dans la cale, fumant tranquillement leur dernière cigarette pendant leur navire coule. Ils préféreraient mourir comme ça plutôt que d'être fusillés dans une prison nationale, ce qu'ils pensaient arriver s'ils se rendaient. On estime qu'au cours de la lutte contre la Nabarra, le Canarias a tiré environ 300 coups de feu, touchant près de la moitié d'entre eux sur le bou républicaine. Après le naufrage, le Donostia s'est enfui et a réussi à s'échapper, tandis que le navire postal a été capturé et le délégué catalan (Manuel Carrasco Formiguera) a été fusillé plus tard.

Épilogue

Les deux bateaux avec les survivants de la Navarre ont été saisis avant d'atteindre la côte. Les naufragés ont reçu un bon traitement au croiseur. La raison en était que son directeur de visée le capitaine de corvette, Don Manuel Calderón, passait beaucoup d'été à Vascongadas (aujourd'hui le Pays Basque) et connaissait personnellement de nombreux marins, dont l'un avait servi pour lui pendant son service militaire, et un autre était un ami de sa famille. En outre, de nombreux membres d'équipage du Canarias étaient des Basques en service militaire obligatoire, à qui les prisonniers ont confié des lettres émouvantes à leurs familles, car ils s'attendaient à être fusillés.



L'image, pleine de sens, correspond à l'année 1975, quatre ans avant sa mort. À gauche, le capitaine de vaisseau à la retraite Manuel Calderón avec Pedro De la Hoz de Getaria, l'un des marins du "bou" Nabarra que Calderón a sauvé du peloton d'exécution.

Quelque temps plus tard, l'équipage du Nabarra a été emprisonné à Saint-Sébastien et soumis à une cour martiale, recevant la peine de mort. Don Manuel Calderón intervenant, qui avait atteint le poste d'assistant naval de Franco, et après des interventions répétées auprès de Franco en sa faveur, et l'héroïsme que les marins du Nabarra comptaient même du côté national, ils furent littéralement amnistiés et libérés (le 30 novembre 1938).