Aldebert a écrit:Ben mon colon, Loïc ,toujours aussi loquace pour des informations intéressantes, quand bien même si celles-ci sont décrites à la façon Peter Chesnay .
Désolé, je n'arrive pas à "distiller" des informations sérieuses, sur un ton doctoral... ce n'est pas trop mon genre.
Il n'est pas question, dans mon propos, de tourner en ridicule les actes de bravoure et de courage des troupes républicaine espagnoles, dont l'action sera, hélas, largement occultée par l'image médiatique des brigades internationales, à l'efficacité réelle, bien souvent, inexistante.
Je souhaite, juste, rappeler que les qualités militaires de l'armée espagnole régulière, quelque ait été son camp, étaient proches de la nullité. Les troupes africaines, rameutées par la Junte, étant, au milieu de cette incompétence générale, les moins "mauvaises", mais çà n'allaient pas péter bien haut pour autant, sachant que l'état-major espagnol n'avait, envers elles, qu'une confiance très limitée.
L'attitude des officiers espagnols, particulièrement clivante, n'avait strictement aucun rapport, avec celle de leurs homologues français, vis-à-vis de leurs troupes coloniales. Chez nous, l'encadrement français, jusqu'au plus niveau (exemple : Liautey), s'était, en général, efforcé de créer un lien militaire fiable, notamment, avec les Marocains. De ce que j'avais, brièvement, étudié, les états-majors espagnols au Maroc n'en n'avaient strictement rien à secouer, leur seul objectif sérieux étant de se mettre en valeur aux yeux du Haut-major madrilène, pour décrocher la sinécure espérée, quitte à perdre 50% ou plus de leurs troupes autochtones, souvent lors de soit-disant affrontements victorieux, sans valeur militaire sérieuse, face à la rébellion rifaine!
Le massacre de Ménilla, avait, à l'été 1921, été le point d'orgue de l’indigence du commandement espagnol et de ses rivalités internes, car ils se foutaient sur la gueule, au propre, comme au figuré... les généraux Silvestre & Berlinguer ayant échanger de copieux horions, au printemps précédent, à bord d'une canonnière, sur une question de renforts et d'autorité locale ! Malgré leurs "victoires", en septembre-octobre 1925, grâce à l'aide précieuse de la flotte française, le débarquement des troupes espagnoles, sur le rivage marocain, n'avait pas, non plus, pour autant, redoré leur blason.
Il y a , au moins, une qualité qu'il convient d' attribuer à Franco - c'est, d'ailleurs, pour çà, entre autres, qu'on avait fait appel à ses compétences -, c'est qu'il avait été capable, dans un premier temps, de rendre sa fierté et son honneur à l'armée espagnole "d'Afrique", alors que, en Espagne, elle était considérée comme une "pestiférée" incompétente, y compris la Bandera, pale copie fraichement constituée, à l'époque, de notre Légion étrangère, si chère à Julien Duvivier et glorifiée par l'interprétation de Jean Gabin.
Dans la réalité, au tout début du déclenchement de la Guerre Civile espagnole - la énième, historiquement ! -, le gouvernement républicain avait toute autorité sur les forces armées espagnoles "métropolitaines", "continentales", ou "marocaines", sauf qu'aucun de ses membres ou structure ministérielle n'avait été foutu de les rallier à leur cause, alors que la "supposée" légalité gouvernementale était sensée constituer, pour les militaires, l'autorité ultime à qui ils devaient obéissance. A incompétence comparée, les Républicains avaient, à mon avis, décroché, sur le seul plan militaire, la médaille de l’incompétence crasse !