Post Numéro: 9 de fbonnus 05 Mar 2019, 18:34
Hiver 1939, en quelques semaines, un demi-million d'Espagnols franchissent les Pyrénées pour trouver refuge en France.CIvils et défenseurs de la Seconde République d'Espagne fuient un pays désormais sous le joug de Franco et de ses alliés fascistes. C'est la Retirada, un exode d'une exceptionnelle ampleur qui marquera durablement la région Occitanie de Perpignan à Toulouse en passant par Montpellier.
Transis de froid, ayant tout abandonné dans leur fuite, plus de 500 000 Espagnols empruntent le plus souvent à pied la route du Perthus, de Cerbère, Prats de Mollo, Bourg-Madame ... Durant leur pénible exode, ils subiront les bombardements incessants de l'aviation fasciste. La faim, le froid feront également des ravages. Le gouvernement Français, dépassé par l'ampleur des événements, autorise d'abord les civils à franchir la frontière puis à partir du 5 février ce qui reste de l'armée républicaine en déroute.
Les familles sont séparées lors de déchirantes opérations de triage. Les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés par groupe de 2000 à 3000 personnes aux quatre coins de France tandis que les hommes sont parqués dans des camps. Dans les Pyrénées Orientales, ceux du Barcarès et de Saint Cyprien sont construits à même le sable dans l'urgence et délimités par de simples barbelés. En arrivant, pour se protéger du froid de la nuit, les hommes se couvrent de sable à défaut de couverture. Ils construiront eux-mêmes les premiers baraquements. Les conditions d'hygiène sont déplorables et les cas de dysenterie se multiplient. Les camps de Vernet (09), de Septfonds (31), de Rivesaltes (66), de Rieucros (09), de Bram (11) et d'Agde (34) viennent compléter le dispositif.
Le camp du Vernet a une place à part. C'est un camp disciplinaire réservé aux "indésirables étrangers", des soldats de l'armée républicaine, des volontaires des brigades internationales, des anarchistes ....
Après l'exode viendra le temps de l'exil et Toulouse en deviendra la capitale. Tous les Espagnols ayant quitté leur pays comprennent que le retour en Espagne est impossible. Certains exilés s'engageront durant la seconde guerre mondiale dans la résistance et joueront un rôle majeur dans la libération de la France.
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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Michel Audiard