Le gouvernement Quiroga siégeait sans désemparer depuis le 18 juillet 1936. il siégeait dans le chaos, dans l'anarchie la plus totale. L'armée avait fait sécession. Les leaders syndicalistes réclamaient des armes pour le peuple. Mais le gouvernement formé de républicains libéraux, croyait encore que tout allait se régler diplomatiquement.
Le soir du 19, Quiroga, complètement dépassé par les événements, se retira. Il fut remplacé par Martinez Barrio, le grand-maître de la maçonnerie, un esprit fin et délié, républicain fanatique, qui confia le commandement de la place de Madrid au général Mioja, s'entoura de modérés, espéra ramener le calme en négociant. Il ne se rendit nullement compte de la gravité de la situation, et se heurta immédiatement aux réactions violentes des élus du Front Populaire. L'heure des solutions de bon sens était passée. Il se retira à son tour.
Azena fir alors appel à José Giral, un homme de cinquante ans, professeur de chimie à la faculté de pharmacie. Dès sa nomination, il envoya un télégramme à Léon Blum, président du Conseil du Gouvernement du Front Populaire en France : "Sommes surpris par coup d'Etat militaire dangereux. Vous demandons de nous aider immédiatement par armes et avions. Fraternellement vôtre"
Son intervention est contemporaine de celle de Franco. Des deux côtés, on faisait appel aux "amis".
Giral essaya d'organiser la résistance, mais évita soigneusement de distribuer les armes aux milices populaires : il savait ce qu'une telle décision produirait. Azena, lui, était l'élu du Frente Popular. Il avait participé avec Companys à l'insurrection de la Catalogne, puis à celle des Asturies : il aurtorisa la distribution des armes. C'était la création des Milices Ouvrières dont les membres vont commencer, dès qu'ils auront les fusils en main, par s'emparer des couvents et églises. Le pouvoir de ces groupes armés va supplanter peu à peu celui des ministres en exercice. Ce sont les révolutionnaires qui vont défendre une autre République, la leur.
Car c'est désomaris la guerre civile. Les hauts fonctionnaires ont déserté. L'administration a disparu. Les organismes de gauche s'emparent des leviers de commandes. La situation est exactement la même qu'à paris, apr_s le 18 février 1871, où tous les pouvoirs sont passés entre les mains de la Commune et où la seule force armée est la Garde Nationale.
On estime alors que les forces du "Movimiento" se montent à 50 000 hommes de troupe, dont le nombre passera bientôt à 175 000. les 85 000 hommes sans encadrement, disposent à peine de 200 officiers sur un total de 24 000 ! Il y a quelques vieux avions ...
De l'autre côté, les troupes du Maroc arrivent. Ce sont des soldats solides, aguerris. La Légion, Les Maures. Chaque nuit, il n'y a pas beaucoup de bateaux ...