Le correspondant de guerre est la bonne définition historique en français. Le "reporter de guerre" n'est qu'un anglicisme (de plus!).
A l'origine, le correspondant, comme son nom l'indique, "correspondait", par écrit - il fut un temps, pas si lointain, où le terme
correspondance signifiait "échanges épistolaires" - avec le ou les organe(s) de presse, avec lequel (lesquels) il était, soit sous contrat "salarié", de façon permanente - d'où l'ancienne expression,
notre correspondant permanent -, soit, ponctuelle, dans le cadre d'un évènement spécifique. Le correspondant permanent d'un "canard" pouvait, avec l'accord de sa direction, travailler, épisodiquement ou ponctuellement, pour d'autres publications, sur le même évènement - çà permettait, au passage, de répartir les frais (déplacement, hébergement, etc.) entre les différentes publications et, aussi, à celles qui avaient un tirage plus faible de ne pas dépenser des fortunes. il convient de se reporter, il y a plus d'un siècle, par exemple, durant la Guerre des Boers ou la Révolte des Boxers ; tous les canards français n'avaient pas, nécessairement, les moyens de se payer un "correspondant de guerre", donc, on s'arrangeait entre rédactions et directions pour partager les frais et s'échanger les infos.
Le terme
reporter est issu de l'anglais (
to report) (rapporter, relater), qui avait donné, en français le mot de reportage. Avec l'évolution technologique (photos, film, radio, télévision, etc.), le travail de reportage s'était largement diversifié. A l'origine, le correspondant se contentait d'expédier une relation épistolaire, puis télégraphique - si l'urgence de la situation l'exigeait -, à sa rédaction ; progressivement, le photographe - lui-aussi, exclusif ou "partagé" - avait rajouté son grain de sel, dès la fin du XIXème siècle, quand les temps de pose n'exigeaient plus d'y passer la journée (ou presque) pour obtenir un malheureux cliché! Quand on avait réussi à transmettre les photos à distance - je ne sais plus comment s'appelle cette technique -, çà avait bouleversifié le reportage.