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Propagande et désinformation

La ww2 a laissé des situations conflictuelles dès mai 1945, elle a également entraîné des conséquences sur des pays (modifications des frontières) et sur les populations, enfin, la technologie mobilisée au service des belligérants a permis après guerre la mise en place d'applications diverses.
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Propagande et désinformation

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Aldebert  Nouveau message 03 Avr 2022, 17:20

Bonjour,

Je souhaite rebondir sur une observation d'Alfred, son post 892 – Guerre d'Ukraine.

Il a écrit : Je suis vieux, je savais donc lire sous l'occupation et la collaboration pro-nazie.

Tout comme lui et je peux l'avouer ici, je ne suis pas de récente conception. Ceci dit, j'ai également eu l'occasion d'entendre de beaux discours de propagande qui invitaient à croire en un avenir aux lendemains qui auraient du chanter.

Il est nécessaire d'énoncer le contexte dans lequel je les ai entendus. Ils expliqueront peut être les raisons qui ont conduit beaucoup à se laisser prendre aux chants des sirènes rouges, après en avoir tant entendus d'autres sonner avant chaque bombardement.

1946, lendemain de la guerre, d'intenses bombardements aériens alliés avaient détruit beaucoup de nos villes, destructions quasi totales pour certaines d'entre elles mais aussi la bataille de reconquête du sol français, ont eu pour conséquence de faire naître une population de sans logis.
Les rapides constructions de logements provisoires, ont les nommait «maisons ou baraques suédoises» ne suffisaient pas à reloger d'une manière suffisante l'entière population en quête d'un toit.

Il a fallu caser toutes ces familles, composées souvent de nombreux jeunes enfants, soit dans des anciens camps d'internement administrés auparavant par les Allemands, très sommairement reconvertis, soit dans ceux des gens du voyages, internés sous l'occupation, qui avaient repris la route en laissant des places vacantes, mais aussi dans ceux qui avaient accueilli des Espagnols de la Retirada et dans lesquels des places étaient encore disponibles. C'est dans un de ces camps que ma famille et moi avons passé cinq années. 1946-1950

Il s'agissait pour ces derniers de longs baraquements en bois ou en parpaings, couverts de tôles, divisés en plusieurs pièces par un léger mur, sans isolation, sans eau, sans chauffage, chaque famille se débrouillant pour organiser et rendre vivable l'espace qui lui avait été attribué. Des famille espagnoles y vivaient encore depuis 1939.

Ajoutons à cela un hiver rigoureux à la fin de l'année 1946 et début 1947, la vie chère, difficile de se nourrir convenablement même si le pain était taxé. Il faut rappeler les grandes grèves, pour certaines sanglantes, notamment à Rennes, qui illustraient d'autant les moments tragiques d'après guerre.

A cette époque, cette situation d'urgence était vécue et considérée par tous comme une simple précarité du moment. Les restrictions, les privations de l'occupation avaient habitué les Français à supporter bien des aléas. Aujourd'hui on l'apprécierait tout autrement, elle serait nommée, grande misère.

Malgré tout, dans ce camp, la majeure partie des résidents, une population regroupée très hétérogène, vivait en bonne harmonie, les mêmes difficultés de la vie les frappant tous. Tous espéraient une vie meilleure, tous espéraient une amélioration rapide de leur condition de vie. Le parti communiste le leur promettait comme d'ailleurs les autres partis politiques. Mais le PC avait le vent en poupe et l'art de persuader, le petit père des peuples était adulé.

Ce long préambule pour avouer que mon père gaulliste qui écoutait régulièrement sous l'occupation radio Londres écoutait après la Libération, la nuit venue, radio Moscou sur ondes courtes.

J'avais neuf ans. La promiscuité que nous imposait notre logement, me permettait, comme d'écouter durant la guerre Radio Londres, d'écouter radio Moscou.

L'émission commençait par l'hymne Russe.
Puis venaient ce que je considérais comme des histoires intéressantes, toujours contées par une femme.
Les Américains étaient tout d'abord stigmatisés, en effet leurs industries ne travaillaient essentiellement que pour la guerre. Il fallait que tout les arsenaux soient reconvertis en fabriques de tracteurs et matériels agricoles.

A contrario elle annonçait que l'URSS travaillait pour la paix. Puis venait la longue énumération des bienfaits que Staline réservait à son peuple, la construction de X. Hôpitaux, X. jardins d'enfants, X. écoles, d'innombrable logements, usines de tracteurs.

Bien sûr, je n'ai retenu que très peu du contenu de ces longs discours. Entendre la nuit venue une voix féminine monocorde débiter tous ces contes de fées, comme celle de ma mère qui était récemment décédée, m'endormait.

Mon père qui a participé aux dures grèves de 1936 dans le Nord, n'a néanmoins pas succombé à la tentation. Mais bon, jusqu'à longtemps, une brèche avait été ouverte, se méfier des Américains. ;)
blog.php?u=5328&b=565

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Re: Propagande et désinformation

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 03 Avr 2022, 19:19

J'ai , moi-même, connu, en 1952-1953, les fameuses baraques que tu évoques, en bois, avec une feuille de goudron sur le toit, un malheureux poêle à charbon, plus la cuisinière et le même combustible, pour chauffer le tout, l'éclairage au "pétrole lampant", faute d'électricité, et la corvée quotidienne de seaux d'eau, en l'absence d'eau courante. J'étais, tout gamin, 6 ans avec le vent dans le dos, et j'accompagnais ma grand-mère, qui avait souhaité rendre visite à ses proches (soeur et nièce).

A l'époque, nous demeurions, avec ma mère, à Casablanca, dans une maison sympa, avec jardin, en zone semi-rurale, en sortie immédiate de la grande cité marocaine. On y avait l'électricité, le frigidaire, indispensable vu les T°, une éolienne dans le jardin qui pompait la flotte et remplissait le réservoir, et on possédait une voiture américaine! Bref, une vie "quasi-princière", sans compter que les salaires qui étaient des plus conséquents, comparée au quotidien, alors, de beaucoup de français métropolitains et, plus particulièrement, par rapport à cette population de "réfugiés", qui, dans certaines villes détruites, avait, ainsi, passé, parfois, plus de 15 ans, avant d'avoir, enfin, droit à un logement moderne "tout confort".

Les baraques que j'évoque étaient, alors, installées à l'entrée de Larmor-Plage, et la plupart de leurs occupants étaient des Lorientais, dont les habitations étaient parties en fumées entre 1943 et 1945 - c'était le cas pour mes ascendants -, la ville ayant été détruite à 98%.

Certes, je m'étais, auparavant, cogné le trajet Casablanca-Nantes, dans la 4 CV Renault d'amis, avec des jerrycans d'essence (marocaine) sous les pieds et sur la galerie de toit - il ne valait mieux pas allumer la moindre clope! ::mortderire:: -, vu que, en Espagne, les possibilités de ravitaillement en essence étaient, toutes à la fois, très rares et très chères.

Donc, j'insiste, je n'étais, alors, qu'un "chiare" sans expérience, mais çà m'avait fait tout drôle, par exemple, de devoir me laver avec une bassine d'eau, préalablement chauffée sur la cuisinière, un gant ou une éponge, alors que, à la maison, nous avions une baignoire et de l'eau chaude, presque à profusion. Celà dit, à cet âge, cette sorte de "scoutisme" forcé parait, rapidement, sympa et "innovant".

Je plussoie quant au climat de "bonne harmonie" que tu évoques, car, de ce que je me souviens, l'entraide, dans ces baraquements, était, alors, la "règle naturelle", mais elle n'avait, pour moi, rien de bien étonnant, car elle existait, alors, également, dans les colonies, aussi bien, parmi les "coloniaux", qu'entre eux et les aborigènes ou autochtones; c'était, même, presque plus compliqué (tout est relatif) avec la population juive, installée de très longue date, mais plus repliée sur elle-même, qu'avec la population locale "chérifienne", elle, d'un naturel très sociable.

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Re: Propagande et désinformation

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Alfred  Nouveau message 03 Avr 2022, 21:39

Quand ma mère me parlait de la France dans laquelle elle avait vécu avant 1914 (15ans alors à cette date) elle me parlait toujours de la grande différence entre l'avant guerre et l'après guerre pour elle,l'harmonie de vie entre les gens de sa rue,de son quartier...le respect,l'entraide (même entre classes sociales différentes) avait disparu...les gens même voisins en sont venus à se détester......se dénoncer à la police pour ventes illicites.....La fin de guerre a vu pour elle la disparition de cet sorte d'âge d'or se confirmer et bien sur de 1936 à45 l'apocalypse de la quasi guerre civile même souvent entre gens de même niveaux sociaux........(ceci me fait penser d'ailleurs à une théorie sous jacente dans la dramaturgie de l'époque élisabéthaine : quand les éléments,le ciel et la terre se déchainent,le monde des humains s entre déchire .....

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