Post Numéro: 24 de JARDIN DAVID 02 Sep 2019, 09:05
Il faut bien avouer qu'il n'est guère commode d'envisager d'ouvrir des sentiers "non battus" quand l'ouvrage est préfacé par un professeur de fac - adjoint au maire de Strasbourg et un président national des anciens de Tambov ! Il y a mieux pour stimuler l'innovation historiographique.
A noter que notre ami Orpo (qui intervient comme moi sous couvert d'un pseudo !), fidèle à ses principes, ne nomme ni l'un ni l'autre. Je ne connais pas spécialement le second, mais j'ai lu FG DREYFUS et apprécié certains passages. Il a fait couler beaucoup d'encre, c'est le moins que l'on puisse dire.
Extrait de wiki :
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Débats sur ses ouvrages
La publication en 1990 d'une Histoire de Vichy, qui se réfère partiellement aux travaux de l'écrivain Robert Aron, vise à réhabiliter partiellement le rôle joué par l'État Français. Sans aller jusqu'à réactiver totalement la thèse d'un « double jeu » de Vichy, François-Georges Dreyfus tend à souligner l'importance et la réalité des forces d'opposition à l'occupant présentes au sein de l'entourage même du maréchal Pétain (Dreyfus s'attache particulièrement au cas de l'amiral François Darlan) et qui constituèrent, selon lui, dès 1940 un frein à l'effort de collaboration. Il estime également que la politique économique de Vichy a préparé l'avènement des Trente Glorieuses.
Si certains critiques trouvent l'ouvrage « stimulant » pour alimenter un débat historiographique non clos, ils n'en pointent pas moins la partialité de l'auteur, ses inexactitudes ainsi que le traitement plus événementiel qu’analytique de l'ouvrage.
Divergeant fortement des conclusions de Robert O. Paxton, qui renouvela l'analyse historique de Vichy dans les années 1970 en dénonçant précisément la thèse du « double-jeu », cet ouvrage a été vivement critiqué dès sa publication : Henry Rousso y voit un manque de « rigueur intellectuelle » et de « déontologie universitaire ». Paxton écrit à ce sujet en 1997 « Le livre de François-Georges Dreyfus […] est une tentative pour ressusciter la thèse du bouclier et du double jeu développé par Robert Aron dans les années 1950. Quand bien même ce livre n'aurait pas été l'objet d'une condamnation judiciaire pour plagiat [objet du paragraphe suivant ...], son usage tendancieux des preuves documentaires en fait un ouvrage plus polémique que scientifique. »
L'historienne Michèle Cointet a dressé un compte-rendu de l'ouvrage, soulignant que l'ouvrage n'est pas un travail de recherche universitaire mais plutôt un ouvrage destiné au grand public cultivé.
Son Histoire de la Résistance, parue en 1996 et préfacée par l'abbé de Naurois a également été critiquée par certains, l’ouvrage étant qualifié d’« apologie de Vichy » par l'historien britannique Julian T. Jackson, ou encore de « livre hâtif et partisan » par l'historien français Olivier Wieviorka. L'Express estime toutefois que cet ouvrage « insiste, de manière souvent neuve et avec un grand souci d'objectivité, sur la diversité des idéologies à l'intérieur du mouvement, du marxisme au nationalisme, et sur le rôle fédérateur de De Gaulle ».
En outre, certains des livres de François-Georges Dreyfus ont été décriés par Jacques Ridé pour leurs « inexactitudes » (il relève ainsi 258 erreurs sur les titres en allemand dans un seul ouvrage, ainsi que des « chiffres erronés » et des erreurs de dates), et leur biais idéologique. Selon l'historien Henry Rousso, François-Georges Dreyfus est caractéristique des révisions « infondées » de l’Histoire par le courant national-populiste. Pour Vingtième Siècle. Revue d'histoire, il est « parfois plus polémiste qu’historien », et « des erreurs surprenantes traduisent un manque de familiarité avec le sujet traité et une hâte préjudiciable à la qualité de l’ouvrage. » Louis Arenilla estime cependant que son étude sur Le IIIe Reich (1998) constitue « une bonne synthèse » sur le sujet.
François-Georges Dreyfus affirmait que s'il a pu survivre en tant que juif dans la zone libre au Sud-Est de la France, c'est parce que Pétain, plutôt que de fuir vers Alger, ce qui aurait fait sa gloire, a plutôt choisi de maintenir le régime de Vichy.
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C'est cocasse d'évoquer ce professeur passé de la Fac de Strasbourg à la Sorbonne, ancien dirigeant de l'IEP Strasbourg et autres reconnaissances sociétales mais jugé plutôt sévèrement par ses pairs. Je ne sais pas ce que vaut le livre de LE MAREC (nombreux exemplaires disponibles sur internet à pas cher). A l'heure de l'ouverture des archives, ... ne serait-il pas tout de même un peu daté ?
JD