A la fin du conflit, les Etats Unis disposaient d’un excédent massif de matériel lourd en aéronefs, véhicules militaires et navires.
Vu le coût du transport et de la logistique à mettre en place, il n'était pas toujours financièrement rentable de rapatrier vers les États-Unis, certains matériels lourds ayant survécu à la guerre et bon nombre d'entre eux ont été regroupés puis cédés, vendus, abandonnés, immergés ou détruits sur le lieu même des théâtres d'opération.
Un grand nombre d’avions encore en état de vol furent réacheminés aux États-Unis.
L'organisme RFC (Reconstruction Finance Corporation), créé pour la circonstance, mis en place des dépôts pour stocker et vendre les avions en surplus.
Parmi les 300 000 aéronefs fabriqués pour la guerre, 117 210 avions furent déclarés excédentaires en novembre 1945.
De nombreux dépôts de stockage et centres de vente furent ouverts sur le territoire des Etats Unis dés la fin du conflit, comme ceux de Kingman Army Air Field (Arizona) où, entre 1945 et 1946, environ 5 500 avions furent entreposés, Cal-Aero Air Field dans le comté de San Bernardino (Californie), Walnut Ridge Army Air Field (Arkansas), Warner-Robins Air Force base (Géorgie), Pyote Army Air Field (Texas), etc.
Si un avion n'était pas vendu, il était alors déclassé puis découpé avec des guillotines pour être fondu en lingots d'aluminium.
Le nombre d'aéronefs, les différentes opérations effectuées et la répartition géographique de ces sites sur le territoire des Etats Unis peuvent être consultés ici :
https://www.airplaneboneyards.com/post-wwii-long-term-aircraft-storage-sites.htmPour information, ce concept est toujours d'actualité de nos jours avec les avions des dernières décennies, en particulier à la Davis-Monthan Air Force Base situé à Tucson (Arizona) créée en 1946 et où est installé la 309th AMARG, dépositaire unique de tous les aéronefs civils et militaires de toutes les branches du gouvernement des États-Unis :
https://fr.wikipedia.org/wiki/309th_Aerospace_Maintenance_and_Regeneration_GroupAlors que de nombreux véhicules furent revendus pour le métal et les pièces, d'autres furent reconvertis pour des usages civils. Beaucoup de chars et half-tracks furent désarmés puis reconvertis en tracteurs et bulldozers.
A l'issu du conflit, d'innombrables américains souhaitaient récupérer les jeeps excédentaires et surtout bon marché à tel point que les constructeurs automobiles nord américains, soucieux qu'ils ne réduisent leurs ventes de voitures neuves, ont demandé au gouvernement à ne pas les rapatrier et à les laisser où elles se trouvaient.
Les navires en surplus ou inutilisés ont été conservés en réserve, puis, par la suite, démontés en pièces détachées, transformés en récifs artificiels ou même utilisés comme cibles d’essais nucléaires dans l’océan Pacifique.